La FIPEQ-CSQ déplore que le ministère ait choisi d’adopter cette mesure sans qu’elle ait fait l’objet de discussions dans le cadre des procédures en cours sur la formation des éducatrices en petite enfance du projet COUD ou à quelque autre table de discussion. Bien que les RTQ pourraient permettre à court terme aux salariées du réseau de la petite enfance de reprendre leur souffle et de prendre des vacances cet été, la FIPEQ-CSQ craint que cette nouvelle affectation serve pour tous les types de remplacement, et ce, sans date de fin. Ainsi, la fédération entrevoit une menace pour la qualité des services et un nivèlement vers le bas de la profession d’intervenante en petite enfance, en faisant reposer le manque de ressources sur les épaules des salariées, sans plan clair afin d’améliorer la situation.
Selon le ministère de la Famille, cette mesure s’inscrit dans ses tentatives de lutte contre le manque d’éducatrices dans le réseau. La FIPEQ-CSQ y voit plutôt un manque de valorisation de la formation et de la profession d’intervenante en CPE. La FIPEQ-CSQ rappelle qu’à la fin de la crise sanitaire, il faut plutôt viser un retour à la normale à 2 éducatrices formées sur 3, voir même une augmentation du ratio à 3 sur 3, puisque ce sont uniquement les détentrices d’un diplôme d’études collégiales (DEC) ou celles qui ont complété une formation équivalente telle que l’attestation d’études collégiales (AEC), qui ont la formation nécessaire pour travailler auprès des enfants de 0 à 5 ans.
Pour la FIPEQ-CSQ, la solution afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre doit passer par un plan global, des ressources nécessaires et un projet à long terme de développement du réseau et de reconnaissance des salariées, expertes en développement de l’enfant, au lieu d’une multitude de petites mesures incongrues annoncées à la pièce.
« Nous sommes des éducatrices, pas des gardiennes d’enfants, et le gouvernement doit le comprendre ! Le gouvernement fait encore un retour en arrière et choisit de traiter notre travail comme du gardiennage d’enfants que n’importe qui peut faire. C’est insultant ! Nous sommes formées pour travailler avec les tout-petits et la qualité des services est et sera toujours notre priorité. Depuis des années, nous nous battons sur toutes les tribunes afin de faire reconnaître notre expertise. Le ministre de la Famille a bien répété à plusieurs reprises que selon lui nous méritons mieux. Le temps est venu que le gouvernement fasse ce qui est nécessaire aux yeux de toute la population et investisse des fonds pour reconnaître notre travail, souligner notre présence auprès des enfants et de leurs familles depuis plus d’un an de pandémie et augmenter les salaires à un niveau conséquent avec l’importance de notre profession pour la société québécoise, tout comme c’est le cas de nombreux autres métiers. Sinon, malheureusement, l’exode va continuer », souligne Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
La FIPEQ-CSQ est désolée du manque d’écoute dans le cadre des négociations nationales en CPE avec la Mutuelle des employeurs et le ministère de la Famille, qui insistent pour couper dans les acquis des dernières conventions collectives des intervenantes en CPE. Après les montants annoncés pour la création de places dans les milieux familiaux régis et subventionnés, la fédération espère qu’à sa prochaine rencontre de négociation, le 10 juin, ses vis-à-vis lui proposeront enfin des offres censées, notamment des augmentations permanentes sur le plan salarial afin de mettre fin aux départs d’intervenantes et aux bris de services dans les CPE.
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