Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Politique d’austérité

L’R des centres de femmes du Québec est en Marche contre les mesures d’austérité !

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes 2015, L’R des centres de femmes du Québec tient à souligner que les mesures d’austérité sont des violences faites aux femmes puisqu’elles contraignent les femmes à une position de subordination par rapport aux hommes. L’R considère aussi que ces mesures d’austérité contrôlent négativement l’avenir des femmes et leurs conditions de vie immédiates, et ce, dans le cadre de rapports de forces historiquement inégaux entre les femmes et les hommes. Les mesures d’austérité vont à l’encontre de l’égalité entre les femmes et les hommes, pire, elles augmentent les écarts déjà présents ! Les femmes, partout au Québec, vivent déjà la violence de cet antiféminisme ! Mais nous sommes en Marche.

L’austérité : une politique économique dangereuse et inutile

L’austérité, c’est une politique économique au service d’une idéologie : le néolibéralisme. Au Québec, elle se traduit par un discours politique, des mesures fiscales et des projets de loi qui visent notamment à augmenter les revenus et à diminuer les dépenses de l’État, dans l’objectif de réduire le déficit de l’État.

Or, pour L’R des centres de femmes du Québec, le déficit de l’État ne pose aucun problème. D’abord, il est tout à fait raisonnable, en regard des revenus : il ne représente que 1.08 % des dépenses publiques ! Ensuite, il est tout fait normal qu’un État ait un déficit, puisqu’il est responsable d’offrir des services publics, des services de santé, des services sociaux, d’assurer l’entretien des infrastructures dont il est propriétaire, etc. Or, si ces services coûtent cher et ne sont pas générateurs de revenus, ils rapportent néanmoins des éléments essentiels ! La santé, l’éducation et la justice sociale ! Payer collectivement pour financer les services publics, c’est investir pour le bien commun ! Quand l’État se déresponsabilise comme il le fait présentement, de nombreuses conséquences graves surviennent.

Couper dans les services publics sur le dos des femmes

Les conséquences de la déresponsabilisation de l’État sont graves tout particulièrement pour les femmes. D’abord, parce que les secteurs dans lesquels il coupe sont des secteurs d’emploi traditionnellement féminins : elles sont deux fois plus présentes que les hommes dans ces secteurs. Ensuite, les besoins de la population auxquels répondent ces services vont continuer d’exister même si l’État se déresponsabilise de leur satisfaction. Pour des raisons de socialisation, les femmes seront celles qui reprendront – gratuitement, au risque de s’appauvrir et de s’épuiser – les différentes tâches ayant disparu de l’offre de services de l’État : garde des enfants, accompagnement de personnes malades, soutien scolaire aux enfants en difficulté, soutien à la famille souffrant de problèmes divers (toxicomanie, itinérance, dépression, pauvreté), etc. Bref, le travail invisible des femmes va augmenter. Qu’adviendra-t-il de toutes ces femmes qui, bien souvent déjà, doivent faire des prouesses pour jongler avec leurs responsabilités familiales et leur travail ?

En dernier lieu, il importe de souligner le recul des femmes en matière de pouvoir politique. En effet, la disparition des CRÉ et le transfert de pouvoirs vers les MRC génèrent une diminution du pouvoir politique des groupes de femmes qui ne seront plus représentés – ni financés semble-t-il - au sein des structures décisionnelles en région.

Femmes, en marche ! Libérons nos corps, nos territoires et notre Terre !

Les centres de femmes sont en Marche contre le patriarcat, contre les violences faites aux femmes. Libérons nos corps et nos territoires ! Les centres de femmes, partout en province, invitent toutes les militantes « à passer du je au nous », c’est-à-dire à mesurer les impacts des politiques sur leur vie puis à faire l’exercice d’en parler avec d’autres afin de voir si des pistes d’action communes peuvent s’en dégager. Joignons la Marche !

De nos problèmes individuels, allons solidairement vers des solutions collectives, comme la Marche mondiale des femmes et la grève sociale !

L’État nous appartient. Nous avons le pouvoir. Saurons-nous le (re)prendre ?

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