De Paris, Omar HADDADOU
Le triomphalisme occidental se heurte-t-il- à la réalité des faits ?
Le chef de l’Etat ukrainien Volodimyr Zelenski, présentement parmi la résistance urbaine dans les faubourgs embrasés et apocalyptiques de Kiev, risque, les heures passant, de voir l’étau se refermer peu à peu autour de lui. Nul ne saurait se prononcer sur l’épilogue.
Le fait patent est que cette tragédie a davantage servi de tribune à certains, sinon tous, à se mettre en valeur sous les feux de la rampe, que de sauver l’Ukraine. Conduire la guerre à son terme, quel qu’en soit le prix à payer en endiguant l’élargissement de l’Otan vers l’Est, telle est la résolution du Président russe, Vladimir Poutine, qui sur un ton martial, avait annoncé et à la face du monde qu’il « atteindrait ses objectifs ! ». Les Français (es), sous l’emprise de l’effroi, suivent de plus près cette effroyable escalade armée qui se démarque du schéma classique des conflits. Un qui fait tonner les canons, l’autre qui rétorque par la sanction. Allez voir !
C’est vrai, on n’est pas au Sahel. Pendant ce couac historique, la guerre est devenue le leitmotiv du débat public et les enfants rivalisent d’analyses partisanes à domicile. Cela fait plus de 20 ans que Poutine se mure dans ses convictions géostratégiques en enjoignant à ses adversaires occidentaux de ne pas franchir certaines lignes : « La Géorgie et l’Ukraine ne vous avisez-pas à y toucher ! ». L’affrontement est désormais inéluctable ! Aussi, s’attèlera-t-il- à l’option de dévitalisation et de l’isolement de l’ennemi tout en mettant la main sur les secteurs vitaux : Communications, Energie (Centrales), Transports, Approvisionnement, etc. Bruno Le Maire, Ministre français de l’Economie à la rhétorique menaçante, a été rappelé à l’ordre depuis que les débats télévisés se sont focalisés sur la nouvelle arme nucléaire russe, baptisée Hyper- véloce. Pas le temps de franchir le seuil de votre domicile et c’est l’Apocalypse ! Alors Diplomatie, SVP, Monsieur le Ministre.
Exsangues, Kiev, Kharkiv et Odessa ont beau redoubler leurs cris de secours ces dernières heures, en vain. L’assistance militaire consignant un renforcement de l’Alliance atlantique avec 500 soldats supplémentaires et une enveloppe financière de 450 Millions d’euros immédiatement débloqués, n’y changeront pas la donne. Idem pour l’adoption, mercredi dernier, d’une résolution (141 pour, 5 contre et 35 abstentions) par les Etats membres de l’ONU exigeant de la Russie un arrêt immédiat du recours à la force contre l’Ukraine.
La manœuvre américaine portera-t-elle ses fruits ? Elle transparait à travers cette rencontre discrète, ce samedi 5 mars, à la frontière polonaise entre Anthony Blinken et le Ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba au cours de laquelle ce dernier aurait réclamé plus d’armes : « Ce n’est un secret pour personne que notre demande la plus forte concerne les avions de chasse, les avions d’assaut et les systèmes de défense aérienne » déclarait le chef de la diplomatie ukrainienne. Baptisée par Poutine « Opération spéciale », son intervention militaire est entrée dans sa phase décisive au 13 ème jour, avec de violents combats, un risque prégnant de dérive nucléaire, de déplacements de populations, d’effets collatéraux sur l’économie et la géostratégie mondiales, de sanctions draconiennes portées à bout de bras par les Occidentaux que pilotent les Etats-Unis en vue d’asphyxier et isoler le maître du Kremlin ; et un bilan tragique de 400 victimes civiles et 800 blessés, d’après la source onusienne.
Les médiations étrangères dont celle au téléphone, ce dimanche, avec le Président turc, Tayyip Erdogan, lui réclamant « Un cessez-le feu général urgent » en Ukraine, se sont soldées par la planification d’autres rounds.
Pleinement investi dans sa campagne présidentielle depuis la déclaration de sa candidature à sa réélection, le 3 mars 2022, Emmanuel Macron maintient la pression et le discours dissuasif (lexicalement aménagé) à l’égard de son homologue russe. En Ukraine, la cellule du Ministère de la Défense, chargée des opérations humanitaires, avait annoncé, ce mardi, la mise en place d’un cessez-le feu à partir du 8 mars, afin de permettre l’évacuation des civils via les couloirs humanitaires. Pesant de tout son influence sur la scène internationale, le géant chinois est sorti de son silence dans cette hystérie du XXIème siècle, en vue de mettre fin aux engagements belliqueux. Pékin assure que l’amitié entre la Chine et la Russie est « solide comme un roc ».
Une telle dimension d’indéfectibilité amicale avec la Russie parviendrait - elle- à changer le cours de l’escalade ?
Mangeons à satiété au cas où un hyper-véloce nous tomberait sur la tête. On ira au séjour des Bienheureux, la panse repue !
O.H
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