Le gouvernement devrait, à ce moment-ci, avoir une idée assez précise de l’organisation syndicale avec laquelle il souhaite s’entendre en premier avant d’imposer son cadre monétaire et certaines mesures dites de « souplesse » aux autres organisations ou regroupements syndicaux. Profitons de la présente occasion pour effectuer un retour partiel et partial sur huit événements très ciblés de la dernière semaine qui a été riche en rebondissements et tentons de dégager une conclusion provisoire sur la portée du mouvement historique qui se déploie sous nos yeux.
1.0 La rencontre entre Sonia Lebel avec les quatre dirigeant.e.s du Front commun
Il n’a pas transpiré grand-chose de la rencontre au sommet tenue la semaine dernière entre la présidente du Conseil du trésor, madame Sonia Lebel, et les quatre dirigeant.e.s syndicaux. Un tout petit commentaire du genre : « Nous nous sommes parlé dans le blanc des yeux ». Cette locution verbale n’est par ailleurs ni banale ni anodine. Elle signifie que les personnes qui ont pris part à la rencontre se sont regardées d’une manière intense en se disant - peut-être parfois même en haussant le ton - ce qui ne va pas et ce qui ne peut pas durer dans le présent processus devant mener au renouvellement des conventions collectives. Bref, « se parler dans le blanc des yeux » signifie clairement « se parler franchement, sans détour, se dire des vérités désagréables ». Une question se pose : quelles peuvent bien être ces vérités désagréables qu’ont pu échanger entre elles et entre eux Sonia Lebel (Conseil du trésor), Magali Picard (FTQ), François Énaud (CSN), Éric Gingras (CSQ) et Robert Comeau (APTS) ?
Du côté de Sonia Lebel nous suggérons à titre hypothétique possiblement ceci : « L’État employeur que je représente attend avec impatience votre contre-offre et voici jusqu’où le gouvernement est prêt à accepter et à tolérer vos arrêts de travail ».
Du côté du Front commun intersyndical, nous suggérons, ici aussi à titre hypothétique, ceci : « Dites-nous madame Lebel à quel moment au juste vos négociatrices et vos négociateurs vont-elles et vont-ils cesser de tergiverser aux tables de négociation et quand votre gouvernement va-t-il réellement nous soumettre une proposition sérieuse à partir de laquelle il nous sera possible de vous fignoler une contre-offre ? »
2.0 La contre-offre de la FAE
C’est justement le résultat auquel est arrivée la présidente du Conseil du trésor avec une des huit organisations syndicales impliquées dans la présente ronde de négociation. Elle a obtenu de la part de la FAE, dont les 65 000 membres sont toujours en grève générale illimitée, une contre-offre qui a été présentée samedi matin le 2 décembre aux négociatrices et négociateurs gouvernementaux. Nous ignorons quelle a été la durée de cette rencontre et nous ne savons pas non plus si les pourparlers entre la partie gouvernementale et la partie syndicale se sont poursuivis dimanche. Constatons seulement que l’embouchure de l’entonnoir semble se rétrécir de plus en plus sérieusement. La FAE dit même avoir rédigé une contre-proposition qui n’est pas « à sens-unique ». Lire : l’instance de la FAE qui accompagne le comité de négociation syndical aurait adopté une proposition qui tient compte de certaines priorités pour le gouvernement. Pour ce qui est du volet salarial, la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, a précisé ceci : « On a eu des discussions autour des échelles salariales aussi, donc on pense être capables de continuer à faire un bout de chemin. » La FAE, sans égard pour les interventions intempestives et tonitruantes du premier ministre François Legault, ne suspendra pas sa grève générale illimitée.
3.0 Les déclarations malheureuses et surtout manipulatrices de François Legault
Il est à se demander de quel ventriloque au juste François Legault est-il la marionnette ? Qui lui a proposé de demander la fin de la grève des membres de la Fédération autonome de l’enseignement ? Le premier ministre accuse les enseignant.e.s de la FAE d’exercer un moyen de pression qui « fait mal à nos enfants ». Il ajoute qu’il est même prêt « à tout faire » pour suspendre cet arrêt de travail et réclame par conséquent qu’on « (arrête) cette grève ». Comment par contre mettre un terme à cet arrêt collectif de travail ? Par une loi spéciale ou en pressant la présidente du Conseil du trésor de négocier avec diligence et bonne foi en présentant des solutions porteuses d’avenir pour régler des problèmes toujours présents dans le réseau scolaire, problèmes qui découlent des choix ministériels qui ont été arrêtés et appliqués depuis la fin des années soixante-dix du dernier siècle ? Orientations gouvernementales qui ont souvent été imposées unilatéralement par les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir ? C’est précisément, ne l’oublions pas, « L’abc de la bonne gestion », dont se réclame le premier ministre François Legault, qui a été et qui est à l’origine de la dégradation et de la détérioration des conditions de travail et de rémunération dans l’administration québécoise et dans les réseaux de la santé et de l’éducation.
François Legault a une vision étriquée et subjective des négociations dans les secteurs public et parapublic. Cela fait maintenant plus de quatre décennies que les administrateurs de ces deux secteurs revendiquent, réclament et parviennent à imposer ce qui correspond à leurs yeux à des mesures qu’ils identifient à de la « souplesse » et à de la « flexibilité » dans les conventions collectives. Cela s’est fait via l’adoption d’un décret ou d’une loi spéciale (voir à ce sujet les rondes de négociation de 1982-1983 et de 2003 à 2005). Cela a pu se faire également dans le cadre d’un projet d’entente de principe conclu en fin de parcours après de longues et épuisantes heures de pourparlers entre les parties. Entente de principe comportant des mesures incluses uniquement parce qu’elles agréaient aux administrateurs des secteurs public et parapublic.
Il faut être profondément effronté pour soutenir aujourd’hui que les syndicats adoptent une position rigide ou corporatiste lors des négociations des conventions collectives. Les solutions improvisées par les gouvernements qui se sont succédé à Québec et par les administrateurs des réseaux de la santé et de l’éducation en vue d’obtenir plus de flexibilité ont eu pour effet de fragiliser ces deux réseaux en causant un exode des salarié.e.s vers le privé et en provoquant également des démissions en bloc qui ont généré un manque de personnel et nous en passons. La sous-rémunération de la main-d’œuvre a également joué un rôle important dans les difficultés de recrutement d’un personnel qualifié et, par la suite, dans sa rétention. Les conditions de travail sont réellement de plus en plus difficiles pour les personnes qui oeuvrent dans l’administration publique et les réseaux de la santé et de l’éducation. Ce n’est donc pas par hasard si les congés de maladie, les épuisements professionnels, l’exode du personnel vers le privé et les départs précoces à la retraite se multiplient dans les secteurs public et parapublic. Pour les 600 000 salarié.e.s syndiqué.e.s, dont 75% environ sont des femmes, travailler pour le gouvernement du Québec comporte un lot de difficultés réelles. Il ne faut pas voir dans la présente lutte entre les membres des huit organisations syndicales et le gouvernement Legault une simple lutte syndicale autour de l’enjeu salarial. Il s’agit également d’un mouvement d’opposition féministe au sujet de la fatigue physique et des violences mentales et psychologiques faites aux femmes sur les lieux de travail qui ont pour employeur un État, disons-le, exploiteur.
4.0 Les démentis apportés par les gestionnaires d’écoles.
Concernant plus spécifiquement la proposition d’affectation des professeur.e.s dès juin, au lieu du mois d’août, cette mesure prônée par François Legault, Sonia Lebel et le ministre de l’Éducation Bernard Drainville pour éviter une crise à chaque rentrée scolaire, ce sont les gestionnaires d’écoles eux-mêmes qui la trouvent trompeuse. Que dire maintenant de « l’aide à la classe » ? Il s’agit là d’une avenue qui ne semble pas susciter l’adhésion spontanée des membres de la FAE et de la FSE-CSQ en raison du fait qu’elle n’aura pas pour effet de réduire le nombre d’élèves par classe.
5.0 L’intervention de la Fédération des cégeps
Pour une rare fois, la Fédération des cégeps a décidé d’intervenir en vue de demander à la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Pascale Déry, de ne pas les contraindre à suivre la norme rigide d’un calendrier scolaire de 82 jours. Rappelons que lors du conflit étudiant de 2012, le calendrier scolaire fut déclaré valide dans la mesure où il comportait 12 semaines de cours. Il faut quand même rappeler qu’une grève c’est une grève et il ne faut pas que l’employeur récupère, par une voie détournée, la prestation de service qui a été interrompue par l’arrêt collectif de travail, un moyen de pression - et d’opposition – maintenant protégé par la Charte des droits et libertés et reconnu par la Cour suprême du Canada.
6.0 L’étude annuelle de l’ISQ
Nous avons encore une fois été informés que les salarié.e.s de l’administration québécoise sont moins bien lotis que les autres travailleuses et travailleurs du Québec. Selon l’étude comparative annuelle de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) portant sur la rémunération dans le secteur privé et les secteurs publics (Rémunération des salariés - État et évolution comparés) quand il est question de la rémunération globale - ce qui inclut les salaires et les avantages sociaux -, le retard avec les autres personnes salariées du Québec est de 7,4 %. Lorsqu’il s’agit uniquement des salaires, le retard monte à 16,6 %. Fait étrange, lorsqu’il s’agissait d’un écart dans la rémunération favorable aux salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic, le gouvernement du Québec s’est empressé, en 1982-1983, de couper drastiquement leur salaire. Quand nous sommes en présence d’un écart qui leur est défavorable, l’État employeur prétend qu’il n’a pas les moyens de mieux rémunérer ses salarié.e.s et que les contribuables ne doivent pas être taxés davantage.
7.0 L’annulation du séjour à New York du ministre Girard et le moment budgétaire…
Il arrive souvent que les négociations dans les secteurs public et parapublic connaissent un dénouement un peu avant le temps des fêtes (pensons ici aux négociations qui ont eu lieu en 1979, en 1982-1983, en 1996, en 1999, en 2005 et en 2015). Dans le cadre du processus qui a pour nom « Élaboration du budget annuel » du gouvernement du Québec, le mois de décembre est le moment où se clôt l’examen des propositions soumises par les différents ministères au Conseil du trésor. Des arbitrages doivent se faire au sommet de l’État. Arbitrages qui impliquent le bureau du premier ministre, le ministre des Finances et la présidente du Conseil du trésor. Voilà ce qui explique un peu pourquoi le ministre Girard a décidé de renoncer à son voyage à New York où il devait rencontrer nul autre que le commissaire de la Ligue nationale de hockey et également des représentants des marchés financiers new-yorkais. Monsieur Éric Girard a même déclaré qu’il préfère rester au Québec pour la raison suivante : « Je vais rester ici pour le cadre financier des négos, pour assister Mme Lebel ». Ajoutons que le mois de janvier est consacré à la détermination des enveloppes budgétaires des plans ministériels. Ce qui suppose que les augmentations salariales des salarié.e.s des secteurs public et parapublic doivent être minimalement fixées avant la rédaction de la version finale du budget qui est habituellement présentée pour adoption à l’Assemblée nationale en mars ou en avril.
8.0 L’épuration lexicale
Last but not least, la présidente de l’Assemblée nationale, madame Nathalie Roy, aurait décidé, ex cathedra, à la suite d’une intervention de la députée de Québec solidaire du comté de Sherbrooke, madame Christine Labrie, qu’il sera désormais interdit à l’Assemblée nationale du Québec de mentionner que les femmes salariées sont exploitées par leur État employeur qui est nul autre que le gouvernement du Québec.
Conclusion
La dernière semaine a été riche en rebondissements. Il y a eu des événements qui ont fait couler de l’encre dans les journaux dont certains appartiennent à la presse à sensation et d’autres qui ont eu pour effet d’alimenter notre réflexion critique. Il y a donc eu différents événements au cours des sept derniers jours qui ont, dans certains cas, un caractère éphémère et d’autres qui ont incontestablement une signification plus profonde dans la longue durée. Il ne faut surtout pas se laisser distraire par des événements de nature secondaire et perdre de vue la nature de la présente lutte syndicale. La lutte des salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic est une lutte qui mérite pleinement d’être appuyée. Le non-octroi de l’indexation automatique des salaires correspond ni plus ni moins à une perte réelle et authentique de la valeur du travail. Donc à un appauvrissement au travail, ce qui est absolument inacceptable. De plus, il y a beaucoup trop de salarié.e.s précaires ou sous-rémunéré.e.s dans les secteurs public et parapublic. Il y a même des employé.e.s de soutien qui gagnent annuellement moins que 30 000$ (voir à ce sujet le communiqué de presse de la FPSS-CSQ reproduit ci-dessous). Ce qui est totalement inadmissible dans notre société dite d’opulence qui a les moyens de rémunérer adéquatement les personnes qui oeuvrent dans des secteurs dédiés au bien public. Lors du conflit de 1972, les 210 000 salarié.e.s du Front commun CSN-CEQ-FTQ revendiquaient une amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération qui devait leur permettre de participer à la société du savoir et à la société de consommation. Ces personnes luttaient pour accéder au statut de membre de la classe moyenne. Aujourd’hui, il y a des centaines de milliers de salarié.e.s qui sont majoritairement des femmes et qui sont dans la rue pour obtenir un poste à temps plein qui leur assurerait un salaire minimalement décent pour vivre ou (et) pour rembourser leurs différentes dettes d’études. Dettes d’études contractées en vue d’acquérir les qualifications requises pour occuper les emplois disponibles dans les secteurs public et parapublic. Nous avons incontestablement assisté au cours des quarante dernières années à un processus de paupérisation de plusieurs centaines de milliers de salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic ainsi qu’à la persistance de la précarisation des postes disponibles dans ces deux secteurs de notre vie économique et sociale.
Les solutions mises de l’avant par l’État employeur depuis les années quatre-vingt du siècle dernier jusqu’à aujourd’hui en vue supposément de « régler » les problèmes de la fonction publique, de l’école publique et du réseau de la santé ont été et sont encore souvent mirages et illusions. Ces solutions s’inscrivent dans une idéologie. L’idéologie néolibérale - ou plutôt l’idéologie rétrolibérale - pour ne pas la nommer. Cette idéologie suppose diverses mesures dont, entre autres choses, l’affaiblissement du mouvement syndical en le discréditant auprès de la population et en refusant de négocier ou d’appliquer les propositions qu’il met de l’avant pour améliorer le quotidien des personnes au travail. C’est d’ailleurs au nom de cette idéologie rétrolibérale que les statuts à l’emploi se sont fragilisés ou si vous préférez précarisés et que les conditions de travail se sont détériorées. Il s’effectue plusieurs heures de travail gratuit en éducation et également du côté des professionnel.le.s de la fonction publique que ce soit chez les employé.e.s permanent.e.s ou les employé.e.s précaires. Du côté du réseau de la santé, le fait de détenir un poste semble être une licence aux administrateurs pour imposer de longues et épuisantes heures de travail via le « Temps supplémentaire obligatoire » (TSO).
À la fin de la présente ronde de négociations, François Legault aura à décider s’il remanie ou non son cabinet. Il se peut que certain.e.s ministres soient affecté.e.s à d’autres ministères ou relégué.e.s sur les banquettes arrière de l’Assemblée nationale. Mais, plus fondamentalement, François Legault aura à se demander s’il poursuit dans la voie idéologique dans laquelle il inscrit ses choix politiques ou s’il effectue un virage du côté de la sagesse populaire qui semble maintenant disposée à ce que l’État employeur se mette à rémunérer ses salarié.e.s syndiqué.e.s à la hauteur de la valeur de leur prestation de travail, à les sécuriser dans leur statut au travail et à améliorer leurs conditions de travail. Il aura, bref, à choisir entre poursuivre dans la voie de l’État exploiteur de sa main-d’œuvre principalement féminine ou améliorer les conditions de travail et de rémunération de ses employé.e.s syndiqué.e.s. Il devra également prendre conscience que la négation du vocable d’État exploiteur - négation maintenant officiellement exigée par la présidente de l’Assemblée nationale -, n’a pas pour effet d’éliminer ou de faire disparaître cette exploitation. Quoi qu’il en soit, nous sommes plusieurs à savoir que cette exigence du bien parlé parlementaire - ou de la langue épurée - fait partie d’une lutte à caractère classiste qui consiste à vider de sa substance économique et sociale la dure et intenable réalité de centaines de milliers de personnes qui résistent et luttent contre les exigences du modèle néolibéral au travail.
La nouvelle période de combativité syndicale que nous traversons correspond à un moment critique où des choix devront être et seront faits. Ces choix iront-ils dans les sens des intérêts de l’État exploiteur employeur ou des salarié.e.s syndiqué.e.s qui sont majoritairement des femmes à qui l’employeur refuse systématiquement la reconnaissance de la conciliation travail-famille, un statut d’emploi permanent et un salaire décent pour vivre ? Il sortira de tout ceci la permanence de « l’homme lige » (1) c’est-à-dire la dure exigence de la présence au travail de l’employé.e entièrement dévoué.e et soumis.e aux conditions imposées unilatéralement par l’État patron ou une victoire syndicale comme nous n’en avons pas assez connu depuis les années soixante-dix du siècle dernier. La pression est donc très forte du côté des dirigeant.e.s syndicaux en ce sens qu’elles et qu’ils ne peuvent pas décevoir les espoirs des 600 000 salarié.e.s syndiqué.e.s qui s’impliquent et participent actuellement en très grand nombre à un mouvement de grève historique au Québec.
C’est ce que nous serons en mesure de constater au terme de la présente et dernière étape de la ronde de négociations de 2022-2023 dans les secteurs public et parapublic : assistons-nous à une confrontation entre l’État employeur contre ses salarié.e.s syndiqué.e.s ou à une lutte historique de ces dernières et ces derniers contre l’État patron-exploiteur ?
À suivre…
Yvan Perrier
4 décembre 2023
10h30 AM
yvan_perrier@hotmail.com
(1) Homme lige : personne entièrement dévouée à.
Dernière heure
Nous apprenons à l’instant que le SPGQ aurait décidé, lors de sa réunion du 29 novembre avec les représentants du Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) et de madame Sonia Lebel, de réduire certaines demandes sectorielles du SPGQ pour son unité fonction publique. De plus, le comité de négociation aurait décidé de s’engager « à utiliser de manière judicieuse et mesurée » les moyens de pression et de reporter par conséquent à 2024 l’utilisation des moyens de pression.
Yvan Perrier
4 décembre 2023
11h23 AM
yvan_perrier@hotmail.com
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2030888/negociations-secteur-public-quebec. Consulté le 3 décembre 2023.
https://www.ledevoir.com/politique/quebec/802872/rencontre-sommet-aujourd-hui-entre-ministre-lebel-dirigeants-front-commun?. Consulté le 3 décembre 2023.
https://www.ledevoir.com/societe/education/803057/legault-demande-syndicats-enseignants-arreter-greve?. Consulté le 3 décembre 2023.
https://www.ledevoir.com/politique/quebec/802808/eric-girard-ne-rencontrera-pas-commissaire-lnh-gary-bettman?. Consulté le 3 décembre 2023.
https://www.newswire.ca/fr/news-releases/les-employes-de-l-administration-quebecoise-ont-un-salaire-et-une-remuneration-globale-inferieurs-a-ceux-des-autres-salaries-quebecois-833966485.html. Consulté le 3 décembre 2023.
https://ledevoir.pressreader.com/le-devoir/20231202/textview. Consulté le 3 décembre 2023.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2031065/affectation-enseignants-juin-gestionnaires-ecoles-negociations-greve#:~:text=Politique%20provinciale-,Impossible%20d%27affecter%20tous%20les%20profs%20dès%20juin%2C%20avertissent%20les,du%20nombre%20de%20postes%20vacants.. Consulté le 3 décembre 2023.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2031425/federation-cegeps-etudiants-session-greve. Consulté le 3 décembre 2023.
Le personnel de soutien scolaire est à quelques heures d’un point de rupture
MONTRÉAL, le 1er déc. 2023 /CNW/ - Le personnel de soutien scolaire vit une incertitude constante, en raison d’un nombre d’heures de travail insuffisant. Il n’est parfois qu’à quelques heures d’un point de rupture. Avec l’augmentation du coût de la vie, il est difficile de combler le budget lorsque tu travailles vingt (20) heures par semaine. Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, réagit : « dans ces conditions, l’impact est direct et il est inacceptable que des travailleuses et des travailleurs se retrouvent en difficulté pour nourrir leur famille ».
Revenu viable
Les données du Conseil du trésor démontrent que la moyenne salariale du personnel de soutien scolaire en 2023 est de 26 484 $ par année.
Dans l’édition 2023 du revenu viable publiée par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), le revenu viable calculé pour une personne seule varie entre 27 047 $ (Saguenay) et 37 882 $ (Sept-Îles). Pour un adulte et un enfant, ce qui est l’apanage des mères monoparentales, l’écart varie de 39 895 $ (Trois-Rivières) à 50 067 $ (Sept-Îles).
Éric Pronovost précise : « le premier ministre répète qu’il veut aider les personnes salariées de moins de 52 000 $, mais on ne voit pas l’argent poindre à l’horizon. C’est un enjeu de salaire horaire, mais également du nombre d’heures travaillées. On a encore des postes avec un petit nombre d’heures ».
Occuper un deuxième emploi ou changer d’emploi
« Nos membres sont durement affectés par la hausse du niveau de la vie, il y a donc des choix déchirants à faire : quitter son emploi ou en chercher un deuxième, avec les conséquences que cela crée. Il y a de la concurrence avec les autres secteurs d’activité. Même un salaire moindre ailleurs, mais avec un plus grand nombre d’heures est alléchant, il faut retenir ces personnes si nous ne voulons pas vivre un exode d’expertise », déclare M. Pronovost.
Les problématiques varient d’une région à l’autre. Par exemple, dans la région de Gatineau, il y a de grands besoins dans la fonction publique fédérale et le personnel administratif des centres de services scolaires pourrait gagner presque le double de leur salaire en effectuant les mêmes tâches. Dans d’autres régions, tel que sur la Côte-Nord, la concurrence avec le privé est très forte.
« Il y a une urgence pour corriger le tir et d’offrir de bonnes conditions de travail au personnel de soutien scolaire. L’attraction et la rétention du personnel de soutien scolaire passent par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire, la conciliation famille-travail et des salaires décents. La passion en éducation s’effrite lorsque les besoins minimaux ne sont pas comblés », conclut Éric Pronovost.
[…]
SOURCE Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)
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