Cette cérémonie s’inscrit 33 ans après la tuerie dans un contexte où les violences genrées font encore des ravages au Québec et dans le monde. Au Québec, l’hostilité en ligne envers les femmes est en hausse et les trois quarts de celles âgées entre 18 et 24 ans affirment avoir été victimes de harcèlement lors d’échanges virtuels. Les femmes racisées, les femmes autochtones, les femmes en situation de handicap, les femmes LBT2+ et les femmes en région rurale sont encore plus à risque de vivre cette violence et de la voir escalader.
« Lorsqu’on parle des violences, ce ne sont donc pas seulement celles qui sont physiques et qui mènent à un féminicide. Les violences genrées prennent de multiples formes autant interpersonnelles que systémiques et les femmes ont encore trop peu de recours pour que cela cesse » explique Taïna Mueth, porte-parole et coordonnatrice de la campagne de 2022. « Et si les violences que subissent toutes les femmes sont souvent banalisées, celles qu’endurent les femmes qui vivent des oppressions croisées passent presque toujours sous silence. »
33 ans après Polytechnique, force est donc de constater qu’il y a encore beaucoup de travail à faire en amont pour que les femmes vivent enfin dans un monde sans violence.
« Les groupes communautaires peinent à répondre à toutes les demandes d’aide », ajoute Madame Mueth. « Pour transformer la société et prévenir des tragédies comme celle de Polytechnique, il faut que les organismes sur le terrain ne soient pas seulement en train d’aider les victimes, mais préviennent les violences grâce à l’éducation populaire et la sensibilisation. C’est un gros mandat et le communautaire est à bout de souffle par manque de financement et de ressources ».
Nous remercions les membres du comité 12 jours 2022 : l’Institut Simone de Beauvoir, Concertation-Femme, le Centre de solidarité lesbienne, Stella, le PiamP, Hoodstock, le Service d’Entraide Passerelle, la CSQ, la Table des groupes de femmes de Montréal, la FTQ, la Table des groupes de femmes de Montréal, le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine, Girls Action Foundation, le Regroupement Naissance-Renaissance, Solidarité sans frontières et le Centre des femmes de Rivière-des-Prairies. Nous remercions également le Secrétariat à la condition féminine pour son soutien financier à la campagne des 12 jours d’action.
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