Photo : Une centaine de citoyens et représentants d’organismes ont marché dans les rues du centre-ville de Magog, le 17 octobre dernier. (Photo Le Reflet du Lac - Patrick Trudeau)
La situation dans le Grand Montréal
Dans tous les quartiers du Grand Montréal, un vaste réseau d’organismes communautaires existe pour répondre aux besoins de ces groupes plus vulnérables. Centraide soutient ces organismes en priorité pour assurer que les personnes durement touchées par la pauvreté soient appuyées. Ils facilitent notamment l’accès à des logements convenables, assurent la sécurité alimentaire, favorisent l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants, encouragent la persévérance scolaire et combattent l’isolement social.
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17 octobre 2024
Jusqu’à cinq fois plus pauvres : des groupes plus à risque
Montréal, le 17 octobre 2024 — En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, des données de Centraide du Grand Montréal mettent en lumière que nous ne sommes pas tous égaux face à la pauvreté. Les risques d’être à faible revenu sont deux à cinq fois plus élevés chez certains groupes de la population. Les données recensées révèlent que les personnes appartenant à des groupes de minorités visibles, les immigrants et les résidents non permanents, les personnes seules, les familles monoparentales et les personnes sans aucun diplôme sont plus à risque d’être affectés. Centraide du Grand Montréal cherche à sensibiliser la population pour un support accru des groupes les plus vulnérables.
« Parler de lutte contre la pauvreté, c’est d’abord s’intéresser aux personnes qui la vivent afin de s’assurer qu’elles puissent vivre dignement », souligne Claude Pinard, président et directeur général de Centraide du Grand Montréal. « Nos données démontrent que les personnes qui font partie de certains groupes doivent être soutenues afin d’améliorer leurs conditions de vie et les aider à sortir de la pauvreté. Mieux connaître les facteurs de risque nous permet de proposer des solutions adaptées à ces personnes en collaboration avec les organismes communautaires que nous appuyons. »
Des groupes surreprésentés dans le Grand Montréal
Quelque 315 000 personnes vivent sous le seuil de faible revenu dans le Grand Montréal (soit environ 24 000 $ pour une personne seule, selon la Mesure du faible revenu). À celles-ci s’ajoutent 200 000 autres qui vivent un peu au-dessus de ce seuil (25 000 $, 26 000 $, 27 000 $ par année) et qui sont également dans une grande précarité.
Selon les données du dernier recensement analysées par Centraide, les groupes de personnes les plus à risque de se retrouver en situation de pauvreté sont surreprésentés dans le Grand Montréal, particulièrement sur l’île de Montréal.
Ces groupes sont les suivants : Les personnes issues des groupes de minorités visibles :
• Les personnes appartenant aux groupes de minorités visibles connaissent un taux de pauvreté deux fois plus élevé (12 %) que celles n’appartenant pas à des groupes de minorités visibles (6 %).
Les personnes immigrantes et les résidents non permanents :
• Les résidents non permanents (travailleurs temporaires, étudiants internationaux et demandeurs d’asile) forment le groupe le plus à risque de pauvreté. Leur taux de pauvreté est de 40 %, soit cinq fois plus élevé que l’ensemble de la population (7,5 %).
• Les immigrants récents ont quant à eux un taux de pauvreté deux fois et demi plus élevé (16 %) que celui des non-immigrants (6%).
Les personnes vivant seules :
• Le taux de pauvreté des personnes vivant seules est cinq fois plus élevé (16 %) que celui des couples et des familles biparentales (3 %).
Les familles monoparentales :
• Les familles monoparentales atteignent un taux de pauvreté trois fois et demi plus élevé (11 %) que celui des familles biparentales (3 %).
Les personnes sans aucun diplôme :
• Les personnes sans aucun diplôme ont un taux de pauvreté presque deux fois plus élevé (15 %) que celui des personnes ayant un diplôme d’études secondaires ou collégiales (8 %).
Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté En lutte contre la pauvreté, pour un revenu viable pour toutes et tous !
Québec, 17 octobre 2024. Des groupes communautaires de la région de Québec se sont mobilisés dans le cadre de la Journée internationale de l’élimination de la pauvreté afin de rappeler au gouvernement que ses actions récentes sont nettement insuffisantes. Autant le 4e plan de lutte à la pauvreté, le projet de loi 71 visant à moderniser l’assistance sociale que la Stratégie québécoise en habitation ratent leurs cibles. Le Regroupement d’Éducation Populaire en Action Communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) et le Collectif de Lutte et d’Action contre la Pauvreté de la région de Québec (CLAP-03) revendiquent un revenu viable et des mesures qui permettent de vivre dignement.
Une froide indifférence dans le 4e plan de lutte à la pauvreté
Le 4e plan de lutte à la pauvreté ne fait rien pour accomplir sa mission fondamentale d’augmenter les revenus des moins fortunées. Danielle Lambert, Co-porte-parole de la manifestation, commente : « Il n’y a aucune raison de tolérer que la pauvreté existe encore. Aucune raison qu’on accepte que les personnes les plus pauvres portent le fardeau d’une responsabilité individuelle à vivre dans la pauvreté. Aucune raison de continuer à tolérer que les ultras riches continuent de s’enrichir sur le dos du monde. » Le plan de lutte compte majoritairement des mesures à coût presque nul ; c’est de loin celui avec le moins d’investissement depuis leur création en 2004. Principalement, on n’y trouve aucune mesure structurante qui améliore les conditions de vie des gens de manière pérenne.
Humaniser l’assistance sociale en coupant les plus pauvres
Le projet de loi 71 vise à passer à un régime de l’assistance sociale « plus humain » selon la ministre de la Solidarité sociale Chantal Rouleau. Il fait tout le contraire selon Marie-Lyne Bouchard, prestataire d’assistance sociale et militante active à Rose du Nord. « C’est un recul pour près de 40 000 personnes qui vont être privées du supplément de 161$ sur leurs prestations d’assistance sociale, alors que la prestation de base de 807 $ par mois couvre seulement 46% de ce qui est reconnu comme le minimum vital. » La réforme prévoit des parcours d’accompagnement et d’intégration en emploi, mais « se faire accompagner dans une formation ou en emploi avec le ventre vide et en habitant dans la rue, ce n’est pas sérieux ni humain », rappelle la porte-parole.
Bâtir pour les plus riches
La Stratégie québécoise en habitation promise depuis quatre ans par la ministre Duranceau ne vise pas du tout à aider les personnes les plus pauvres. Aucune augmentation de l’offre de logements sociaux ou communautaires n’est présente dans la stratégie. Le gouvernement mise sur la construction de logements privés qui ne seront pas abordables pour une grande partie de la population, relate Nicolas Villamarin Bonilla. « Il y a une crise d’abordabilité du logement et le gouvernement refuse de légiférer sur le parc locatif pour restreindre les augmentations abusives. À la place, il nous sert un projet pilote de logements modulaires qui seront trop chers et seront sortis de terre dans plusieurs années et qui ne répondront pas aux besoins criants des locataires les plus vulnérables, comme d’ailleurs la plupart des projets initiés par la CAQ. »
Le bilan de la CAQ : des actions qui servent les mauvaises personnes
Les groupes populaires revendiquent un revenu et des mesures gouvernementales qui permettent de vivre dignement. Les actions du gouvernement dans les derniers mois ont toutes manqué d’ambition et n’ont pas renforcé le filet social qui est plus nécessaire que jamais. « Pour nous le 17 octobre, c’est un jour d’indignation, c’est le moment de rappeler ses devoirs au gouvernement. On vit dans une société riche et ce n’est pas acceptable de voir une dégradation des conditions de vie d’une bonne partie de la population. C’est tout notre filet social qui est en crise et le gouvernement Legault reprend le chemin de l’austérité, c’est complètement indécent. D’un côté, on donne des milliard de fonds publics à Northvolt et dans un projet de 3e lien insensé, de l’autre on pige dans l’aide de dernier recours alors qu’il manque de logements, que le nombre de personnes sans logement explose et que les ressources d’aide alimentaire débordent complètement. » s’indigne Vania Wright-Larin coordonnateur au RÉPAC 03-12.
Le Collectif de lutte et d’action contre la pauvreté de la région de Québec (CLAP-03).
Le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec Chaudière-Appalaches (REPAC 03-12)
Magog, on manifeste au centre-ville pour dénoncer la pauvreté et les inégalités
Une centaine de citoyens et représentants d’organismes ont marché dans les rues du centre-ville de Magog, le 17 octobre dernier. (Photo Le Reflet du Lac - Patrick Trudeau)
https://www.lerefletdulac.com/infolettre/on-manifeste-au-centre-ville-pour-denoncer-la-pauvrete-et-les-inegalites/
Par Patrick Trudeau
18 octobre 2024, 11 h
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MISÈRE. La lutte à la pauvreté est un combat qui est loin d’être terminé et c’est sans doute pour cette raison que des citoyens et organismes communautaires continuent de participer, chaque année le 17 octobre, à la marche mondiale du refus de la misère.
Ils étaient plus d’une centaine à marcher de façon solidaire au centre-ville de Magog, jeudi dernier, dans l’espoir de faire bouger les choses, ou du moins, d’éveiller les consciences.Tout ça, en dénonçant les écarts – de plus en plus grands – entre les mieux nantis et les plus démunis.
« On entend souvent dire que les gens riches ont travaillé fort toute leur vie et qu’ils méritent pleinement leur fortune. Mais si une personne qui gagne le salaire minimum voulait avoir autant d’argent que Jeff Bezos (fondateur d’Amazon), elle devrait travailler pendant 4,8 millions d’années », a comparé la co-coordonnatrice de la Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie (TACAE), Rosalie Dupont.
Amorcée devant le Centre communautaire de Magog, la marche du refus de la misère s’est soldée par un repas communautaire dans les locaux du Cépop, auquel ont pris part 130 personnes.
Quelques arrêts avaient précédemment été faits à des endroits stratégiques comme le parc des Braves (rue Principale Ouest) et le Centre des femmes Memphrémagog (rue Saint-Patrice Ouest). « Il faut dire non aux inégalités de genre », lance la porte-parole du Centre des femmes, KariAnne Sauvé.
« Les femmes, et particulièrement les mères, sont souvent les premières à sacrifier leur carrière ou leur qualité de vie pour prendre soin de leur famille. Malheureusement, les régimes de retraite ne tiennent jamais compte de ces sacrifices invisibles », plaide celle qui est également membre du Comité de lutte à la pauvreté de la MRC de Memphrémagog.
Pionnière de ce comité et impliquée dans différents organismes d’aide au cours des 70 dernières années, Aline Dupaul a invité les manifestants à poursuivre le combat et à se faire entendre sur toutes les tribunes. « On croyait que ça s’en allait dans la bonne direction il y a quelques années, mais le problème de la pauvreté s’est accentué depuis deux ou trois ans », constate l’ancienne mairesse de Saint-Étienne-de-Bolton.
« J’ai 93 ans et demi, et tant que la santé sera au rendez-vous, je vais continuer de manifester pour améliorer les choses », a promis la vénérable militante.
Selon les organisateurs, près de 175 personnes ont participé à l’événement, en totalité ou en partie, tout au long du parcours.
Le Comité de lutte à la pauvreté, accompagnée de la TCAE, a aussi profité de l’occasion pour aller porter une missive au bureau du député d’Orford, Gilles Bélanger, afin de proposer des pistes d’action pour éliminer la pauvreté. « Plus d’une personne sur 10 vit dans la pauvreté au Québec, alors que d’autres vivent dans une opulence de plus en plus indécente. Clairement, la lutte contre la pauvreté ne fait pas partie des priorités de la CAQ », a clamé Rosalie Dupont.
Les organisateurs estiment à 175 le nombre de personnes ayant pris part à l’activité, à un moment ou l’autre du parcours. (Photo Le Reflet du Lac – Patrick Trudeau)
Nuit des sans-abri
Mentionnons qu’une autre activité de sensibilisation au sort des démunis aura lieu ce soir (18 octobre) au centre-ville de Magog, avec la tenue de la Nuit des sans-abri.
L’événement se déroulera au parc des Braves de 17 h à 22 h et a pour but de mettre en lumière les problèmes d’hébergement et d’itinérance qui touchent plusieurs citoyens de la région.
Sherbrooke, Les membres de la TACAE ont présenté l’échec de la Mission Possible aux personnes élues le 17 octobre 2024 dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. MISSION POSSIBLE : ÉLIMINER LA PAUVRETÉ
https://www.tacaestrie.org/journee-internationale-pour-lelimination-de-la-pauvrete/
Sherbrooke, 17 octobre 2024 – Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté
Le 17 octobre 2022, de nombreux groupes communautaires avaient parcouru l’Estrie, déguisés en agents secrets, pour remettre à nos élu.es, nouvellement en poste, la Mission Possible d’éliminer la pauvreté et en leur recommandant plusieurs pistes d’actions pour le faire.
Deux ans plus tard, il faut se rendre à l’évidence, la pauvreté est loin d’avoir reculé. 2023 a même été une triste année record : jamais les banques alimentaires n’avaient dû soutenir autant de personnes et jamais n’avait-on recensé autant de personnes en situation d’itinérance.
Et pourtant, l’élimination de la pauvreté est possible ! Le Québec est une province qui a les moyens d’éliminer la pauvreté et de réduire les inégalités sociales. Qui plus est, certaines études démontrent qu’il pourrait être plus rentable, pour l’État, d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes que de payer pour ses effets néfastes.
Ce 17 octobre, nos agent.es repartiront en tournée, cette fois pour remettre ce dur constat à nos élu.es sur le résultat de leur mission : ÉCHEC. Sur les 8 objectifs qui leur avaient été remis il y a deux ans, aucun n’a été atteint et plusieurs ont même subi des reculs.
Le principal outil qui aurait dû servir à accomplir la mission est le 4e plan d’action gouvernemental visant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. En vertu de la Loi 112, ces plans d’action sont censés être le fer de lance de la lutte à la pauvreté menée par le gouvernement du Québec. Ce plan de lutte à la pauvreté, déposé en juin, passe tristement à l’histoire comme le pire des plans de lutte à la pauvreté jamais déposés au Québec : 4 fois moins d’argent y est investi que dans le précédent, et aucune mesure ne vise l’amélioration du revenu des personnes les plus pauvres. Clairement, la lutte contre la pauvreté n’a pas fait partie des priorités de la CAQ.
« La ministre Rouleau devrait avoir honte ! En pleine crise sociale, déposer un plan de lutte à la pauvreté et une réforme de l’aide sociale aussi insignifiants, c’est un véritable affront ! Plus d’une personne sur 10 vit dans la pauvreté au Québec, alors que d’autres vivent dans une opulence de plus en plus indécente. » clame Rosalie Dupont, co-coordonnatrice de la TACAE.
Notre message à nos élu.es aujourd’hui est le suivant : vous êtes en infraction avec la loi et nous exigeons que vous vous y conformiez sans délai : retournez faire vos devoirs et déposez un réel plan de lutte à la pauvreté !
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