La culture semble circuler plus librement que jamais et une abondante production artistique, d’une diversité inédite à ce jour, est désormais accessible à peu près partout. Cet apparent Eldorado n’échappe toutefois pas à la critique, notamment quant aux effets pervers de la révolution numérique. L’écrivain Claude Vaillancourt nous rappelle cependant que la culture n’est pas simplement menacée par les technologies qui ont bouleversé les diverses étapes de la production et de la distribution des œuvres. Il propose ici une analyse détaillée des rapports entre art, argent et marché afin de montrer que la culture se trouve aujourd’hui dans un double état d’enclavement.
Captée par des industries qui la maintiennent dans une vision étroite et mercantile, la culture se voit imposer des cadres qui restreignent la créativité tout en reproduisant à l’identique les modèles les mieux accueillis sur le marché. La capacité d’expression des voix indépendantes en est durement affectée, comme si ces voix se trouvaient elles aussi en cage, mais dans une autre enclave, qui retient captives leurs créations pourtant conçues avec une grande liberté.
Ce sont les choix politiques et économiques à la source de ces problèmes, irréductibles à quelque déterminisme économique, qui sont scrutés dans ce livre. Comme tous les autres secteurs d’activité, la culture est en effet soumise aux dures lois du néolibéralisme, qui n’ont rien de naturel. Seul l’examen critique de ce système, que l’air du temps assimile à une espèce de fatalité, permet de saisir la forme contemporaine des rapports entre art, argent et marché. Cela permet de comprendre que l’émancipation de la culture passe par une remise en cause du néolibéralisme.
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