« Parce qu’elle ne dit pas vraiment les choses comme elles sont, on va vous le dire, nous, comment ça se passe aux tables de négociation sectorielles, là où on doit parler d’organisation du travail, qui est, semble-t-il, la priorité de Mme LeBel. Contrairement à ce que soutient Mme LeBel, on ne demande que ça, parler d’organisation du travail. On essaie de le faire depuis un an ! Mais ça fait un an que nos vis-à-vis patronaux refusent de discuter de nos solutions. On parle dans le vide », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN.
Le regroupement met pourtant de l’avant plusieurs propositions permettant d’agir sur les problèmes d’attractivité et de rétention du personnel et d’améliorer les conditions de travail. « Il faut donner plus d’heures (du temps plein) à tout le personnel de soutien : 60 % d’entre eux travaille moins de 26 h 15min par semaine. Il est nécessaire de bonifier la part de l’employeur dans les assurances collectives et de diminuer les ratios d’enfants dans les services de garde ; ils explosent à plusieurs endroits. Les services directs à l’élève - comme les préposé-s aux élèves handicapés et les techniciennes en éducation spécialisée - doivent suivre l’élève au service de garde. Actuellement, ces services sont dispensés seulement pour les heures de classe, occasionnant une surcharge de travail pour les éducatrices. Il est nécessaire de prévenir la violence au travail : on sonne l’alarme depuis des années à ce sujet. Pour les employé-es du secteur manuel, comme les ouvriers spécialisés, on demande qu’ils puissent compresser leur horaire en quatre jours plutôt que de le répartir en cinq jours pour faciliter la conciliation travail-famille. Toutes ces propositions sont reçues du côté patronal par un silence-radio ou encore par des propositions de reculs en termes de conditions de travail », se désole Mme Charland.
Pour Frédéric Brun, président par intérim de la FEESP-CSN, ce qui se passe en ce moment aux tables de négociation sectorielles est inacceptable. « Quand ça fait un an que les vis-à-vis patronaux n’ont pas grand-chose à dire et qu’ils répondent à peine à nos interrogations quand il est question des priorités patronales, quand ça fait un an qu’ils arrivent aux séances de négociation en n’étant peu préparés, quand ça fait un an qu’ils n’ont aucun mandat pour régler ne serait-ce qu’un point sur lequel les deux parties s’entendraient, vous appelleriez ça comment, vous ? Vous appelleriez ça du surplace. Et contrairement à ce que Mme LeBel clame partout, ce n’est pas à cause des syndicats qu’on fait du surplace. C’est à cause du gouvernement », martèle-t-il.
M. Brun termine en rappelant que les employé-es de soutien scolaire sont celles et ceux qui connaissent le mieux les problèmes du réseau de l’éducation primaire et secondaire car ils y travaillent à tous les jours. « C’est nous et les élèves avec qui nous travaillons qui subissons la dégradation des services publics au premier chef. La leçon qu’on retire de tout ça, c’est que le réseau d’éducation et les services publics, ce ne sont pas des priorités pour le gouvernement de la CAQ. Ce dernier préfère annoncer de millions de dollars pour que les Kings tiennent un camp d’entrainement à Québec plutôt que de négocier pour vrai », conclut-il.
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