Bonjour M. Hamad,
Récemment, j’ai écouté attentivement le vidéo où Mme Louise Beaudoin vous questionnait à propos de l’AÉCG Canada-Europe. http://www.youtube.com/watch?v=OqBntswGPi8&feature=youtu.be
J’ai apprécié le franc-parler de Mme Beaudoin, son intégrité et sa défense de la démocratie. Malheureusement, face aux questions extrêmement importantes qu’elles vous posaient vous vous êtes défilé en refusant d’aborder les véritables enjeux de cet accord en utilisant la langue de bois.
Monsieur Hamad vous savez très bien que cet accord est anti-démocratique tant pour son contenu que pour le processus suivi. Il est aberrant de constater qu’un accord qui affectera la vie de milliers de citoyens soit négocié sans que les citoyens soient au courant. Non seulement les citoyens sont exclus mais également les députés, alors que ce sont ceux qu’on on élus pour nous représenter.
Cette collusion entre politiciens et grandes Compagnies qui dictent leurs quatre volontés aux gouvernements de ce monde est d’un cynisme incroyable. Ensuite vous faites semblant de vous scandaliser que beaucoup de citoyens soient cyniques vis-à-vis leurs politiciens.
Lorsque le gouvernement du Parti Québecois a approuvé les premiers « accords de libre-échange », il l’a fait en toute bonne foi. La réalité a démontré qu’avec ces accords les citoyens paient le prix fort dans cette courte folle au profit qu’est la globalisation. Ces accords ont été conçus par l’oligarchie et uniquement pour prioriser leurs intérêts aux dépens des citoyens. Vous avez sûrement lu cette citation de Percy Barvenik, ex-président de ABB : « Je définirais la globalisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales ».
Franklin D. Roosevelt a dit en 1938 : « La liberté dans une démocratie n’est pas assurée si le peuple tolère que la puissance privée grandisse au point qu’elle devienne plus forte que l’état lui-même. Ce qui fondamentalement est le fascisme. » Présentement la puissance privée se cache derrière une apparence de démocratie. Mais de moins en moins de citoyens sont dupes. Les élections sont la coquille de la démocratie. Si entre chaque élection, les décisions prises par le gouvernement ne le sont pas dans l’intérêt collectif des citoyens, on peut dire alors qu’on a affaire à une coquille ville.
Si vous ne voulez pas que l’histoire juge votre gouvernement comme celui d’une coquille vide de démocratie, il est urgent de choisir au plus vite de prendre le parti des gens et non des puissances de l’argent. Conséquemment d’exclure Hydro-Québec et TOUS les services publics de ces accords et d’intégrer les députés dans le processus et les décisions de l’AÉCG Canada-Europe.
Une citoyenne qui a la démocratie à cœur.
Françoise Breault