Moyen-Orient / Afrique du Nord Une campagne positive pour briser l’isolement des LGBT
Cette campagne, menée par Human Rights Watch (HRW) et la Fondation arabe pour les libertés et l’égalité (AFE), intitulée « No longer alone » (« Plus jamais seuls »), s’appuie sur un rapport recensant des témoignages de 34 activistes lesbiens, gais, bi et trans de 16 pays arabes, et s’accompagne de vidéos diffusées sur Internet.
Dans ces vidéos, des anonymes, mais aussi des personnalités publiques comme l’écrivain marocain Abdellah Taïa ou Hamed Sinno, chanteur du groupe libanais Mashrou Leila, racontent leur expérience : la découverte de leur orientation sexuelle ou de leur genre, les insultes et agressions, leur cheminement intérieur, le soulagement de s’assumer...
« Je me sentais un monstre (...). Ce que je ne comprenais pas à l’époque c’est que je n’avais pas de problème, que c’est les gens autour de moi qui avaient un problème,", raconte ainsi Hamed Sinno. « Je ne pensais pas que j’aurais le courage de faire face à la société et dire ’Je suis gai que ça vous plaise ou non’« , confie Abdellah Taïa.
Le rapport, dans une démarche « positive » selon HRW, fait le point sur les combats pour les droits LGBT dans les pays arabes, où l’homosexualité est considérée comme une déviance, voire un crime passible de peines de prison.
« En 2001, il n’y avait aucune association de défense des droits LGBT dans les pays arabophones. En 2017, il y en des dizaines agissant à travers la région », souligne le rapport. « HRW recense habituellement les violences et les choses horribles (...), mais nous avons pensé qu’il était important de mettre en lumière les succès pour montrer que cette région n’est pas un trou noir, qu’il y a des mouvements qui agissent pour le changement », explique Neela Ghoshal, chercheuse chez HRW pour les questions LGBT.
Dans certains pays, comme l’Arabie Saoudite ou les Émirats arabes unis, l’homosexualité peut être sanctionnée de la peine de mort. Dans ce contexte, seul le Liban semble offrir à la communauté un répit, très relatif puisque des descentes de police visent parfois les bars et établissements pro-LGBT.
« Dans cette campagne, nous avons des gens de différents pays arabes qui envoient le message ’Vous n’êtes pas tout seuls+, qui disent +si vous avez besoin de soutien, vous en aurez’", souligne le directeur de l’AFE, Georges Azzi. Et la Marocaine Hajjar de rappeler dans une des vidéos : « Ce n’est pas une maladie, pas un crime, et ce n’est pas un choix (...) je ne peux pas changer ».
SOURCE : Human Rights Watch
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