Monsieur Couillard a affirmé que le pays doit redorer son image à l’étranger et a souhaité que cette rencontre organisée par Justin Trudeau permette de redéfinir l’image de marque du Canada. Monsieur Couillard n’est certainement pas bien placé pour faire la leçon au Canada, alors que son gouvernement accélère lui-même le pas dans la mauvaise direction avec sa volonté d’exploiter du pétrole et du gaz au Québec…
Malheureusement pour monsieur Couillard et pour les autres premiers ministres des provinces, « redorer l’image du Canada » relève de l’imaginaire politique alors que les changements climatiques relèvent de la réalité des lois de la physique et du climat. Déjà, on ne parle pas du tout le même langage !
Les faits climatiques sont reconnus par la science et les 25 dernières années ont été gaspillées par les politiciens à procrastiner avec le développement économique pour aboutir aux échecs que l’on connait aujourd’hui. Maintenant, c’est le retour du balancier entre les efforts perdus pour la « croissance » qui n’ont eu pour effet que de dégrader le climat tout en épuisant les ressources naturelles non renouvelables.
Il faudra considérablement plus que de la dorure pour résoudre les problématiques de l’humanité dont le Canada et le Québec sont coresponsables. Il faudra penser à une réforme mondiale du modèle économique extractiviste qui exploite aussi les ressources humaines pour enrichir le 1% des individus de l’espèce humaine. Ce modèle archaïque de société ne tient plus la route aujourd’hui devant les changements auxquels devra faire face la civilisation humaine.
Les cinquante prochaines années à partir de maintenant seront décisives et vont forcer l’humanité à s’adapter pour survivre. Cette adaptation induite par les changements de notre environnement biophysique va inévitablement devoir engendrer des modifications profondes de nos stratégies comportementales. Ces changements ne sont absolument pas envisageables sans des modifications profondes et révolutionnaires des concepts et des mécanismes de notre société humaine.
Monsieur Couillard et ses homologues vont devoir réaliser que c’est toute la carrosserie et la mécanique qu’il faut changer. La peinture n’aura aucun effet sur le bon fonctionnement, car le véhicule est aussi mal adapté à l’environnement que ses passagers, incluant le conducteur.
Stéphane Brousseau – Directeur de recherche
B.Sc. Géologie
Chercheur en architecture sociale durable
IRASD – Institut de recherche en architecture sociale durable https://irasd.wordpress.com/ IRASD.SSARI@gmail.com
http://enjeuxenergies.wordpress.com/
[1] http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2015/11/23/001-changements-climatiques-canada-image-couillard-paris-conference.shtml