Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

La FAE réagit au deuxième débat des chefs

À la suite du deuxième débat électoral qui s’est tenu hier, la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, souhaite réagir et ramener à l’avant-plan des sujets importants qui ont été trop rapidement balayés du revers de la main par les chefs.

Le vox pop qui introduisait le sujet hier soir nous a confirmé ce que nous constatons sur le terrain depuis longtemps : la population est extrêmement lucide face aux problèmes de l’école publique. Malheureusement, encore une fois, le débat des chefs n’a permis de parler d’éducation que pendant 16 minutes, soit seulement 2 de plus que lors du premier débat il y a une semaine. Mais surtout, les enjeux fondamentaux en éducation, comme l’accès universel et gratuit à des services de qualité dans des milieux de vie décents, ont été occultés par des promesses à courte vue.

Pourtant, de nombreux acteurs dans le milieu de l’éducation, dont la FAE, ont dénoncé que l’éducation n’était la priorité d’aucun chef. Dire que l’éducation est une priorité n’en fait pas une vérité. La plupart des partis s’entendent pour dire que les profs ont besoin de renfort et qu’il y a un manque de ressources professionnelles dans les établissements scolaires pour les épauler. Mais qui parle des élèves qui composent la classe, des Félix ayant un trouble d’apprentissage et des Maya ayant des troubles d’attention, qu’on entasse comme des sardines dans nos écoles qui tombent en ruine ?

À la FAE, nous croyons que c’est de regarder le problème par le mauvais bout de la lorgnette : attendre des renforts et quémander des ressources ne réglera pas la véritable cause. Et si l’on pensait autrement ? Si l’on repensait la composition de la classe, si l’on arrêtait de financer les écoles privées et si l’on arrêtait l’intégration sauvage à tout prix, non seulement on pourrait régler les maux durables de l’éducation, mais on ferait en sorte que les profs pourraient réellement recommencer à enseigner.

Avoir de l’aide dans la classe, c’est bien, mais faire en sorte que la classe n’ait pas besoin d’aide, c’est encore mieux !

Qui plus est, aurait-on vraiment parlé de l’école à 3 vitesses, l’un des principaux problèmes du système scolaire québécois, et des inégalités scolaires, si l’animateur, Patrice Roy, n’avait pas soulevé cette dernière question ? L’équation est simple : l’école à 3 vitesses contribue à la fois à la désertion des profs et au décrochage scolaire. Les élèves les plus faibles se retrouvent entassés dans les classes ordinaires qui deviennent, pour plusieurs, le « symbole de l’échec » dès la fin du primaire. C’est vraiment ça, l’école dont on rêve au Québec ? Existe-t-elle encore, cette école qui se voulait un ascenseur social, qui promettait l’égalité des chances à tous, peu importe leur statut ? Ne pourrait-on pas viser plus haut pour les profs, les écoles et les élèves ?

Les profs y croient et y œuvrent tous les jours, malgré les défis que vit la profession. Il faut cependant leur donner les moyens de répondre réellement à la triple mission de l’école publique : instruire, socialiser et qualifier.

Il n’y a pas que la profession enseignante qui a besoin d’être valorisée au Québec. Visiblement, l’éducation tout court n’est plus une valeur cardinale en politique.

Il faut que ça change.

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