Tu as voulu démystifier ce qu’est le parlement et les limites du travail parlementaire. D’ailleurs une autre femme l’avait fait il y a quelques années avec des préoccupations similaires. Dans son livre Oser déranger, on pouvait constater que Martine Ouellet, même en tant que ministre, se sentait coincée par l’encadrement rigide des sous-ministres. Elle m’avait confié que si Québec solidaire pensait prendre le pouvoir il devrait envisager cette problématique. Exercer le pouvoir au parlement avec des sous ministres tous nommés par les gouvernements antérieurs qui n’ont pas la même philosophie, c’est un bon défi.
Toi tu as simplement tenté de démontrer les limites du travail parlementaire pour un parti dans l’opposition.
Tu as posé les questions qu’on ne se pose pas parce qu’on ne voit que les grands élans oratoires, mais au fond ce sont des questions essentielles. Réaliser des gains en faisant adopter des amendements ou des projets de loi, c’est un objectif louable, mais est-ce le véritable rôle d’un parti de gauche ? Est-ce qu’il n’y a pas le risque de démontrer que le statu quo gouvernemental est souhaitable et que notre système parlementaire calqué sur la monarchie britannique est adéquat. Cette stratégie n’a jamais été discutée ni votée dans aucune instance.
Moi je pense que tu as fait avancer plus le désir de changement, la nécessité de s’unir et de se mobiliser que n’importe quelle législation qu’on a pu faire adopter, eu égard à leur utilité.
Tu as eu l’audace de tendre la main à ceux et celles qui nous semblaient des adversaires, les personnes mobilisées contre les mesures sanitaires. Tu leur as parlé et tenté de les rassurer. Ça m’a impressionné.
Tu nous parles enfin, de problématiques internationales dont on n’entend plus parler à QS. Tu reprends à juste titre l’exemple de Syriza. Une population qui a déjà un pays mais qui subit l’étranglement des grands financiers. Pas question de laisser un peuple se libérer et donner l’exemple à d’autres. Il fallait les écraser c’est ce que la Troïka a fait. D’ailleurs ce n’est pas nouveau, c’est ce que décrivait Naomi Klein dans La Stratégie du Choc.
Le travail parlementaire ne peut avoir un sens qu’avec la mobilisation sociale. C’est ce que tu as tenté de démontrer. L’indépendance c’est un geste de rupture, une réappropriation sociale qui nécessite un rapport de force. Pour y arriver il faut savoir inspirer, faire rêver.
Bravo pour ton courage, on ne doit plus jamais demeurer silencieux et silencieuses face à de telles situations dans notre parti, progressiste et féministe. Ça envoie un très mauvais signal aux personnes qui, comme toi, défendent la démocratie et la libre expression des idées.
André Frappier
Militant de l’association de Maurice-Richard
Ex- président et co-porte-parole de Québec solidaire
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Messages
1. Lettre ouverte à Catherine Dorion, 22 novembre 2023, 16:08, par Richard Dumas
Allo, pourquoi qu’il n’y a pas d’hyperlien des articles lorsqu’on les transfèrent pour faire connaitre Pressegauche. Il y a seulement une grande ligne noire décevante.
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