Solidarité santé croit que la ministre doit s’attaquer sans tarder à quatre grands dossiers : rétablir la démocratie, rendre entièrement publique notre assurance médicaments, renforcer nos services publics et agir contre la crise climatique.
La Coalition accueille favorablement les orientations de la CAQ en santé : décentralisation, collaboration, et écoute, toutes choses ayant totalement fait défaut au ministre Barrette pendant son règne de quatre ans et demi. Du même souffle, la Coalition invite la ministre à les concrétiser en rétablissant la démocratie dans le réseau public de SSS, et en impliquant les communautés, les usagères et usagers et le personnel des différents établissements dans la gestion des soins et services, recréant au besoin les Conseils d’administration locaux. Des instances qui rapprochent les lieux de décisions des lieux de prestations facilitent les constats de problèmes et les solutions adéquates aux réalités du terrain, qui peuvent différer d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre, d’une population à une autre. « Moins de lean et plus de démocratie rendra le réseau plus pertinent, efficace et efficient », indique Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition solidarité santé.
La CAQ s’est aussi engagée pendant la campagne électorale à faire la lutte au gaspillage, affirmant que les gens n’en ont pas pour leur argent, et qu’il fallait remettre de l’argent dans leurs poches. La Coalition solidarité santé rappelle à la ministre que l’un des gaspillages les plus éhontés, auquel l’ancien ministre et son gouvernement avaient refusé de s’attaquer, est notre régime hybride privé-public d’assurance médicaments, qui fait qu’au Québec nos médicaments nous coûtent 30 % plus cher que dans la moyenne des autres pays développés. Une simple comparaison internationale montre que 500 comprimés d’un médicament générique populaire, le Lipitor (Atorvastatine), coûtent 28 $ en Nouvelle-Zélande, 104 $ en Allemagne, mais 204 $ au Québec. En rendant notre régime d’assurance médicaments entièrement public, et en faisant des appels d’offres, le Trésor public pourrait économiser jusqu’à 3 milliards $ par année. Cela laisserait également plus d’argent dans les poches des citoyen.ne.s qui consomment des médicaments et pourrait diminuer les coûts d’assurances collectives des employé.e.s et de leurs employeurs, un soutien économique qu’ils apprécieraient assurément.
Selon la Coalition, ces économies pour le Trésor public pourraient être réinvesties pour renforcer et améliorer nos services publics, principalement en SSS, mais aussi en éducation, dans les services de garde, etc. De bons services publics adéquats et accessibles font économiser temps et beaucoup d’argent aux parents, aux familles et à toute la population qui n’a pas à dépenser pour des services privés qui lui coûtent beaucoup plus cher, qui sont moins accessibles, et pour lesquels, la plupart du temps, elle n’a pas les moyens. « Voilà une bonne façon de remettre de l’argent dans les poches des Québécois.e.s », de dire encore Jacques Benoit.
Enfin, comme nouvelle ministre de la Santé, madame McCann doit responsabiliser tout son gouvernement pour qu’il s’implique sans tarder dans la lutte pour inverser le réchauffement climatique. « On n’invente rien : le secrétaire général de l’ONU a déclaré il y a un mois que les deux prochaines années vont être déterminantes si on ne veut pas risquer des conséquences désastreuses », affirme Jacques Benoit.
Pour la Coalition, la ministre a la responsabilité des conditions de santé de la population, son gouvernement doit engager des actions concrètes et il doit agir MAINTENANT. On se rappellera les canicules de l’été dernier qui ont causé une centaine de morts. « Ces canicules seront plus nombreuses et plus intenses dans les années à venir, ce qui entraînera une augmentation sensible du nombre de morts », craint M. Benoit.
Pour Solidarité santé, la ministre doit aussi s’assurer que soient mises en place des mesures de protection pour réduire l’impact de la chaleur des prochaines canicules. « Il faut protéger les personnes qui reçoivent les soins et services et qui sont vulnérables, mais aussi prendre soin du personnel qui en prend soin », ajoute Jacques Benoit.
La Coalition solidarité santé offre sa collaboration à la ministre et au nouveau gouvernement pour mener ces quatre dossiers de front, parce qu’ils sont interreliés les uns aux autres.
« En cessant de payer trop cher nos médicaments, on dégagera des marges de manœuvre financières pour renforcer notre réseau public, et en y impliquant démocratiquement les gens dans les différentes régions, on s’assurera que les bons soins et services soient rendus, et que soient mises en place les mesures de protection adéquates face au réchauffement climatique », conclut Jacques Benoit.
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