Je ne veux pas péter ta bulle mon Richard, mais il n’y a pas une seule nouvelle idée là-dedans ! Le déficit est trop gros, les syndicats sont trop forts, il y a trop de fonctionnaires, les BS qu’ils s’arrangent, le privé c’est mieux, le gouvernement c’est pourri ; on les connaît leurs idées, c’est du vieux stock recyclé mille fois.
J’ai entendu le leader de cette nouvelle droite, Éric Duhaime, prétendre que le Québec est dirigé depuis cinquante ans pas les socialistes et les syndicalistes. Je n’en croyais pas mes oreilles. Faut être déconnecté de la réalité pas à peu près pour avancer des choses pareilles. J’ai donc fait une petite recherche pour tenter de comprendre comment il pouvait en arriver à cette conclusion, et j’ai trouvé : le bonhomme est libertarien. Libert-Arien ?
Un libertarien pense que l’État ne devrait pas exister, que son action brime les libertés individuelles. Aussi veut-il le démembrer, ainsi que tous les programmes sociaux : le système de santé publique, l’école publique, les CPE, l’aide sociale, les régimes de pensions publics, les congés parentaux, les normes du travail... Pour lui, la société n’existe pas ; il n’y a qu’un vaste marché ou doit régner la loi de l’offre et de la demande. Tout projet collectif lui est suspect.
Éric Duhaime et sa gang tentent de faire passer leurs idées comme étant celles du monde ordinaire, alors qu’il s’agit d’une idéologie extrémiste porteuse de violence. Imaginez un instant ce que serait le Québec si nous abolissions les protections sociales, les normes du travail, les syndicats… Ce serait le retour au chaos des années 30 qui a poussé les sociétés occidentales vers le nazisme, le fascisme et le communisme. Nous ne voulons certainement pas repasser par là !
Pourquoi alors les médias accordent-ils tant de place à des idées en définitive assez marginales ? Parce que bien qu’extrémistes, elles font l’affaire de la droite, conservatrice, libérale ou péquiste, qui semble soudainement moins menaçante. Comparés à Éric Duhaime, Joseph Facal et Stéphan Harper ont l’air de gentils sociaux-démocrates.
Cohérent avec ses croyances, Duhaime veut le retour du libre choix en matière de langue d’enseignement. Encore un bel exemple d’une idée porteuse de désordre social. Voulons-nous vraiment retourner au bill 63 et revivre les émeutes de Saint-Léonard ?
Pas moi.
Pierre Dionne Labelle
Agent de solidarité communautaire, ROCL
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