Chers Monsieur Duclos et membres du Conseil du Trésor,
Nous vous écrivons en tant que femmes dirigeantes dans des milieux communautaires et autochtones, en sciences, médecine, droit et protection de l’environnement. Nous sollicitons votre attention urgente pour que le Canada s’acquitte de ses obligations juridiques de minimiser les déchets radioactifs puisqu’il est signataire de la Convention commune sur la sûreté de la gestion du combustible usé et la sûreté de la gestion des déchets radioactifs.
Les déchets radioactifs étant dangereux, ils représentent un risque pour tous les organismes vivants et ils doivent être isolés de la biosphère pendant toute la durée de leur risque radiologique (plusieurs milliers d’années). L’article 11 de la Convention commune stipule que chaque Partie contractante doit prendre les mesures appropriées pour : « Faire en sorte que la production de déchets radioactifs soit maintenue au niveau le plus bas qu’il soit possible d’atteindre ».
Les petits réacteurs nucléaires modulaires, dont le développement actuellement envisagé serait financé par les contribuables canadiens, produiraient des déchets radioactifs de longue durée de vie au cours de leur exploitation normale. Ces petits réacteurs, proposés au Canada, seraient installés dans des collectivités nordiques éloignées et dans des sites des Premières Nations dont certains écosystèmes sont les plus fragiles et les plus importants pour la planète. Les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones (DNUDPA) et du Consentement Préalable et en Connaissance de Cause (CPCC) n’ont pas été respectés.
La production de plutonium et d’autres combustibles pour les petits réacteurs nucléaires modulaires créerait aussi de dangereux déchets radioactifs de longue durée de vie. Les petits réacteurs nucléaires modulaires produiraient aussi de dangereux déchets radioactifs de longue durée de vie. Trop dangereux à manipuler après leur courte vie de quelques décennies et trop chers à transporter, les petits réacteurs seraient probablement abandonnés sur place, créant des zones d’exclusion contaminées par la radioactivité (de quelques hectares) partout où ils auront été déployés.
Plutôt que d’utiliser la technologie nucléaire pour la production d’électricité, il existe des solutions à faibles émissions de carbone disponibles immédiatement, rapides à déployer, sans déchets radioactifs et plus susceptibles de créer des emplois. Les petits réacteurs nucléaires ne constituent donc pas une stratégie d’atténuation du réchauffement climatique utile ou nécessaire. Le Canada pourrait atteindre beaucoup plus facilement, à moindre coût et plus rapidement l’objectif de réduire à zéro les émissions nettes de carbone grâce à une combinaison de conservation d’énergie et d’énergies renouvelables. Pour plus de détails, veuillez consulter la pétition environnementale 419 adressée au vérificateur général du Canada.
Les partisans des petits réacteurs nucléaires modulaires vantent l’idée d’utiliser les déchets radioactifs existants comme combustible. C’est un fantasme dangereux. En réalité, attendre pour « recycler » les déchets radioactifs favorise leur accumulation et reporte leur responsabilité aux générations futures. Pire encore, les réacteurs alimentés par du combustible nucléaire recyclé nécessitent l’extraction du plutonium, qui est très utilisé dans les armes nucléaires, ce qui crée un grave risque de leur prolifération pour la sécurité nationale.
Nous nous opposons au soutien et au financement du gouvernement fédéral pour développer de petits réacteurs nucléaires modulaires car ce serait renoncer à l’engagement international du Canada à réduire au minimum la production de déchets radioactifs.
Nous vous exhortons à soumettre cette problématique à l’attention de vos collègues du Cabinet afin de cesser tout soutien gouvernemental et tout financement des contribuables au développement des petits réacteurs nucléaires modulaires.
Veuillez recevoir l’expression de nos sentiments les plus sincères,
Anne Lindsay, O.M., Winnipeg, Manitoba
Brennain Lloyd, North Bay, Ontario
Candyce Paul, English River First Nation, Saskatchewan
Cathy Vakil, M.D., Kingston, Ontario
Dale Dewar, M.D., Wynyard, Saskatchewan
Dorothy Goldin Rosenberg, Ph. D., Toronto, Ontario
Eva Schacherl, M.A., Ottawa, Ontario
Ginette Charbonneau, physicienne, Oka, Québec
Gretchen Fitzgerald, Halifax, Nouvelle-Écosse
Johanna Echlin, M.Ed., Montréal, Québec
Judith Miller, Ph.D., Ottawa, Ontario
Kathyn Lindsay, Ph.D., Renfrew, Ontario
Kerrie Blaise, M.Sc., J.D., North Bay, Ontario
Lynn Jones, Ottawa, Ontario
Martha Ruben, M.D., Ph. D., Ottawa, Ontario
Pippa Feinstein, J.D., LL.M., Toronto, Ontario
Susan O’Donnell, Ph. D., Fredericton, Nouveau-Brunswick
CC :
Greg Fergus, Secrétaire parlementaire du président du Conseil du Trésor
Pour plus d’information, veuillez joindre les personnes suivantes :
Anne Lindsey
Brennain Lloyd
Candyce Paul
Cathy Vakil
Dale Dewar
Dorothy Goldin Rosenberg <dorothy.goldinrosenberg@utoronto.ca>
Eva Schacherl
Ginette Charbonneau
Gretchen Fitzgerald
Johanna Echlin <johanna.echlin@gmail.com>
Judith Miller
Kathryn Lindsay
Kerrie Blaise
Lynn Jones <hendrickson.jones@gmail.com>
Martha Ruben <martha.ruben@sympatico.ca>
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