Parfois, il faut aussi trancher en faveur de solutions inévitables où on garde le choix de dire : « Non, c’est assez ! ». Toutes ces manœuvres de petits pas, de donnant-donnant (tu m’en donnes un bout et je te donne le morceau au complet) maintiennent un état de fait de non-changement, de statu quo. Il faut arrêter Rabaska comme une menace à la planète. Il faut choisir, trancher en faveur de solutions qui marchent, qui aboutissent, qui donnent des résultats autrement que de perpétuer le problème. Pour vous affirmer pragmatique, je trouve que vous vous éternisez à faire valoir des non-solutions.
Les gaz à effet de serre engendrés par les énergies fossiles demandent que l’on cesse de piétiner à la Bush ou à la Harper, de faire du surplace, de se dandiner en ballerine devant les transnationales ou même, comme l’évaluent les écologistes, de reculer face à un pouvoir complice des transnationales, fussent-elles bien québécoises.
Il en irait de même, permettez-moi le parallèle, sur les catastrophiques fermetures d’usines si quelqu’un dans une centrale syndicale quelconque au Québec, et j’espère que ce sera la FTQ, s’affichait ouvertement en faveur d’une solution pour les ouvriers et ouvrières où l’on exigerait des entreprises de rendre des comptes sur la gestion de leurs investissements souvent appuyés de généreuses subventions, donc d’argent public, plus généreuses en fait que les primes de séparation mesquines attribuées aux salarié-e-s plutôt qu’une retraite payante et bien méritée.
Il faudra bien renverser la vapeur et mobiliser, plutôt que négocier et gérer en fin de compte, avec leurs responsables, les catastrophes coûteuses, dans le sens de remettre en cause la gestion privée du travail dans laquelle on privatise les profits et socialise les pertes. L’heure est aux exigences, pas à l’administration d’un capitalisme sauvage jetant à la poubelle, et la machinerie, et les salarié-e-s, et la nature tout en trouvant le tour de planifier pour des années à venir ses guerres de conquête.
Comment pouvez-vous partir avec le sentiment du devoir accompli et laisser la FTQ et ses membres dans un tel état de passivité justifiée par ces petits pas où rien n’avance vraiment ?
Guy Roy, Québec solidaire Lévis et délégué syndical FTQ