Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Catalogne

Arrestations politiques en Catalogne

Plus personne d’autre

Photo : Mireia Boya

Il y a un mois une campagne a été amorcée afin de réclamer la libération des prisonniers politiques en Catalogne. Maintenant c’est au tour de deux militantes bien connues de la CUP, Mireia Boya et Anna Gabriel d’être convoquées à procès. Elles font face à des accusations criminelles de rébellion et de sédition et sont appelées à témoigner dans le premier cas le 14 février et dans celui d’Anna Gabriel le 21.

Pour ces raisons, la CUP a lancé une campagne campaign called #niunames (#nooneelse ) (#plus personne d’autre) et ont ouvert un « compte de résistance » pour faire face aux conséquences économiques de la répression https://caixaderesistencia.cup.cat/.

La CUP vient également de publier la version en anglais d’un rapport publié en décembre, concernant la répression de l’État espagnol contre le mouvement indépendantiste catalan. Ce rapport "The Minotaur of 78", résume les principales actions visant à criminaliser le processus indépendantiste, de 2015 jusqu’à décembre 2017. Download "The Minotaur of 78".

Ces procès s’inscrivent dans une augmentation de la répression judiciaire en Espagne. En plus de la mise en accusation pour crime de rébellion annoncée aux accuséEs dimanche le 11 février dernier, plusieurs sont également poursuivis pour révélation présumée de secrets d’État, détournement de fonds publics, désobéissance civile et la prévarication soit un grave manquement d’unE fonctionnaire, d’une personne élue, aux devoirs de sa charge.

Parmi ces derniers, il y a Jordi Cabrafiga, ancien chef d’état-major du département de la gouvernance ; Lluís Domingo Anaya, chef de l’ITC au Centre de télécommunications et de technologie de l’information (CTTI) ; Valentín Arroyo, directeur de CTTI ; et José María Reig Sevilla et Antonio Jesús Vargas, employés de CTTI. Il s’agit des services mis en place au cours des dernières années par les gouvernements indépendantistes catalans. Ces instituts publics ont en effet été chargés par le président de la Généralitat, Carles Puigdemont, de configurer l’administration des communications de la Catalogne mais leur gestion est considérée comme parallèle et illégale par Madrid. C’est cet organisme qui était notamment chargé de donner le feu vert à tous les appels d’offres et les contrats publics de la Catalogne.

Mercredi le 14 février, ce sera le tour de l’ancienne députée de la CUP Mireia Boya, a être convoquée devant la Cour suprême. Elle a déjà annoncé qu’elle ne respecterait pas la constitution espagnole. Lundi prochain le 19, Marta Rovira (ERC) et Marta Pascal (PDECat) seront présentes. Mardi le 20 seront convoqués également l’ancien président Artur Mas et ex-président de l’AMI Neus Lloveras et mercredi le 21 suivra l’ex-députée de la CUP Anna Gabriel qui est venue au Québec en décembre dernier à l’invitation de Québec solidaire.

C’est la deuxième vague de répression judiciaire. Entre octobre et novembre, Jordi Sànchez et Jordi Cuixart (16 octobre), le vice-président Oriol Junqueras et les conseillers Carles Mundó, Raül Romeva, Jordi Turull, Joaquim Forn, Josep Rull, Meritxell Borràs ont été emprisonnés. Dolores Bassa (2 novembre). En outre, l’ancien président du parlement, Carme Forcadell, a passé une nuit en prison et les ex-membres de la table Lluís Guinó, Anna Simó, Lluís Corominas et Ramona Barrufet ont versé une caution pour l’éviter.

Ceux qui font encore l’objet d’une enquête sont Josep Lluís Trapero, licencié en tant que chef des Mossos d’Esquadra à la suite de l’application de l’article 155, et l’intendant Mossos Teresa Laplana. Dans ce cas la cause portant sur l’action du corps de la police lors des slogans de la Garde civile du 20 septembre dans divers départements de la Generalitat et au cours des manifestations du 1-O, se poursuivent à la cour d’Espagne.

La répression de l’Espagne contre la Catalogne dépasse maintenant les 900 actes de représailles depuis le 1er octobre. Après le référendum, l’Espagne a mis en accusation tous et celles qui ont préparé, diffusé, défendu ou commenté le référendum. Parmi eux et elles , les 712 personnalités qui avaient signé le décret de soutien au référendum, les quarante membres du gouvernement actuellement sous enquête, des professeurEs qui ont discuté des événements du 1-O en classe, cinquante citoyens et citoyennes qui ont bloqué les autoroutes lors de la grève générale du 8 novembre ou des artistes qui ont exprimé comment leur liberté d’expression a été bafouée.

Organiser la solidarité

Plusieurs organisations catalanes dont Omnium cultural avaient déjà lancé l’initiative au début janvier, d’envoi de lettres d’appui aux personnes emprisonnées. Ce mouvement a connu un grand succès et nous avons appris que le gouvernement espagnol a donné directive à l’administration carcérale de limiter le nombre de lettres qui seraient remises aux prisonniers. Il serait donc important de pouvoir comptabiliser les envois. À cette fin nous vous suggérons d’envoyer un courriel confirmant votre envoi au Cercle culturel catalan au lettres@ccquebec.cat . Vous trouverez la liste des adresse dans l’article précédant http://www.pressegauche.org/Trois-mois-en-prison-liberte-aux-prisonniers-politiques

Soutenons la campagne de la CUP contre la répression et les emprisonnements, la solidarité internationale doit s’organiser !


Photo : Eulalia Reguant et Anna Gabriel lors du congrès de Québec solidaire

André Frappier

Militant impliqué dans la solidarité avec le peuple Chilien contre le coup d’état de 1973, son parcours syndical au STTP et à la FTQ durant 35 ans a été marqué par la nécessaire solidarité internationale. Il est impliqué dans la gauche québécoise et canadienne et milite au sein de Québec solidaire depuis sa création. Co-auteur du Printemps des carrés rouges pubié en 2013, il fait partie du comité de rédaction de Presse-toi à gauche et signe une chronique dans la revue Canadian Dimension.

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