Édition du 12 novembre 2024

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Rio+20

Les femmes ouvrent la journée de mobilisations pendant le Sommet des peuples Rio+20

Lors de la manifestation de ce 18 juin, les femmes ont affirmé la nécessité de construire l’égalité et d’erradiquer la violence contre les femmes pour dépasser le modèle capitaliste, patricarcal, homophobe et raciste, dont la traduction aujourd’hui est l’économie verte.

(tiré du site du CADTM)

Sous le slogan : Les femmes contre la marchandisation de nos corps, de nos vies et de la nature ! plus de 10.000 personnes ont marché ce matin du 18 juin entre l’Aterro de Flamengo et le Lac de la Carioca. La mobilisation a été organisée par la Marche Mondiale des Femmes, les femmes de mouvements mixtes comme la Via campesina, la CUT, la Contag, la CAOI, la ANA et d’autres organisations et réseaux féministes, inaugurant ainsi la journée de mobilisation du Sommet.

La journée a commencé très tôt, à 7 heures, quand plus de 2000 femmes des mouvements sociaux, logées au Sambodrome de Rio de Janeiro, sont parties en marche jusqu’au Musée d’art moderne à l’Aterro do Flamengo. En chemin, stimulées par la batucada féministe de la MMF, elles ont dénoncé l’économie verte, les multinationales et les institutions multilatérales comme la Banque mondiale et le FMI, responsables de la crise mondiale que nous vivons aujourd’hui et de l’augmentation de la violence et de la pauvreté parmi les femmes.

Au Musée d’art moderne, les militantes d’autres mouvements féministes d’Amérique latine et du monde qui participaient à l’inauguration de la tente "Territoire global des femmes" ont rejoint les autres et sont parties en direction du Lac de la Carioca où s’est déroulé l’acte marquant la fin de cette manifestion de dénonciation du modèle capitaliste, patriarcal, homophobique, raciste et destructeur de la nature.

"Nous devons dépasser ce modèle et pour cela nous devons dépasser la division sexuelle du travail, qui ne reconnaît pas notre travail comme tel, qui nous dit que nous fevons le faire par amour et de par le péché que nous portons. Nous exigeons la reconnaissance du travail des femmes et la fin de la division sexuelle aussi dans le travail productif" a souligné Nalu Faria, de la MMF.

La question n’est pas seulement un environnement durable mais aussi la construction d’un nouveau modèle de production et de consommation qui garantisse les conditions de l’égalité. " Pour y parvenir, nous devons être libérées de toutes les formes d’oppression, penser non seulement à l’harmonie avec la nature mais aussi entre hommes et femmes. Cela suppose l’éradication de la violence, la fin de la sujétion des hommes au capitalisme, et qu’ils cessent de nous frapper et nous harceler. Cela suppose le libre exercice de notre sexualité, le droit à l’avortement.

Nous continuerons notre lutte jusqu’à ce que nous parvenions à construire toutes les transformations nécessaires, nous renforcerons notre lutte contre le capitalisme vert et nous exigeons que nos revendications soient reconnues, y compris par nos camarades de lutte."

À la fin de la marche, la MMF a fait une protestation devant une succursale de la Banque Nationale de Développement Economique et Social (BNDES), appartenant à l’Etat brésilien, pour le dénoncer de « financer l’exploitation sexuelle des femmes." Cette banque est le principal bailleur de fonds de nombreux méga-projets dans le Brésil, provoquant différents impacts environnementaux et sociaux dans les territoires.

A la fin de l’action, lorsque les femmes se retiraient du site de la BNDES, des milliers de représentants des peuples autochtones de différentes régions du Brésil sont soudainement apparu et entré dans les locaux de la banque. Les militantes féministes rejoint la manifestation. Plusieurs des autochtones ont essayé d’entrer par une porte à leurs plaintes et des griefs aux autorités. Après la forte action directe, et la négociation avec les gardes de sécurité et d’un porte-parole de la BNDES, un groupe de 12 autochtones sont venus à être vu par une représentation de la banque.

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