photo et article tirés de NPA 29
“La guerre aux femmes”, titre le quotidien libéral polonais Gazeta Wyborcza dans son édition du vendredi 23 octobre, au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle de limiter encore davantage l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Soumise à l’influence d’une puissante Église catholique, la Pologne disposait déjà, depuis 1993, d’une législation très restrictive puisque l’IVG y était par principe interdite en dehors de trois situations : grossesses résultant d’un viol ou inceste, grossesses présentant un risque pour la vie ou la santé de la femme, ou malformations graves du fœtus.
C’est cette dernière exception, à l’origine de 98 % des IVG légalement pratiquées dans le pays mais qualifiée par ses détracteurs d’“avortement eugénique”, qui a été délégalisée par les juges constitutionnels au motif qu’elle porterait atteinte à la “dignité humaine des enfants non encore nés”. La validité de la décision est cependant contestée par l’opposition en raison du manque d’indépendance de la juridiction.
“Au milieu de la crise la plus grave des dernières années, le parti au pouvoir [le PiS, national conservateur] utilise le sujet de l’avortement pour embraser l’opinion publique et détourner l’attention de la situation catastrophique du système de santé et de l’incapacité de l’État à tenir l’épidémie sous contrôle, estime Gazeta Wyborcza.
Ce geste n’est pas seulement indigne des dirigeants du cinquième plus grand pays de l’Union européenne, il est aussi impardonnable et répugnant.”
23/10/2020
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