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Canada

La banque CIBC estime que la qualité des emplois se détériore constamment au Canada

Pressprogress.ca, 5 mars 2015,
Traduction, Alexandra Cyr

Une des plus grandes banques au Canada déclare que la qualité des emplois canadiens ne cesse de se détériorer. Même si le Premier ministre Harper aime bien se vanter du niveau d’emplois créés depuis son arrivée au pouvoir, la banque nous assure qu’il existe une tendance de fond à la réduction de la qualité de ces emplois depuis ce temps. Son rapport montre que le nombre d’emplois à temps partiel ou résultant du travail d’individus isolés, dépasse sérieusement le nombre de ceux à temps plein avec un salaire élevé.

L’indice de la qualité de l’emploi de cette banque dément le discours glorificateur des Conservateurs et de leurs propres experts économiques sur cet enjeu. Voici quatre aspects de ces différences.

La spirale descendante de la qualité des emplois

C’est un des refrains favoris de M. Harper : « Il y a en ce moment, plus de Canadiens-nes au travail que jamais dans notre histoire ». Techniquement, ce n’est pas faux, mais comme le souligne l’économiste Mike Moffat, cela ne tient pas compte de l’augmentation de la population. C’est donc trompeur. S’il y a plus d’emplois au Canada que de toute son histoire, c’est parce qu’il y a plus de monde maintenant qu’en 1867. En réalité, le pourcentage de Canadiens-nes au travail est plus bas en ce moment qu’au pire moment de la grande récession.

M. Harper glorifie un résultat historique, mais le rapport de la CIBC met en lumière que la qualité des emplois est au plus bas depuis son arrivée au pouvoir. Comme son économiste en chef l’explique : « Cela fait 25 ans que nous l’observons ». Voici ce que M. Harper disait en janvier dernier : « Au plus creux de la récession, l’économie canadienne a créé presque un million deux-cents mille emplois. Presque totalement des emplois à temps plein, bien payés dans le secteur privé ». La banque soutient qu’au contraire, c’étaient presque totalement des emplois à temps partiel, précaires et sans grands bénéfices marginaux. Bien loin des emplois temps plein, bien payés. Ce constat confirme les données publiées par le Globe and Mail il y a plusieurs mois. Elles démontraient qu’à peine un petit quart des travailleurs-euses qui cherchaient un travail à temps plein n’en trouvaient pas et devaient se contenter d’emplois à temps partiel pour survivre.

Le nombre de travailleurs-euses autonomes dépasse celui des employés-es

Les Conservateurs ont un autre refrain répétitif : « Les Canadiens-nes savent que c’est le monde des affaires et industriel qui crée des emplois. Donc notre gouvernement diminue leurs impôts et les entraves bureaucratiques (pour que ce soit plus facile pour eux) ». Le rapport de la CIBC démontre que ce n’est pas le cas ; ce sont les gens qui créent leurs propres emplois.

Les emplois autonomes, une autre catégorie avec peu de sécurité et de bénéfices marginaux, sont présents dans tous les secteurs, depuis les consultants, les personnes travaillant à la pige, ceux et celles qui travaillent dans toutes sortes d’emplois pour s’en sortir ou tout simplement des gens qui veulent montrer une meilleure image d’eux-mêmes que celle de chômeur-euse. (…)

Plus d’emplois mal payés que le contraire

M. Harper aime bien aussi se vanter à propos du nombre prédominant d’emplois « très bien payés ». Le rapport de la CIBC ledément : un de ses tableaux montre que ce genre d’emplois est toujours le moins nombreux depuis 1988i. Pas étonnant que, dans ce contexte, un tiers des Canadiens-nes déclarent avoir vu leurs revenus diminuer au cours des dernières 10 années.

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