En fait, est-ce que ce sont vraiment des écologistes professionnels ? Ou plutôt de simples citoyens inquiets qui sont incapables de se sentir rassurés par les belles paroles des gouvernements complices de l’industrie au point d’adopter des règlements1, de financer les projets via la Caisse de dépôt et placement du Québec qui est actionnaire de la compagnie foreuse ou de la complaisance des rapports présentés.
La compagnie a beau jeu ! Enjôleuse qu’elle est avec son argent pour combler des lacunes sociales. La tactique est partout pareille. On fait le maximum de travail et après on dit qu’on est trop avancé dans le projet pour reculer, qu’on n’a plus le choix, que de toute façon on a besoin de pétrole, autant le produire ici chez nous, que les retombées économiques seront blindées, que ça va procurer du travail et des investissements locaux, qu’il ne faut pas écouter les opposants professionnels qui sont contre tout, tout le temps, et qui ne veulent pas faire partie des discussions pour trouver des solutions aux problèmes soulevés, que les sondages qu’ils mènent disent que la population est d’accord avec le projet, etc.
Sauf que depuis quelque temps, il y a aussi sur la table un dossier qui se nomme les changements climatiques. Il paraitrait que si l’on n’arrête pas ou si l’on ne diminue pas notre consommation de pétrole, nous sommes condamnés à subir des hausses de température et des désordres climatiques qui auront des répercussions considérables. Il parait aussi que notre gouvernement a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre au Québec. En fait, les scientifiques nous disent que le niveau des océans va augmenter, que les océans vont s’acidifier, tuant ainsi des milliers d’espèces marines, que les changements de climat vont affecter les productions alimentaires, que tout cela va provoquer des bouleversements sociaux importants, même des guerres… Mais il ne faudrait pas trop le dire, car les gens finiraient peut-être par le croire et ainsi refuser les projets qui amplifient ce phénomène. Au profit à court terme de qui déjà ?
Tout le monde connaît la posture caricaturale des autruches ! Eh bien, les autruches sont rendues ici au Québec… probablement dû au réchauffement climatique, elles ont élu domicile chez nous ! La toute récente loi fédérale C-51 va aider l’immigration de cette race.
Jacques Tétreault
Coordonnateur général et porte-parole du RVHQ
1. Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection, Éditeur officiel du Québec, 1er février 2015, http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/Q_2/Q2R35_2.HTM