Le SCFP, qui dénonce l’absence de concurrence dans les modèles PPP depuis des années, avait pourtant bien mis en garde Hubert T. Lacroix, PDG de la Société Radio-Canada, que ce processus tortueux et inutilement long allait se solder par un échec.
Après le retrait du consortium auquel participait SNC-Lavalin, c’est maintenant celui de Broccolini Constructions qui se retire du processus, laissant seul le consortium piloté par Busac. Cet entreprise, qui a été « au centre du fiasco de l’Îlot Voyageur de l’UQAM » selon le quotidien Le Devoir, n’aura donc aucune concurrence et pourra soumissionner comme bon lui semblera.
« On s’apprête à vendre la Maison de Radio-Canada à un consortium sans que celui-ci n’ait eu de concurrence ! C’est un non-sens pour un service public et Radio-Canada devrait mettre un terme à tout ce processus », a dénoncé Michel Labrie, président du STARF-SCFP 5757.
Le SCFP a pourtant proposé à la Société Radio-Canada de vendre ses actifs à la Société immobilière du Canada ou de conserver les actifs de la société d’État. Celle-ci n’a jamais été en mesure de démontrer chiffres à l’appui pourquoi elle voulait vendre ses actifs au privé. De l’avis du SCFP, il s’agit tout simplement d’une décision idéologique.
« Nous sommes prêts à regarder toutes les options avec la direction de la SRC. Nous monterons au front pour demander la collaboration du gouvernement fédéral. Hubert T. Lacroix doit se réveiller et défendre Radio-Canada une bonne fois pour toutes », a lancé Isabelle Doyon, présidente du SCFP 675.
Une des caractéristiques des PPP, c’est qu’ils limitent la concurrence. Dans ce cas-ci, elle a tout simplement été éliminée. Le processus opaque du PPP de la Maison de Radio-Canada fait craindre le pire aux membres du SCFP, qui estiment qu’une gestion publique des actifs immobiliers de la société d’État serait l’idéal.