Ainsi sont campées les deux grandes options de ce référendum : d’un côté, une austérité décuplée et un chantage financier permanent, et de l’autre, la décision souveraine et démocratique du peuple.
Une décision courageuse
Confondant tous ses adversaires ainsi que les sceptiques qui le croyaient pris au piège, Tsipras a pris une décision audacieuse et ferme. Il choisi de s’en remettre au peuple.
En effet le mandat sur lequel s’est fait élire Syriza le 25 janvier dernier était double : en finir avec les mesures d’austérité désastreuses qui ont ruinées le pays et acculées la population à une pauvreté grandissante et négocier un nouvel accord avec les créditeurs visant à alléger le fardeau de la dette et sortir le pays du marasme.
La stratégie des puissances européennes dès le début a été de soumettre la Grèce à un chantage financier permanent visant à faire capituler le gouvernement de gauche radicale sur son objectif de mettre fin à l’austérité. Elle cherchent ainsi à envoyer un message des plus clairs à toutes ceux et celles qui veulent faire sauter le verrou austéritaire : hors du régime néolibéral, point de salut.
Après 6 mois de vaines négociations, Tsipras brise l’étau en faisant appel au peuple pour trancher : en finir avec l’austérité ou accepter un accord désastreux.
La réaction furieuse des puissances européennes qui appellent les grecs à voter « oui » aux mesures d’austérité sous peine de subir une terrible guerre économique, révèle au grand jour la nature viscéralement anti-démocratique du régime financier international. Nul besoin dans l’Europe moderne de faire sortir les tanks et les baïonnettes des casernes. Désormais les coups d’état sont « softs ». Ils se font par l’entremise des grandes institutions financières et la manipulation des dettes souveraines.
Unité populaire pour le non
Alexis Tsipras à lancé sa campagne pour le « non » en faisant appel à l’unité du peuple grec pour mettre fin à « une politique d’austérité extrême et punitive ». Toutefois la campagne s’annonce dure. La situation économique est critique. La population est en butte à de multiples tracas avec notamment la fermeture des banques et les leaders européens, relayés par les grands réseaux médiatiques, qui tentent de créer un climat de panique. Mais dès lundi soir (29 juin) une grande manifestation populaire pour appuyer le gouvernement a réuni 17,000 personnes à Athènes. D’autres grands rassemblements sont annoncés à travers le pays.
Le défi est énorme. Il s’agit pour Syriza d’activer non seulement ses soutiens populaires mais aussi les secteurs qui n’ont pas voté pour la gauche radicale en janvier dernier. Les sondages des dernières semaines sont encourageants : le taux d’approbation du gouvernement tourne autour de 70% et Syriza récolte 47% d’appui, soit 10% de plus qu’aux élections de janvier. Il s’agit maintenant de concrétiser cet appui en une majorité claire pour le non au référendum de dimanche prochain.
La solidarité internationale : un rôle clé
Comme l’a affirmé Yiannis Bournous, l’un des dirigeants de Syriza, lors de son allocution au Festival des solidarités d’Alternatives le 13 juin dernier : la bataille du peuple grec est celle de tous ceux et celles qui se battent contre l’austérité et pour un monde meilleur. Une victoire pour la Grèce serait une victoire pour tous et la solidarité internationale est d’une importance capitale.
Une campagne internationale d’appui est déjà lancée en Europe avec des rassemblements se tenant dans toutes les grandes capitales, culminant en une journée de solidarité internationale le vendredi 3 janvier.
Une action de solidarité est prévue ici-même à Montréal le samedi 4 juillet. Initiée par Alternatives, le Comité de solidarité avec le peuple grec, Québec solidaire et le Conseil régional du Montréal Métropolitain (FTQ). Elle se tiendra à 11h devant le siège du Consulat grec à Montréal, 1002 Rue Sherbrooke Ouest, Montréal.
Soyons nombreux à signifier notre appui à la courageuse lutte du peuple grec.