Édition du 17 décembre 2024

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Éducation

Les centrales syndicales et la négociation dans le conflit étudiant

Depuis le début de la semaine, les commentaires vont bon train sur le processus de négociation qui a mené à l’offre ou à la feuille de route soumise aux regroupements étudiants et rejetée par bon nombre d’associations à ce jour. Dès dimanche, Richard Martineau, fidèle à lui-même, pourfendait les centrales syndicales en ridiculisant leur présence à cette table et en les assimilant à « des forces de l’immobilisme ». Il faudra bien un jour l’inscrire à un cours de syndicalisme 101, celui-là.

Une présence syndicale justifiée

Hier matin, Mario Dumont, dans un délire dont il a le secret, laissait entendre à l’émission de Paul Arcand que les centrales syndicales avaient « crinqué » les étudiants pour envenimer le conflit et régler des comptes avec le gouvernement Charest. Puis, dans la phrase suivante, il se contredisait en affirmant tout de go que la présence des centrales était intéressée, insinuant que ces dernières exigeraient un retour d’ascenseur en échange de leur rôle d’intermédiaires visant à rapprocher les parties. Pas facile à suivre, ce Mario Dumont. C’est sans doute pour cela que les électeurs lui ont montré, à lui et à son défunt parti, la porte de sortie, alors qu’il prétend, pour justifier son échec politique retentissant, qu’il s’agit du refus des citoyens de prendre leur responsabilité.

Les représentants des étudiants ont agi en toute autonomie

Pour ma part, je rappellerai ceci : c’est à la demande insistante du gouvernement et non pas à celle des centrales syndicales que celles-ci ont été invitées à participer à cette table. Pourquoi ? Parce qu’après avoir laissé pourrir la situation pendant des semaines, le gouvernement était dans l’incapacité de reprendre le dialogue avec les représentants étudiants. Les effets de ce conflit sur les conditions de travail des membres que nous représentons et l’impact de certaines solutions sur nos organisations, comme le Conseil permanent, justifiaient amplement notre présence. Mais, au-delà de ces considérations, l’ampleur de la crise et l’urgente nécessité d’en sortir nous commandaient d’agir. Alors, quand le premier ministre nous a demandé de participer à la rencontre et après avoir vérifié les sentiments des étudiants à ce sujet, nous avons répondu présents.

D’autres, parmi les étudiants et même parmi nos membres, se sont questionnés sur notre présence, dans le sens où l’on aurait, selon certains, cautionné une « entente de principe », pour reprendre les termes du gouvernement, qui ne serait en fait qu’une « arnaque » pour d’autres. Pour ma part, je me suis refusé à toute attitude paternaliste et j’ai répondu aux interrogations des étudiants lorsque j’étais sollicité, et les représentants des étudiants ont agi en toute autonomie comme c’était leur souhait. Dans leur point de presse du 5 mai en début de soirée, les leaders étudiants décrivent bien le rôle que nous avons joué dans cette rencontre.

Lorsque les centrales syndicales revendiquent de meilleures conditions de travail pour leurs membres, les Mario Dumont et Éric Duhaime de ce monde ne se gênent pas pour nous traiter de corporatistes. Et quand les centrales syndicales s’impliquent dans les enjeux sociaux, les mêmes personnes nous invitent à nous mêler de nos affaires et à nous occuper de nos membres. Quoi que l’on fasse pour ces porte-parole de la droite québécoise, les syndicats auront toujours tort.

Pour ma part, je suis profondément convaincu que les organisations syndicales ont un rôle majeur à jouer dans le débat social, et lorsqu’on m’interpellera et que je jugerai que ce sera utile pour la collectivité, je répondrai présent, n’en déplaise aux bruyants partisans de la droite.

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