Les municipalités (ou plutôt les villes) -notre petit Bonaparte Labeaume en tête évidemment- n’ont aucune gêne à accepter des baisses de revenus (sic) et quelques pouvoirs dérisoires en échange du pouvoir de décréter, oui, DÉCRÉTER les contrats de travail de leurs employés, dénoncés en bloc, et à tort souvent, comme abusivement payés. Quant aux petites municipalités dont les employés ne sont pas syndiqués, elles ne récoltent que les coupures. Drôle de pacte fiscal !
L’argument massue : les municipalités sont tout d”un coup considérées comme des gouvernements de proximité, donc, comme le gouvernement national, elles doivent avoir le droit de mettre fin à une grève par décret. En d’autres mots, elles ont le droit elles aussi d’agir en dictateurs et d’ignorer les droits du peuple.
Si les dites municipalités avaient réclamé une véritable souveraineté municipale, sur la base de véritables pouvoirs et ressources financières autonomes, on pourrait accepter une certaine rééquilibration des rapports de force entre les administrations municipales et les syndicats, puisque l’obligation d’arbitrage et l’absence de droit au lock out semblent avoir démontré l’incapacité de maintenir cet équilibre. Mais ce n’est pas le cas. Les municipalités ont choisi tout simplement d’équilibrer leur budget et de financer leurs services sur le dos de leurs employés : après tout, on est en période d’austérité et ça justifie tous les retours en arrière dans les acquis des travailleurs.
En éternels soumis à l’État central, ils ont choisi de faire eux-mêmes la job de bras que ce gouvernement mène à grande échelle.
Ce n’est pas un pacte fiscal, c’est un contrat de tueur à gages !