Signée par près de 130 000 Québécoises et Québécois, elle vise à finir de convaincre le gouvernement de décréter un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. Lancée à l’automne et portée par une multitude de groupes citoyens et environnementaux, cette pétition a connu un vif succès.
« Nous avons rarement, sinon, jamais vu une telle mobilisation citoyenne autour d’un enjeu environnemental au Québec. Rares sont les pétitions ayant récolté plus de signatures que celle que nous déposons aujourd’hui », fait remarquer André Bélisle, président de l’AQLPA et porte-parole de la Coalition québécoise pour un moratoire sur les gaz de schiste. « D’un autre côté, il est un peu triste que le seul recours pour les citoyens soit de signer une pétition, alors que tous les faits indiquent qu’un arrêt est nécessaire et urgent ! »
Cette pétition s’ajoute aux demandes maintes fois répétées de la vaste majorité. Aux dernières nouvelles, la CSN, CSQ, FTQ, la Ligue des droits et libertés, le Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises, Eau secours !, Nature Québec, la municipalité de Saint-Marc-sur-Richelieu, les municipalités régionales de comté (MRC) de la Vallée-du-Richelieu, de Pierre-de-Saurel, de Bécancour, du Haut-Richelieu, du Haut-Saint-Laurent, des Maskoutains, les élus de Saint-Mathias, Greenpeace Québec, l’Union Paysanne, l’Union des consommateurs, MCN21, Mobilisation Gaz de Schiste, les Amis du Richelieu, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), les Conseils régionaux de l’environnement de la Montérégie, du Centre du Québec et de Chaudière Appalaches, Équiterre, Québec Solidaire, le Parti Québécois- entre autres, demandent un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
« Il est plus que temps que le gouvernement se mette au service de la population et du bien commun dans ce dossier. C’est quand même incroyable que sur la base d’informations reçues du Québec et des Etats-Unis, les élus en France ont décrété sans attendre une suspension de l’exploration alors qu’ici, malgré les nombreuses demandes en ce sens, nous attendons toujours », estime André Bélisle.
En septembre 2009, l’AQLPA faisait une première fois la demande d’un moratoire. Depuis, des milliers de voix se sont ajoutées pour le réclamer haut et fort. À l’heure actuelle, il semble que seuls l’industrie et le gouvernement soient en désaccord avec l’idée.
Pourquoi un moratoire ? Pour prendre le temps d’évaluer les alternatives. Pour donner le temps au Québec de se doter d’un cadre légal adéquat. Pour prendre de temps de faire les études d’impacts nécessaires. Pour se donner le temps de définir pour qui, comment et pourquoi cette ressource devrait être exploitée, et si oui, quand, au profit de qui et selon quelles règles.