« S’il est vrai que la maltraitance est un fléau pour les personnes aînées du Québec, il est essentiel de rappeler que les structures actuelles d’intervention auprès d’elles ne favorisent en rien la bientraitance », explique la présidente du SQEES-FTQ, Sylvie Nelson.
La pandémie a permis de dévoiler au grand jour les failles béantes dans les structures qui accompagnent et hébergent les personnes âgées. La maltraitance est surtout organisationnelle et institutionnelle, et ce, pas seulement dans les CHSLD publics, mais aussi dans ceux qui sont privés - conventionnés ou non - les ressources intermédiaires, les résidences pour personnes âgées, ou encore, même dans les services d’aide à domicile.
« Que ce soient les services de soutien à domicile ou en hébergement, le roulement de personnel, l’appel aux agences privées, le ratio de bénéficiaires trop élevés pour les travailleuses et les travailleurs, les bris de services, et j’en passe, participent à cette forme insidieuse de maltraitance organisationnelle », continue Mme Nelson.
« Le fardeau de cette maltraitance institutionnelle n’appartient pas aux travailleuses et aux travailleurs, mais aux différents exploitants de ces services et aux décideurs, qu’ils soient publics ou privés. Nous assistons présentement dans le public à un épuisement des effectifs, à l’explosion des heures supplémentaires et des absences pour maladie. Au privé, on fait le même constat, mais à des salaires qui frôlent le minimum. Ce n’est pas compliqué, si on veut viser la bientraitance pour nos aînés, il faut viser des conditions de travail avantageuses pour celles et ceux qui en prennent soin et cesser de se fermer les yeux sur ce problème de fond », poursuit Sylvie Nelson.
Le SQEES-FTQ propose des solutions pour contrer cette maltraitance organisationnelle qui découle des mauvaises conditions de travail. Le SQEES-FTQ continue de faire cheminer une demande de décret de convention collective dans les centres d’hébergement privés et une autre demande concernant les services d’aide à domicile. « L’adoption de tels décrets de convention collective permettrait d’offrir des conditions de travail minimales pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs, syndiqués ou non, à la grandeur du Québec. Ce faisant, la compétition entre les différents acteurs du privé ne se ferait plus sur le dos du personnel et on pourrait enfin passer à ce qui nous préoccupe tous, la bientraitance des personnes aînées », conclut Mme Nelson.
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