C’est un début de rattrapage face à l’Indice des prix à la consommation diront certains. Mais d’autres insisteront pour préciser qu’il s’agit là d’une offre nettement insuffisante et encore très loin du rattrapage salarial face aux salariéEs syndiquées des secteurs suivants : les entreprises avec plus de 500 employées, les salariéEs syndiquéEs du gouvenenment fédéral et les salariéEs syndiquéEs du secteur municipal.
Le gouvernement Legault a un "cadre financier" bien précis et bien arrêté à ce moment-ci. Les salariéEs syndiquéEs des secteurs public et parapublic seront-elles et seront-ils en mesure de le pulvériser comme elles et ils ont été capables de le faire lors de certaines rondes de négociation avec le gouvernement Bourassa ? Nous verrons. Étonnamment, le premier ministre François Legault ne semble pas intéressé par ce qui s’est passé dans les secteurs public et parapublic au Québec depuis 1979. Il y a d’abord eu la dé-indexation des échelles de rémunération (ronde de 1979), la coupure de 19,5 % (pour trois mois en 1983) accompagnée d’un gel de salaire et d’un non-avancement dans les échelons cette année-là. Il y a eu aussi 0% d’augmentation de salaire en 2003, en 2004, en 2015 et en 2019. Que dire aussi de toutes ces nombreuses années durant lesquelles les salaires n’ont pas été pleinement indexés ? Je le précise, l’équité salariale, la relativité salariale et l’avancement dans les échelons ne correspondent pas à des augmentations de salaire.
François Legault prétend que les surplus budgétaires n’appartiennent pas aux syndiquéEs des secteurs public et parapublic. C’est vrai, il n’y a aucun groupe qui est en droit de faire main basse sur le trésor de l’État. Mais, se pose une grande question ici : d’où diantre proviennent ces surplus dans les coffres de l’État ? La réponse, la voici : des coupures de postes dans les secteurs public et parapublic au cours des récentes années et de la faible rémunération des salariÉes syndiquéEs de ces secteurs durant ces mêmes années. Lorsque le gouvernement est en "déficit", il coupe dans la rémunération de ses salariéEs syndiquéEs. Quand il est en surplus, il veut minimiser l’impact des augmentations sur les finances du gouvernement. Travailler pour les secteurs public et parapublic au Québec, c’est oeuvrer pour un employeur mesquin qui refuse d’accorder à ses employéEs une véritable reconnaissance de la juste valeur de leur travail.
En passant, il n’y a pas que les salariéEs en début de carrière en santé et en éducation qui méritent une rémunération plus élevée. La totalité des médecins et des médecins spécialistes ont eu droit à une augmentation plantureuse ou pharaonique au cours des récentes années. Il y a d’autres groupes de personnes salariées qui ont vu leur traitement bonifié généreusement (pensons ici aux députéEs, aux procureures du gouvernement et j’en passe). J’ai hâte, très hâte même, de lire la réponse des porte-parole des organisations syndicales à la sortie du premier ministre du Québec.
La politique salariale du gouvernement Legault à l’endroit de son personnel syndiqué relève d’une vision avaricieuse et va à l’encontre d’un principe de base en vigueur dans une saine économie : tout travail mérite d’être rémunéré à sa juste valeur. À quand enfin des augmentations salariales décentes pour les salariées des secteurs public et parapublic ?
Yvan Perrier
13 septembre 2019
Voici deux communiqués de presse portant sur les réactions syndicales et un lien vers un article de Caroline Plante paru dans le Soleil du 18 septembre 2019 en page 27 Presse canadienne et intitulé "Les infirmières veulent leur part du gâteau’’
Négociations avec les employés de l’État - Le gouvernement Legault fait preuve de mépris envers ses employés (SPGQ)
QUÉBEC, le 13 sept. 2019 /CNW Telbec/ - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) s’indigne des propos du premier ministre, François Legault, qui dit ne plus avoir d’argent pour augmenter les salaires des employés de l’État malgré les milliards de surplus engrangés par le gouvernement.
« Le premier ministre fait preuve de mépris envers les employés de l’État qui s’échinent au quotidien à rendre des services essentiels à la population québécoise, indique Line Lamarre, présidente du SPGQ.
C’est tout à fait indigne d’un gouvernement de traiter de cette façon les salariés chargés de mettre en œuvre ses politiques. » Déjà, les syndiqués ont dû se contenter d’un maigre montant forfaitaire de 250$ cette année pendant
qu’une majorité de salariés québécois, selon l’Institut du Québec, encaissent des augmentations d’environ 5 % en 2019. D’après l’Institut de la statistique du Québec, le personnel professionnel de l’État accusait l’an dernier un retard de la rémunération globale de 9,9 % avec le réseau universitaire, de 17,7 % avec les
entreprises publiques, de 16,4 % avec l’administration fédérale et de 22,7 % avec l’administration municipale.
Ce n’est pas en offrant des augmentations de salaire équivalentes à l’inflation que le gouvernement parviendra à régler ses problèmes de plus en plus criants d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre.
C’est le maintien de l’expertise gouvernementale qui est en jeu !
« Les offres faméliques du premier ministre François Legault sont une insulte à l’intelligence des employés de l’État », estime Mme Lamarre. Ces offres sont d’autant plus dérangeantes qu’elles arrivent alors que les négociations ne sont même pas commencées.
Le SPGQ s’inquiète aussi grandement de l’idée du premier ministre d’offrir des rémunérations différenciées. « Nous craignons qu’encore une fois les corps d’emploi majoritairement féminins soient pénalisés dans cet exercice », note Mme Lamarre. Déjà, le syndicat constate que les professionnelles sont victimes de discrimination systémique. Le gouvernement devrait tout mettre en œuvre pour assurer aux
femmes une véritable équité plutôt que d’augmenter ces injustices.
SOURCE Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Négociations du secteur public - « Oui Monsieur Legault, les surplus doivent répondre aux besoins criants de la population » (CSN)
Tiré de : https://www.newswire.ca/fr/news-releases/negociations-du-secteur-public-oui-monsieur-legault-
les-surplus-doivent-repondre-aux-besoins-criants-de-la-population—810818683.html
MONTRÉAL, le 14 sept. 2019 /CNW Telbec/ - « Les travailleuses et les travailleurs des services publics sont aussi des Québécoises et des Québécois qui paient des impôts et contribuent à la vitalité économique du Québec. » C’est le message que les centrales syndicales souhaitent envoyer au premier ministre en réponse à ses propos d’hier concernant les négociations du secteur public qui débuteront sous peu.
En conférence de presse, à la sortie du caucus présessionnel de la CAQ, François Legault a tenu à répéter que les surplus devaient revenir dans les poches des citoyennes et des citoyens du Québec. Et cela, tout en indiquant aux quelque 500 000 personnes qui, au quotidien, soignent, accompagnent, enseignent et
répondent aux besoins de la population québécoise, que les coffres de l’État seraient vides lorsque viendrait le temps d’injecter de l’argent dans les services publics pour tenter de réparer les dégâts causés par des années de compressions budgétaires.
Pour les centrales syndicales, la crise qui sévit actuellement dans les réseaux publics impose un important réinvestissement dans les services. « Les travailleuses et les travailleurs des établissements de santé et de services sociaux, d’éducation et des organismes gouvernementaux ont vécu doublement les impacts de
l’austérité. D’abord en subissant, comme l’ensemble de la population, la diminution de l’accessibilité à divers services. Ensuite, en voyant leurs conditions de travail se détériorer gravement. Ce sont les personnes qui, encore aujourd’hui, sont les plus touchées par les conséquences désastreuses de la gouvernance libérale », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.
Les salaires insuffisants et les mauvaises conditions de travail dans le secteur public inquiètent les organisations syndicales quant à la capacité de recruter et de retenir le personnel, particulièrement avec la pénurie de main d’oeuvre qui s’aggrave au Québec. « De la bouche même du gouvernement, il va manquer, dans les cinq prochaines années, des dizaines de milliers de personnes pour combler les besoins
de personnel dans les services publics. Avec ce qui se vit actuellement sur le terrain, la surcharge, la précarité, l’épuisement professionnel, on ne trouvera plus personne pour venir travailler dans les réseaux.
Ça prend un sérieux coup de barre », affirme Daniel Boyer, président de la FTQ.
Les centrales dénoncent aussi l’intention du gouvernement de négocier sur la place publique, alors qu’elles sont toujours en consultation auprès de leurs membres sur les cahiers de revendications à déposer auprès du Conseil du trésor. « À l’aube d’une négociation pour le renouvellement de leur convention collective,
Monsieur Legault parle de clarté alors je serai très claire avec lui : en faisant une telle déclaration, il nie le droit du personnel du secteur public à une libre négociation, au moment même où ils sont en processus de consultation. C’est complètement irrespectueux à leur égard ! », conclut Sonia Ethier, présidente de la
CSQ.
Ensemble, les centrales syndicales représentent plus de 305 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois.
SOURCE CSN - Secteur public CCSPP
Et concernant l’article du Soleil
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