Les 2 et 3 novembre, c’est plus de 1400 groupes qui ont fermé leurs portes pour 2 jours, organisé des actions dérangeantes, manifesté dans les rues, organisés des zones de grèves.
Aujourd’hui le 2 décembre, plusieurs régions au Québec revoit des groupes communautaires se mettre en grève.
Le mouvement communautaire, composé en grande partie de femmes parmi ses travailleurs, revendique un financement décent afin de pouvoir réaliser pleinement leur mission et une indexation annuelle qui suit l’augmentation des coûts de fonctionnement.
Parce qu’il s’agit d’un ghetto d’emplois où les femmes s’y retrouvent en majorité et que, comme bon nombre de ces ghettos reliés à la fonction de « prendre soin de » on trouve toujours les moyens et les bonnes raisons de moins financés. Rappelons que certains organismes, comme les organismes en défense collective des droit, n’ont même pas eu d’indexation depuis 7 ans. Parce que y’en a marre d’offrir la précarité d’emploi et les salaires qui ne suivent pas le coût de la vie.
Parce qu’on se fie beaucoup trop à la créativité et à la débrouillardise de ses travailleuses et travailleurs qui font beaucoup avec peu de moyens. Parce que quand plus de 10 000 femmes ont été refusées en 2014-2015 dans une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence, y’a un problème !
Le mouvement communautaire revendique aussi la fin des compressions budgétaires et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.
Parce que le communautaire, c’est d’abord et avant tout du travail avec le monde. Du monde frappé de plein fouet par les mesures d’austérité. Du monde qui n’aura jamais mis les pieds dans groupes communautaires mais qui devront se tourner vers nous faute de moyens. Des hommes mais surtout des femmes (puisque plus nombreuses dans une situation de pauvreté) qui devront essuyer les contrecoups des hausses de tarifs, des projets de loi odieux contre les personnes assistées sociales, des compressions dans les CPE et dans l’éducation.
Parce que ce n’est pas vrai que l’on va accepter de jouer le rôle de cheap labor pour l’État et que nous allons pallier aux manques des services publics qui avec toutes les compressions auront un impact sur la population. On voit venir le scénario où on troque des bonnes jobs de la fonction publique, syndiquées contre des contrats à projets qu’on nous refilerait en sous-traitance.
Le mouvement communautaire aura été en lutte plus d’une fois. Notre grève aura été créative et elle continuera à l’être. Elle a été combattive et le sera encore plus. Notre grève elle est féministe.