La peuple se souvient des 3,8 millions de litres de pétrole déversés dans la Kalamazoo, polluant ainsi sur plus de 50 kilomètres les berges de cette rivière. Plus de trois ans plus tard, le coût de nettoyage excède le milliard de dollars et les travaux ne sont pas terminés. Tout ça pour avoir négligé les problèmes de corrosion détectés depuis plusieurs années sur le pipeline. La population conteste de plus en plus Enbridge : non seulement pour sa ligne 6b au Michigan, mais également pour la 9b entre l’Ontario et le Québec. L’ONÉ n’a d’ailleurs pas encore donné l’autorisation pour débuter l’inversion du flux d’ouest en est.
Voyons TransCanada. Au total, entre 2008 et juin 2013, TransCanada a rapporté au BST 86 fuites sur sa portion de gazoduc qu’elle compte convertir pour transporter le pétrole. TransCanada, une compagnie responsable ? Responsable en effet d’une fuite de 3,5 millions de mètres cubes de gaz dans l’atmosphère en 2009 à Englehart, Ontario. On parle ici de l’équivalent en chauffage de 1750 ménages pendant un an ou d’émissions en GES de 80 kilotonnes d’équivalent CO2. Et il ne s’agit que d’une fuite. Au lieu de se vanter à qui mieux mieux, TransCanada aurait plutôt avantage à se forger des pipelines étanches.
Elle se dit chef de file en sécurité. Elle affirme aller au-delà d’une simple conformité aux lois et règlements environnementaux. Et pourtant, à Cacouna, elle fut prise en défaut en ayant dépassé de quatre fois la limite de bruit permise lors des forages exploratoires. Et M. Cannon qui affirme que le secteur de Cacouna ne fera pas exception. Non M. Cannon, Rivière-du-Loup et Cacouna ne feront pas exception : il y aura dépassement sinon déversement !
Bien que la compagnie tente de vendre l’ampleur des retombées économiques de son projet, le scepticisme chez les spécialistes en économie de l’énergie est plutôt remarquable. La sortie de M. Patrick Gonzalez de l’Université Laval en est une preuve, tout comme la position de la chambre de commerce de Rivière-du-Loup. Le ministre de l’énergie, Pierre Arcand, admet aussi les difficultés à évaluer les véritables retombées économiques.
Et que dire des emplois ? TransCanada chiffre à 3600 lors de la phase de construction. Et après celle-ci ? La compagnie a peu à offrir. Gageons sur quelques emplois d’entretien et de conciergerie dans l’hypothétique port pétrolier de Gros-Cacouna. En fait, saviez-vous que le gazoduc TransQuébec Maritimes, long de 902 km, ne nécessite que 24 employés au Québec ?
Non TransCanada, n’invitez pas la population à s’unir pour vous. Cessez de dire que vous représentez une solution écologique et sécuritaire. Vous n’êtes pas crédible. La population sait que votre pétrole sale est destiné au marché international et qu’il contribuera à réchauffer encore plus la planète. Les citoyens du Québec s’unissent pour dire « NON » à votre projet. Nous étions plus de 2500 à Cacouna le 11 octobre dernier pour dire non au port pétrolier et non au projet d’oléoduc.
« L’âge de pierre ne s’est pas terminé par le manque de pierre. L’âge du pétrole ne s’achèvera pas avec le manque de pétrole. » -Sheikh Yamani
Benoit St-Hilaire, Citoyen de Rimouski
1. http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/10/15/012-transcanada-oleoduc-port-petrolier-gonzlez-daris-garon.shtml
2. http://ici.radio-canada.ca/regions/ontario/2013/10/28/008-pipelines-fuites-ontario.shtml
3. http://wwwlapresse.ca/environnement/pollution/201309/21/01-4691748-endbridge-hantee-par-son-passe.php
Rimouski, 17 octobre 2014