Selon des données compilées par le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), les dépenses de sous-traitance en services professionnels dans les ministères et organismes du gouvernement du Québec ont augmenté de près de deux milliards de dollars entre 2003 et 2009. Cela représente 2,5 fois les économies (800 millions de dollars) que le gouvernement se vante d’avoir réalisées durant la même période avec son Plan de réduction des effectifs. « Les contribuables en auraient plus pour leur argent si le gouvernement cessait de recourir abusivement à la sous-traitance, mettait fin à sa politique de réduction des effectifs de l’État et privilégiait le recours à la main-d’œuvre interne pour fournir les services à la population », a déclaré le président du SPGQ, monsieur Gilles Dussault.
Faute de pouvoir obtenir l’autorisation d’embaucher du personnel interne, les gestionnaires sont forcés, par le Conseil du trésor, de faire de mauvais choix budgétaire en ayant recours aux services professionnels externes. « Nous ne disons pas que tout doit être fait à l’interne, poursuit monsieur Dussault, mais que d’importantes économies seraient réalisées si le gouvernement prévoyait un Plan de réduction de la sous-traitance plutôt que l‘actuel Plan de réduction de sa main-d’œuvre. Nous sommes prêts à travailler avec lui pour matérialiser ces économies. » Gilles Dussault rappelle que le Syndicat a obtenu que la nouvelle convention collective comporte une clause prévoyant la mise sur pied d’un comité mixte de concertation patronale-syndicale pour discuter, dans la prochaine année, de la sous-traitance, des moyens propres à privilégier l’utilisation et le développement de l’expertise interne et des questions reliées à la gestion de l’effectif. Il faut maintenant passer à l’action dans ce domaine.
Depuis 2004, l’attrition de la fonction publique se poursuit implacablement, au point où les services à la population en souffrent de plus en plus, comme le démontrent les cas de l’Office de la protection du consommateur, de la Commission des normes du travail et de la Régie du logement. « L’argent nécessaire pour redresser la situation est dans les poches de ceux qui profitent de la sous-traitance. Quand on constate que, par exemple, la Direction des ressources informationnelles de la Sûreté du Québec a payé plus de 101 000 $ par année en moyenne pour du personnel sous-traitant en 2008-20091 alors que, pour les ressources internes, la moyenne était de 41 600 $ par personne, on ne peut que conclure que le personnel interne représente une vraie aubaine pour le gouvernement », souligne Gilles Dussault.
Le SPGQ a des propositions concrètes qu’il entend soumettre au gouvernement afin de réduire ses dépenses, tout en augmentant la qualité des services offerts à la population. « Nous voulons parler affaires avec le gouvernement. On voit ce qui se passe : on oblige quotidiennement les gestionnaires à prendre des décisions absurdes au plan financier. Il faut que ça change. », conclut le président du SPGQ.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et de professionnels du Québec. Il représente quelque 21 600 cotisantes et cotisants, dont environ 18 600 dans la fonction publique et quelque 3000 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
1 Source : Rapport annuel 2008-2009 de la Direction des ressources informationnelles de la Sûreté du Québec.