« Encore une fois cette année, l’APTS dresse un constat inquiétant de l’état du réseau de la DPJ. C’est frustrant de devoir présenter nos doléances sur la place publique en clamant que la protection de la jeunesse doit occuper les priorités gouvernementales. Cela devrait être fait d’emblée ! La bonne volonté des responsables du gouvernement et de la haute fonction publique n’apporte rien de concret pour nos gens sur le terrain ni pour les jeunes dont le Québec devrait prendre soin avec beaucoup plus d’ardeur. Il faut des mesures concrètes et applicables rapidement », a lancé le président de l’APTS, Robert Comeau.
Si le thème du bilan de cette année est la violence conjugale au cœur de la vie de l’enfant, l’APTS est convaincue que les personnes sur le terrain manquent de moyens pour accomplir leurs tâches au quotidien et qu’elles ont besoin de plus de temps pour réfléchir à certains enjeux, dont celui de la violence conjugale, qui touchent les jeunes de près. C’est le seul moyen de leur venir en aide adéquatement.
« L’APTS sait à quel point les jeunes Québécois•es peuvent compter sur le dévouement du personnel de la DPJ et que les personnes intervenantes font des miracles sur le terrain. Alors que beaucoup de DPJ à travers le Québec font l’impossible pour ne pas faillir à leur mission, sur qui peuvent compter les intervenant•e•s lorsque vient le temps d’avoir des ressources sur le terrain ? Quand le gouvernement prendra-t-il de véritables mesures pour attirer de nouveaux•elles collègues ? De véritables mesures pour épauler le personnel et encourager à rester les personnes qualifiées qui quittent le réseau tous les jours ? », demande Robert Comeau.
Pour l’APTS, il est essentiel de bonifier les conditions de travail des intervenant∙e∙s : dans les grands centres comme en région, il est pratiquement impossible de trouver des équipes qui ne sont pas en manque d’effectifs.
« Dans la majeure partie du Québec, la situation est déplorable. On a juste à regarder ce qui se passe sur la Côte-Nord. Il manque 29 intervenantes sur 36 ! Il n’y en a que 7 pour l’application des mesures et l’évaluation-orientation pour toute la région ! J’y étais ce matin pour prêter main-forte à l’équipe locale : le gouvernement et la directrice nationale de la protection de la jeunesse peuvent-il•elle•s arrêter de dire que tout va bien aller et se décider à agir ? Dans les conditions actuelles, on ne se demande plus si un∙e intervenant∙e va tomber en congé de maladie, mais quand », a ajouté Sébastien Pitre, responsable du dossier de la protection de la jeunesse à l’APTS.
Le 29 mai dernier, nous soulignions l’adoption de la loi créant le poste de commissaire au bien-être et aux droits des enfants par l’Assemblée nationale, une des recommandations phares du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (rapport Laurent). L’APTS soutient que beaucoup d’autres recommandations restent à appliquer, dont celles qui touchent directement les ressources mises à la disposition du personnel en poste.
« Il faut prendre au sérieux la baisse alarmante des effectifs en protection de la jeunesse. Je serais vraiment heureux de dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et que, trois ans après le dépôt du rapport Laurent, les choses se sont améliorées. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Si le Québec veut prendre soin de ses enfants, il doit valoriser ceux et celles qui leur viennent en aide. Faute de quoi, les intervenant∙e∙s continueront de quitter le navire à une vitesse déconcertante », a conclu le président de l’APTS.
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