Deux députés (un de Syriza, l’autre de Anel) qui ont refusé de voter les mesures ont été exclus du groupe parlementaire de Syriza. Un troisième a démissionné de son poste de député. Et pas n’importe qui : Gabriel Sakellaridis fût porte-parole du premier gouvernement Syriza, candidat à la mairie d’Athènes en 2014 (qu’il faillit remporter, réalisant un score surprenant) et il figurait parmi cercle de collaborateurs, et même d’amis, d’Alexis Tsipras. Dans sa lettre de démission il annonce qu’il lui est « impossible de soutenir la politique gouvernementale » et son retrait de la vie politique nationale, tout en assumant sa part de responsabilité pour ce qui s’est passé ces dix derniers mois.
La majorité gouvernementale au Parlement est maintenant réduite à 153 sièges (sur 300) et le vote des prochaines mesures sanguinaires d’austérité devient un exercice à haut risque. Comme l’explique cet édito de Iskra, le principal site d’expression de l’Unité Populaire, Tsipras en est donc réduit à quémander auprès du président de la République (de droite, élu par Syriza en février) d’intercéder auprès de Nouvelle Démocratie pour élargir l’assise du gouvernement au parlement.
La voie est ouverte pour une forme plus organique de co-gestion de la mise en œuvre du Mémorandum par les partis qui le soutiennent au parlement, à savoir tous à l’exception du KKE et des néonazis d’Aube Dorée.
Quant à Syriza, on peut dire que s’applique l’adage de Marx dans le 18 Brumaire : « mieux vaut une fin horrible qu’une horreur sans fin ».