Chers amis,
La Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD), Rio+20, approche à grands pas. En juin cette année, les représentants de gouvernements du monde entier passeront un accord sur une déclaration qui est censée répondre et proposer des solutions aux multiples crises auquel notre monde fait face aujourd’hui, notamment sur des questions comme l’énergie, l’alimentation, le climat et la finance.
Cependant, ce qui transparaît des négociations préparatoires ne va pas du tout dans la bonne direction. Le document préparatoire à la base des négociations (aussi appelé « draft zéro ») renforce le rôle de l’industrie en tant que promoteur de la soi-disant « économie verte », mais échoue complètement à traiter du rôle de l’industrie dans la création des crises financière, climatique, alimentaire et autres. Au lieu de discuter des mesures qui serviraient l’intérêt public, l’ONU et ses Etats membres se contentent de faire des propositions qui bénéficient en particulier à certaines entreprises et certains secteurs industriels et qui promeuvent des réformes des politiques publiques faisant passer les profits de ces entreprises avant les droits des peuples.
Les Amis de la Terre International (Friends of the Earth International), La Via Campesina, Jubilee South America, The Transnational Institute, Third World Network, Corporate Europe Observatory, World March of Women, Polaris Institute, Paix et Justice en Amérique Latine (SERPAJAL) et Le Conseil des Canadiens (The Council of Canadians) souhaitent alerter le public sur le fait que cette situation résulte, dans une large mesure, de la capture de l’ONU et de beaucoup de ses Etats membres par le secteur industriel. Le lobby des entreprises au sein des négociations onusiennes a réussi à bloquer des solutions pourtant efficaces à des problèmes liés au changement climatique, la production alimentaire, la violation des droits de l’homme, l’approvisionnement en eau, les problèmes de santé, la pauvreté et la déforestation. L’influence énorme des lobbyistes industriels et les déséquilibres de pouvoir qui lui sont liés dans certains espaces de négociation, tels que la conférence des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), mettent à mal la démocratie et résultent trop souvent dans l’ajournement, l’affaiblissement ou le blocage d´avancées pourtant urgentes en matière de justice sociale et environnementale au niveau international.
Des exemples récents de cette prise de contrôle dans le contexte du sommet de Rio incluent notamment une conférence organisée par l’industrie, à huis-clos, aux Pays-Bas, avec le soutien de l’ONU et de certains Etats Membres et présentée comme une « consultation des entreprises et l’industrie avec les Gouvernements et la société civile », et focalisée sur l’agenda de l’économie verte.
Pas besoin de demander qui est en charge aujourd’hui ; ce ne sont plus les gouvernements qui consultent l’industrie, mais l’industrie qui consulte les Gouvernements. L’annuel prix mondial pour l’industrie et le développement ( World Business and Development Awards ), qui sera présenté la veille de l’ouverture de la conférence officielle de Rio en juin, fournit une autre illustration de la capture industrielle. Il est organisé par le programme de développement des Nations Unies (UNDP) en partenariat avec la Chambre de Commerce Internationale (bien connue pour son lobbying contre toute mesure progressive qui pourrait servir l’intérêt public), et fournissant par là-même une opportunité de greenwash significative et à haute visibilité.
Nous sommes convaincus qu’il est temps de mettre fin à cette prise de contrôle par l’industrie. Si vous partagez cet avis et voulez agir, signez cette déclaration conjointe de la société civile et rejoignez la campagne pour « recapturer » les Nations Unies.
Vous trouverez la déclaration conjointe et le formulaire pour signature sur :
http://www.foei.org/en/get-involved/take-action/end-un-corporate-capture
Merci de diffuser cet appel à signature largement parmi vos réseaux et vos partenaires.
Par avance, merci beaucoup,
Nnimmo Bassey,
Président des Amis de la Terre International (Friends of the Earth International)
Au nom des organisations initiatrices de cette déclaration