« Trop de jeunes sont sans emploi, travaillent à temps partiel ou dans des emplois sans avenir, a indiqué M. Georgetti. Les jeunes aspirent à de bons emplois, mais doivent habiter dans le sous-sol chez leurs parents. Le gouvernement ne fait rien pour eux. »
M. Georgetti réagissait à la publication par Statistique Canada de son Enquête sur la population active de juillet 2011. Le Canada comptait 1 351 900 million sans-emploi en juillet et le taux de chômage était en baisse à 7,2 %. Le taux de chômage des travailleurs et travailleuses de 15 à 24 ans était beaucoup plus élevé, soit de 14,1 %.
« Il incombe au gouvernement de donner à ces jeunes la chance de travailler, explique M. Georgetti. Ottawa préfère sabrer des emplois dans le secteur public et alléger le fardeau fiscal des entreprises en espérant qu’elles créeront des emplois, mais elles ne le font pas. Les jeunes travailleurs et travailleuses sont victimes des mauvaises politiques publiques. »
M. Georgetti ajoute que les travailleurs et travailleuses âgés craignent de cesser de travailler en raison de l’effritement de leur pension, ce qui signifie que moins d’emplois sont disponibles pour les jeunes qui entrent sur le marché du travail. « Le gouvernement doit adopter des politiques qui aident les jeunes à trouver un emploi, mais nous devons aussi protéger et améliorer nos pensions afin que les gens sentent qu’ils peuvent prendre leur retraite dans la dignité. »
Analyse rapide de Sylvain Schetagne, économiste principal du CTC
La diminution du taux de chômage n’est pas toujours signe d’un marché du travail vigoureux.
La baisse du taux de chômage de 7,4 % en juin à 7,2 % en juillet 2011 s’explique surtout par les Canadiens et Canadiennes qui ont quitté la population active, et non parce qu’ils ont trouvé un emploi.
En juillet, le nombre de personnes en chômage au Canada a diminué de 35 700 tout simplement parce que 28 600 personnes ont quitté le marché du travail au moment où seulement 7 100 emplois étaient créés. D’ailleurs, si ces travailleurs n’avaient pas quitté la population active, le taux de chômage serait demeuré stable.
Le taux d’emploi (la proportion de la population occupant un emploi) et le taux d’activité (la proportion de Canadiens et Canadiennes actifs sur le marché du travail) ont chuté le mois dernier. Cela signifie qu’une plus petite proportion de Canadiens et Canadiennes travaillent ou sont actifs sur le marché du travail.
Le taux de chômage des travailleurs et travailleuses de 15 à 24 ans continue d’être deux fois plus élevé que celui observé chez l’ensemble des Canadiens. En juillet, le taux de chômage des jeunes travailleurs et travailleuses s’établissait à 14,1 %. La proportion de jeunes travaillant à temps partiel a aussi augmenté considérablement le mois dernier, passant de 46,7 % à 47,7 %. Dans ce groupe d’âge, 22 200 emplois à temps plein ont été éliminés, tandis que 24 600 emplois à temps partiel ont été créés.
Les étudiants occupant un emploi d’été continuent aussi d’être touchés. Le taux de chômage des étudiants et étudiantes de 15 à 24 ans – qui retournent à l’école cet automne – était de 17,4 % en juillet, soit un demi-point de pourcentage plus élevé qu’en juillet l’année dernière lorsqu’il était de 16,9 %.
Enfin, il est important de signaler qu’une « récession au secteur public » est en cours. En juillet, 71 600 emplois dans le secteur public ont été éliminés. Nombre de ces emplois appartenaient au secteur de l’éducation (-30 000), secteur qui subit toujours une diminution en juillet en raison des mises à pied des enseignants non permanents et du personnel de soutien. Des pertes d’emplois ont aussi été enregistrées dans les domaines de la santé et de l’aide sociale (-39 400) et de l’administration publique (-11 800).