Édition du 19 novembre 2024

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Décision regrettable de Hockey Québec

Réaction à la décision de hockey Québec : à l'effet d'autoriser les contacts physiques chez les 11-12 ans

Le 4 août dernier, on apprenait que Hockey Québec prenait un important virage cette année en décidant d’imposer le jeu avec contacts pour les joueurs de catégorie peewee de niveau élite (11-12 ans).

Jusqu’ici, les mises en échec n’étaient permises que dans la catégorie bantam. Cette décision survient au moment où on apprend que les États-Unis et certains pays européens songent à bannir cette pratique chez les 11-12 ans, comme cela se fait au Québec.

Des études ont pourtant révélé l’autorisation des mises en échec entraîne une hausse du nombre de commotions cérébrales. En Alberta et en Ontario, les jeunes en subissent 3 fois plus que chez nous. Certains joueurs de la LNH pensent qu’il ne faut pas s’inquiéter car, disent-ils, « on peut faire dire ce qu’on veut aux statistiques ». Certains dirigeants du hockey mineur renchérissent en soutenant que l’apprentissage tardif du « coup d’épaule serait responsable de la faible représentation des Québécois dans la LNH » (sic).

Conséquences prévisibles

En obligeant les enfants de 11-12 ans a augmenter les risques de blessures, Hockey Québec prend une mauvaise décision à plusieurs égards.

L’expérience de nos voisins d’autres provinces canadiennes permet déjà de prédire les résultats.

Selon Jacques Brodeur, porte-parole de l’organisme EDUPAX, « non seulement le nombre de commotions cérébrales va-t-il augmenter, mais le nombre de participants écartés du jeu suite à une blessure, temporairement ou en permanence, va lui aussi augmenter ; les craintes et les risques d’être frappés vont augmenter ; le nombre de minutes de pénalités va augmenter tout comme le nombre d’interventions des arbitres ; l’agressivité des jeunes va croître, de même que la frustration des spectateurs, à la fois contre les adversaires et contre les arbitres qui auront toléré (ou n’auront pas vu) certains abus ; l’inquiétude des parents de voir leur enfant blessé va augmenter ; la peur de voir la pratique sportive de fiston nuire à sa réussite éducative va elle aussi augmenter. Bref, les pronostics sont négatifs sur toute la ligne. »

Faut-il rappeler qu’à 11 et 12 ans, on est encore un enfant, même si plusieurs jeunes d’aujourd’hui atteignent une taille et un poids impressionnants. Lorsqu’un jeune aura été victime d’une collision douloureuse, on entendra les responsables de cette décision regrettable prétendre qu’il s’agit d’un accident fâcheux, d’une simple malchance ou d’une maladresse dont la victime est elle-même responsable.

Les enfants de 11-12 ans ne sont pas des hommes

Selon EDUPAX, prétendre que l’initiation précoce aux contacts physiques va permettre à plus de Québécois d’accéder aux rangs professionnels repose sur un diagnostic erroné. On ferait mieux de mettre l’accent sur l’entraînement en anaérobie, le maniement et le contrôle de la rondelle, le coup de patin, le jeu de passes,

l’apprentissage de stratégies plus innovatrices. En obligeant les jeunes joueurs à plus de polyvalence, à occuper des positions offensives et défensives plus variées, on améliorerait les apprentissages, les compétences et la confiance des 11-12 ans.

L’année où les autorités du Tournoi international de hockey peewee de Québec ont autorisé les contacts physiques, il y a quelques années, on a diminué la qualité du spectacle en plus d’assister à des scènes extrêmement disgracieuses. Chez les 11-12 ans, la différence de poids et de taille entre les joueurs était énorme et la foule a copieusement hué les collisions et les décisions des arbitres, malgré les exhortations du commentateur-maison.

« Obliger des enfants de 11-12 ans à augmenter les risques de dommages à leur santé à cause d’une erreur de jugement d’une poignée d’adultes est regrettable » ajoute Brodeur. Alors que la nation Québécoise se démarquait pour les précautions sécuritaires fournies à ses enfants, voilà que certains ont perçu notre différence comme un handicap. Pour EDUPAX, les parents des futures victimes du virage annoncé par Hockey Québec seront en droit de juger sévèrement la décision annoncée le 4 août dernier. Il n’est pas trop tard pour intervenir.

EDUPAX invite les parents à protester

Jacques Brodeur, enseignant en éducation physique à la retraite, insiste pour rappeler que « les hockeyeurs de 11-12 ans sont encore des enfants et on devrait éviter de leur imposer des règlements pour adultes. »

Il faut leur donner accès à des équipes et des ligues où l’on accorde la préséance au plaisir de jouer et d’apprendre, jusqu’à faire rougir d’envie les partisans du contact physique. » Qu’arrivera-t-il lorsque des joueurs performants préféreront appartenir à une équipe sans contact ? Ils seront rétrogradés dans des ligues dites de « participation » et ce sont les parents qui réclameront que les joueurs d’élite soient exclus de la ligue où évolue leur fils.

La décision et les promesses d’encadrement faites par les dirigeants de Hockey Québec pour accompagner le virage sont moins « des avancées remarquables » que des justifications sans fondement. « On n’a pas besoin de faire le décompte des blessés ni d’attendre une année complète avant reconnaître cette erreur, l’expérience de nos voisins est déjà probante » conclut Brodeur.

Souvenons-nous que le tiers des blessures subies au hockey sont attribuables à des règlements non respectés et nous savons tous que ce ne sont pas des pénalités de 2 ou 5 minutes qui vont faire diminuer les dégâts.


Source : Jacques Brodeur, 819-379-2132
EDUPAX, organisme à but non lucratif, Trois-Rivières, QC
Prévention de la violence, Éducation aux médias, Éducation à la Paix
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