Au Québec, des centaines de milliers de personnes ne réussissent pas à manger à leur faim ! Répétons-le : au Québec, des centaines de milliers de personnes ne réussissent pas à manger à leur faim ! Comment peut-on accepter cela ? Chaque année, la guignolée des médias nous rappelle cette scandaleuse situation et, chaque année, on se rappelle également que le gouvernement ne fait rien pour y mettre fin une fois pour toutes.
Selon le Bilan-Faim 2022, chaque mois, 439 420 paniers de provisions sont distribués, venant en aide à 671 000 personnes. Depuis 2019, on assiste à une augmentation de 43 % des demandes de paniers de provisions et de 33 % du nombre de personnes aidées. Cette forte augmentation, alarmante, ne dit pas tout. La situation est probablement pire, car ce ne sont pas toutes les personnes qui souffrent de la faim qui se tournent vers un organisme d’aide alimentaire.
Ajoutons à ce sombre tableau qu’en cette période de forte inflation, le prix des aliments a augmenté de plus de 10 %. Il y a urgence d’agir. Et quelle est la réponse du gouvernement à cette urgence ? Il promet des baisses d’impôt — qui ne bénéficieront pas à la majorité des personnes souffrant d’insécurité alimentaire — et une aide ponctuelle de 600 $ qui sera vite, très vite, dépensée.
Rien pour lutter durablement contre l’insécurité alimentaire. Le gouvernement préfère s’en remettre au réseau des Banques alimentaires du Québec et à la charité privée pour assurer la couverture d’un besoin aussi essentiel que l’alimentation.
Ce faisant, il se dessaisit ni plus ni moins de ses responsabilités. Son inaction dans la lutte contre l’insécurité alimentaire est incompatible avec sa reconnaissance, comme signataire du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, du « droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants […] ».
Pour assurer la réalisation pleine et entière du droit à l’alimentation et ainsi assumer ses responsabilités, le gouvernement devrait prioritairement voir à l’amélioration du revenu des gens qui vivent de l’insécurité alimentaire. Comment ? En augmentant le salaire minimum à 18 $ l’heure, étant donné que de plus en plus de travailleurs et travailleuses visitent les banques alimentaires, et en haussant les protections publiques pour assurer à toutes et tous un revenu au moins égal à la Mesure du panier de consommation.
Profitons de cette journée de la guignolée des médias pour rappeler ce message au gouvernement.
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