Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/11/le-double-defi-haitien-perspectives-croisees-depuis-les-sciences-sociales-sur-haiti/
Je voudrais partir de ma situation personnelle, de mon propre parcours, en décalage par rapport aux autres intervenant·es puisque c’est, « en cours de route » et « à chaud », que j’ai été amené à découvrir, d’abord, et à travailler, ensuite, sur Haïti. Pressé d’intervenir sur l’actualité – et à partir de cette actualité, de son urgence –, j’ai dû, par la force des choses, esquisser un travail théorique. Un travail, cependant, qui ne peut se comparer à celui de Jean-Marie Théodat, Maud Laëthier et Cédric Audebert.
Réaliser des recherches sur et autour d’Haïti – aujourd’hui plus que jamais –, n’est pas neutre axiologiquement et engage le chercheur, la chercheuse ; dans son appréhension comme dans sa méthodologie et ses outils d’analyses. La neutralité axiologique est mise à mal par Haïti en amont et en aval. D’où le fil conducteur de mon intervention, centrée sur ce que fait Haïti aux sciences sociales. Plus exactement sur le double défi haïtien aux sciences sociales ; sur la manière dont Haïti défie les sciences sociales.
Haïti au prisme d’un narratif dominant
Haïti défie les sciences sociales en aval, parce qu’il n’est pas, à mon sens, possible de faire abstraction du narratif européen dominant à l’égard de ce pays en crise, de ce pays de la crise. Un narratif qui déborde les cadres médiatique, gouvernemental et du sens commun, au point de saturer le regard, la parole, y compris ceux des sciences sociales en Europe.
Telle est, en tous les cas, mon hypothèse. Dès lors, mon travail d’analyse et de recherche entend non seulement mettre au jour ce narratif, s’inscrire en porte-à-faux de celui-ci et opérer, jusque dans le tissu de ses articulations, son renversement.
Quel est, en effet, le narratif à partir duquel Haïti est appréhendé depuis le séisme de 2010, pour ne pas remonter plus loin dans le temps ? Celui du chaos et de la catastrophe, de la violence et de l’humanitaire, du martyr sinon de la malédiction.
Pour paraphraser l’historien Enzo Traverso [1], Haïti n’est pas (plus) présenté comme la première république noire du monde, mais bien comme le pays des catastrophes naturelles. Et les Haïtiens et Haïtiennes ne sont pas les fils et les filles de la seule révolution réussie d’esclaves, en 1804, mais les victimes – passives et impuissantes – de crises à répétition dans « le pays le plus pauvre d’Amérique latine ».
Il ne s’agit pas bien sûr de s’interdire de parler de la pauvreté, de la vulnérabilité, de l’insécurité en Haïti, mais plutôt d’interroger la manière dont on en parle et l’écran que constitue ce narratif. Car le point convergeant du catastrophisme, de l’humanitaire et de la violence est de faire écran aux racines sociales, aux choix politiques et à l’histoire. Ce narratif de la sidération – la sidération du narratif – a pour effet structurant de tenir à distance l’analyse. J’irai même plus loin en émettant l’hypothèse que ce type de lecture est précisément faite pour sidérer et, de ce fait, déjouer l’analyse.
Le tremblement de terre de 2010 aurait fait beaucoup moins de morts à Cuba ou aux États-Unis, pourtant voisins d’Haïti. C’est donc la raison pour laquelle ce qui aurait été un fait divers ailleurs se transforme en catastrophe en Haïti qui doit être étudiée et expliquée ; et cette raison renvoie à des facteurs sanitaires, démographiques, urbanistiques, à des politiques publiques, bref à une histoire, à des facteurs sociaux et à des choix. Toutes proportions gardées, il en va de même pour l’insécurité et la situation humanitaire actuelles.
À l’encontre donc d’un narratif dominant qui fait d’Haïti un territoire vierge et sans histoire – c’est le fameux « année 0 » au lendemain du séisme –, peuplé de victimes et de barbares, à mi-chemin entre la jungle et Mad Max, et dont les clés d’explication et de solution résident en-dehors du pays, mes recherches entendent prendre au sérieux Haïti – son histoire, sa position, ses acteurs et ses actrices –, en retournant comme un gant ce narratif.
Comment ? En recouvrant le temps long de l’histoire, en discutant et en faisant écho aux voix et aux analyses des Haïtiennes et Haïtiens elles/eux-mêmes, en réintégrant dans l’analyse la dynamique des acteurs et actrices sociaux. En refusant également le regard exotique, voire folklorique porté sur Haïti, qui en fait un cas à part, hors sol [2]. Ce sont, au contraire, les conditions particulières de l’enracinement du pays dans l’histoire de la modernité et dans une globalisation néolibérale imposée à la grande majorité des États du monde qui demandent à être analysées et expliquées. Et analysées (aussi) à partir de concepts théoriques « classiques » – souveraineté, État, classes sociales, conflits sociaux, etc. –, en fonction d’enjeux communs : ceux de l’égalité, de la liberté, de l’autonomie, etc.
Cela implique de n’isoler ni Haïti ni les phénomènes. Et de faire des liens. Entre religions, esclavage et État comme nous invite Laennec Hurbon dans son dernier livre [3]. Mais aussi entre humanitaire et pouvoirs, entre l’oligarchie haïtienne et la division internationale du travail, et entre dynamiques sociales à l’œuvre en Haïti et ailleurs, en interrogeant, par exemple, le soulèvement populaire de 2018-2019 au regard de ceux, plus ou moins contemporains, en Colombie, en Équateur et au Chili, au Liban et en Algérie (fut-ce en reconnaissant leurs profondes singularités [4]).
Une « terrible solitude »
Cette dé-liaison géographique, historique et conceptuelle dont fait l’objet Haïti dans le narratif dominant, je voudrais maintenant la questionner en amont. Qu’est-ce qu’Haïti a fait et continue de faire aux sciences sociales ?
Impossible, en effet, de ne pas se demander si ce narratif dominant aujourd’hui, systématiquement faussé, n’est pas le prolongement de ce que l’économiste haïtien, Camille Chalmers, évoquait en parlant de la « terrible solitude » d’Haïti, au lendemain de la révolution de 1804 [5]. Il entendait par-là l’isolement du pays dans le concert des nations ; le refus de reconnaître l’indépendance de la nation haïtienne et l’existence même d’une république d’anciens esclaves noirs.
Or, cette solitude et cette hostilité sur le plan diplomatique s’accompagne, se double d’un silence sur le plan académique et intellectuel. D’une occultation même. Plus précisément, pour paraphraser la philosophe Eleni Varikas d’une « dissociation » et d’une « disjonction » entre liberté et esclavage, d’« un immense refoulement » dans les théories de la liberté [6]. D’un double refoulement même : celui de l’esclavage et celui de son affranchissement en Haïti.
Cela a des conséquences à la fois sur la manière dont nous comprenons ou, plutôt, ne comprenons pas Haïti et la modernité. Toute l’historiographie de l’époque moderne est, en effet, à revoir, puisqu’elle s’est largement construite en effaçant d’abord l’impact de l’esclavage – « événement capital dans la construction de la modernité », écrit Laënnec Hurbon [7] –, l’apport de la révolution haïtienne, ce « bouleversement impensable » [8], ensuite. Or, ces deux événements donnent à voir l’autre versant de notre modernité ; la face cachée de la constitution de la citoyenneté moderne et des droits universels.
Impossible donc de ne pas réévaluer et reconfigurer l’analyse historique, philosophique et politique au prisme de « l’oubli » de ce double événement fondateur. Avec les révolutions américaine et française, la révolution haïtienne participe de la construction de l’ère moderne des droits humains. D’où le paradoxe de tout un courant des critiques postcoloniales et décoloniales de la prétendue universalité de la Révolution française et de la modernité, qui reproduisent « l’oubli » de la révolution haïtienne et sa déconnexion de notre histoire. Impossible, enfin, de ne pas se demander si le narratif dominant aujourd’hui, systématiquement faussé, n’est pas le prolongement de ce refoulement et de cet « oubli ».
Quelques pistes et chantiers
Au regard de ce qui précède et à partir de ma propre expérience, je voudrais donner à voir l’une de ces révisions, de ces reconfigurations et dégager quelques pistes et chantiers de recherches en sciences sociales sur Haïti. Un temps, j’ai analysé la situation haïtienne en fonction d’une lecture classique, marxienne : l’échec ou l’incapacité de la bourgeoisie locale d’effectuer le travail minimum de toute bourgeoisie, à savoir construire un espace national inséré dans un marché mondial [9]. La bourgeoisie, figée dans son rôle compradore, se montre incapable de jouer son rôle.
Mais, en poursuivant mes recherches et grâce notamment à l’apport de la mise en discussion – principalement de la part de Vivek Chibber [10] – des théories postcoloniales, j’ai été amené à revoir ma position. En réalité, l’émergence de la bourgeoisie libérale occidentale est surtout la conséquence d’une formidable pression externe, exercée prioritairement par la classe ouvrière, et de luttes sociales de grande ampleur durant des décennies.
Cela renverse la perspective : Haïti ne constitue pas un cas particulier à éclairer à partir de l’histoire « normale », « logique » du capitalisme et de la consolidation de l’État-nation en Europe. C’est plutôt l’Europe qui représente, dans un contexte singulier, une création spécifique, qui renvoie à des conditions extraordinaires. Cette « provincialisation » de l’Europe permet de se dégager d’une lecture d’Haïti calquée sur un schéma historique préétabli, de revoir notre compréhension du passé et d’utiliser de manière (plus) critique des concepts, qui, auparavant, sanctionnaient l’exemplarité ou la « normalité » occidentale.
Dans le cadre de mon travail, en laissant de côté la diplomatie internationale et la géopolitique mis en évidence par la crise haïtienne [11], c’est sur la question du changement social – au croisement des théories de l’État, des classes sociales et de la révolution – que je tente (modestement) de développer des recherches de plus grande envergure. Je ne peux ici que citer trois des nœuds historiques et des questions stratégiques (aussi bien théoriques que pratiques) que la situation en Haïti met en avant à mes yeux.
Pour poser simplement, naïvement même, la question : y a-t-il des classes sociales en Haïti ? Au lendemain de la révolution, l’État haïtien, aux mains de la jeune élite, s’est construit en reprenant à son compte la configuration étatique coloniale pour s’opposer à une paysannerie – le « pays en-dehors » [12] – qui portait et continue de porter un projet alternatif de société. Deux siècles plus tard, ce divorce entre la société paysanne et l’État, qu’a notamment analysé Jean-Marie Théodat, est toujours à l’œuvre. Mais il n’épuise pas l’ensemble des rapports sociaux et encore moins de la conflictualité sociale qui, en 2018-2019, a explosé en prenant un visage essentiellement urbain [13].
Dans un pays où l’économie informelle recouvre près de 90% de la vie productive, la classe ouvrière se réduit-elle au seul secteur de l’industrie de sous-traitance textile ? Peut-on, à l’instar des travaux de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL) sur le reste du continent latino-américain, mettre en avant l’émergence d’une classe moyenne ; « moyenne » par son éducation, son éthique et ses aspirations, mais pauvre par ses ressources et son avenir [14] ? Ou, au contraire, faut-il y voir une « interpellation plébéienne » ; modalité de l’action de la plèbe, soit « l’ensemble des ‘non-citoyens’, c’est-à-dire des citoyens à qui l’on nie le droit à la citoyenneté », telle que la définissent Corten, Huart et Peñafiel [15] ?
La question des classes sociales en Haïti est d’autant plus prégnante qu’elle ne semble guère être soulevée par les analyses, sinon pour opposer une élite, d’un côté, à une paysannerie fétichisée, à des manifestations « populaires » et à une « société civile » dont les identités et les contours demeurent flous, de l’autre.
Quel est le champ, l’espace de la citoyenneté haïtienne ? Dans un pays dépendant, confronté à l’ingérence internationale, où il n’existe pratiquement pas de contrat social entre la population et l’État – un État aussi fantôme qu’autoritaire – et où la principale ressource économique – et de loin – provient de l’envoi d’argent de la diaspora [16], que recouvre la souveraineté nationale, la souveraineté populaire ? Et ce alors que la migration – on en parlera sûrement – est l’enjeu de peurs et de politiques, qui déterminent en grande partie les interventions de Washington et de Santo Domingo par rapport à Haïti [17].
La question de l’espace national haïtien se complique encore en raison, d’une part, du décalage entre le poids économique des diasporas – je pense qu’il est plus adéquat d’en parler au pluriel – et leur (absence de) pouvoir politique et, d’autre part, du caractère transnational de l’oligarchie haïtienne. C’est d’ailleurs ce caractère qui permet de sortir des faux dilemmes : cette oligarchie est à la fois dominante – domination exercée sur la population haïtienne – et (partiellement) dominée sur la scène internationale [18].
L’essentiel des ressources économiques et politiques de cette oligarchie proviennent de la dépendance du pays [19]. Elle tire ses revenus de l’import-export, des tarifs douaniers très faibles, de la perméabilité des frontières et des douanes, de sa situation de quasi-monopole, etc. et de son assise politique. Le pouvoir de cette classe politique « incestueuse » [20] est étroitement lié à sa capture de l’État et à la mainmise de Washington, opposé à tout changement qui arracherait Haïti à son contrôle.
Enfin, la question du changement social ; question d’une actualité brûlante qui a pris la forme, à la suite du soulèvement populaire de 2018-2019, du projet de « transition de rupture » de l’Accord de Montana. Cette transition et cette rupture plongent leurs racines loin en amont, dans la révolution haïtienne elle-même, tant la crise actuelle est la conséquence d’un passé colonial et d’un présent néocolonial.
Mais, ce projet de refonder la souveraineté populaire et les institutions publiques porte en lui une charge contradictoire. Il tend ainsi à se fixer sur la consolidation d’un État-nation souverain, fort, dégagé de la tutelle internationale, alors même qu’il se nourrit aussi – au moins implicitement – d’une expérience alternative. Cette expérience, c’est celle des luttes des esclaves et de la paysannerie ; celles du marronnage, des « mounn andeyò », sans État, des espaces collectifs autonomes de vie et de production, bref d’autant d’expériences d’une liberté soustraite à la dynamique étatique.
La fixation des références et revendications sur la construction de l’État, doublée d’une héroïsation fétichiste de ce passé – sans en étudier ni la portée ni la limite – risque d’enfermer le changement à l’intérieur d’un schéma historique connu et « validé » et d’une philosophie de l’État, alors que, justement, l’histoire d’Haïti dessine des lignes de fuite dont il serait utile de s’inspirer.
En guise de conclusion
Je voudrais conclure par un appel à reconnaître et à prendre au sérieux le défi lancé par l’histoire et l’actualité d’Haïti aux sciences sociales, car c’est aussi et surtout un défi aux luttes, d’hier et d’aujourd’hui, en France et ailleurs ; un défi aux théories de l’égalité et de la liberté afin qu’elles soient à la hauteur des promesses de la révolution haïtienne.
[1] Enzo Traverso, L’histoire comme champ de bataille. Interpréter les violences du XXe siècle, La Découverte, Paris, 2012.
[2] Sabine Manigat évoque des étiquettes qui folklorisent l’histoire et les problèmes d’Haïti. « Tomar en serio a Haití. Entrevista a Sabine Manigat », Nueva sociedad, mars 2019, https://nuso.org/articulo/haiti-protestas-petrocaribe-moise/.
[3] Laennec Hurbon, Esclavage, religions et politique en Haïti, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2023.
[4] Soulèvements populaires, Alternatives Sud, XXVII – 2020, n°4, France, Cetri/Syllepse, 2020.
[5] « ‘Il y a un conflit intra-oligarchique pour le contrôle de certains secteurs stratégiques’. Entretien croisé : Camille Chalmers, représentant de la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et Fritz Jean », Frédéric Thomas, Haïti : crise, transition et rupture, Cetri, mars 2023, https://www.cetri.be/Haiti-crise-transition-et-rupture.
[6] Eleni Varikas, « L’institution embarrassante. Silences de l’esclavage dans la genèse de la liberté moderne », Raisons politiques, vol. 11, n° 3, 2003, pp. 81-96, https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2003-3-page-81.htm.
[7] Laënnec Hurbon, op. cit., page 37.
[8] Jean-Pierre Le Glaunec, L’armée indigène. La défaite de Napoléon en Haïti, Québec, Lux, 2020
[9] « La bourgeoisie supprime de plus en plus l’émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence totale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier », Karl Marx, Le manifeste du Parti communiste, 1847, https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000a.htm. Voir aussi Robert Fatton : « La bourgeoisie n’a pas de projet national, excepté l’acceptation de la dépendance envers des forces extérieures, afin de permettre sa survie politique et son bien-être matériel », “Haïti : la politique d’industrialisation par invitation”, Cahiers des Amériques latines, 75 | 2014, http://journals.openedition.org/cal/3109.
[10] Vivek Chibber, La théorie postcoloniale et le spectre du Capital, France, éditions de l’Asymétrie, 2018.
[11] Notamment la question de l’impérialisme, ainsi que celle du rôle de la Chine en Amérique latine.
[12] Gérard Barthélémy, L’univers rural haïtien : Le pays en dehors, Paris, L’Harmattan, 1991.
[13] Frédéric Thomas, « Les deux racines de la colère haïtienne », Cetri, 30 janvier 2020, https://www.cetri.be/Les-deux-racines-de-la-colere.
[14] Alrich Nicolas, « Le processus d’appauvrissement des classes moyennes en Haïti et ses conséquences économiques et sociales », Occasional Paper 6. Overcoming Inequalities in a Fractured World : Between Elite Power and Social Mobilization, UNRISD, mars 2020, https://www.unrisd.org/80256B3C005BCCF9/(httpAuxPages)/1526BCA4AA33D07B802585260045FEAD/$file/OI-OP-6—Nicolas_Overcoming%20Inequalities.pdf. Frédéric Thomas, « La morale des soulèvements ? Classes moyennes, économie morale et révoltes populaires », Cetri, 9 avril 2020, https://www.cetri.be/La-morale-des-soulevements-Classes.
[15] André Corten, Catherine Huart et Ricardo Peñafiel (sous la direction de), L’interpellation plébéienne en Amérique latine. Violence, actions directes et virage à gauche, Clamecy, Karthala – Presses de l’Université du Québec, 2012.
[16] Les transferts de la diaspora représentent entre 25 à 30% du PIB d’Haïti, le situant « parmi les cinq pays les plus dépendants des transferts privés au monde. « La tendance [de ces transferts] à la hausse s’accélère au fil des années », Nations unies, Haïti. Analyse commune de pays, juillet 2022, https://haiti.un.org/fr/189058-ha%C3%AFti-analyse-commune-de-pays-juillet-2022.
[17] Les deux États réagissent en grande partie en fonction d’une prétendue menace « d’invasion » haïtienne. Jean-Rony Monestime André, « La construction du mur-frontière : le recrutement d’ouvriers haïtiens », Le Nouvelliste, 9 juin 2022, https://lenouvelliste.com/article/236231/la-construction-du-mur-frontiere-le-recrutement-douvriers-haitiens ; Miami school of law, Stop Deportations To Haiti, https://www.law.miami.edu/academics/experiential-learning/clinics/immigration/projects/stop-deportations-haiti/index.html.
[18] Suzy Castor, « Les racines séculaires d’une difficile construction nationale » dans Jean-Daniel Rainhorn (dir.), Haïti, réinventer l’avenir, Paris, 2012, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Éditions de l’Université d’État d’Haïti, https://books.openedition.org/editionsmsh/8295?lang=fr.
[19] Frédéric Thomas, « Haïti : recommencer la révolution », Cetri, 29 mars 2021, https://www.cetri.be/Haiti-recommencer-la-revolution#nb11.
[20] « ‘Il y a un conflit intra-oligarchique pour le contrôle de certains secteurs stratégiques’. Entretien croisé : Camille Chalmers, représentant de la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et Fritz Jean, Frédéric Thomas, Haïti : crise, transition et rupture, Cetri, mars 2023, https://www.cetri.be/Haiti-crise-transition-et-rupture.
Frédéric Thomas
https://www.cetri.be/Le-double-defi-haitien
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