C’est bien joli mais pas nouveau comme discours. Dès 1981 le président Ronald Reagan annonçait la « trickle down economy » l’économie de « ruissellement vers le bas ». La théorie de Reagan était que si la piscine des riches se remplissait d’argent jusqu’à déborder il « ruissellerait » de la richesse vers les pauvres. 30 ans plus tard les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres. Et le Conseil du Patronat qui veut remettre, et Jacques Létourneau n’a rien d’autre à dire que « j’ai pas de problème à mettre la prospérité au poste de commande ».
Cette phrase creuse en dit long sur Jacques Létourneau. Il aurait du leur dire en pleine face au Conseil du patronat qu’ils sont les pires abuseurs de fonds publics, il ne sont plus capable de construire quoique ce soit, pas la moindre usine, pas le moindre commerce, pas la moindre entreprise de technologie sans avoir recours à une pluie de programmes fédéraux, provinciaux et municipaux, pour financer leurs projets, leur recherche, l’embauche de travailleurs et il ne faut pas oublier les exemptions de taxes à tous les paliers de gouvernement.
Nous les travailleurs/travailleuses qui paient des impôts, on finance toutes ces entreprises mais elles n’en ont jamais assez, elles en veulent encore plus.
Déjà, avant Noël, Couillard annonçait qu’il fallait changer le débat public. Il fallait absolument arrêter de parler d’austérité et parler de relance économique. Clairement les libéraux sont dérangés par la mobilisation populaire contre l’austérité. Ils veulent imposer un changement de disque dans les médias.
Qui arrive à la rescousse de Couillard avec un beau message bien ficelé… ? Vous avez deviné, ce sont ses amis du Conseil du patronat. Selon eux il ne sert à rien de parler d’austérité on va parler de prospérité ! Et Jacques Létourneau ne voit rien de la manœuvre, il se fait rouler dans la farine !
Ce qu’il fallait dire au Conseil du Patronat, c’est que comme toujours, leurs grands projets de prospérité ne verront pas le jour sans du financement public. Et ou le gouvernement va trouver de l’argent pour financer ses amis patronneux ? En coupant dans les services à la population, en coupant dans la santé, l’éducation les garderies, le développement régional. Les libéraux l’ont dit : tous les programmes sont sur la table … il faudrait préciser la table de boucher.
Il fallait aussi dire au Conseil du patronat que leurs membres bénéficient de toutes les exemptions fiscales qu’il ne paye qu’une infime partie des impôts que les gouvernements perçoivent. Il fallait aussi leur parler des abris fiscaux légaux et pourquoi pas des abris fiscaux illégaux dont bénéficient les riches au Québec. Encore la semaine dernière l’émission Enquête nous parlait des milliards en impôts détournés. Ce sont ces milliards que les libéraux viennent chercher dans nos poches au lieu d’aller les cherche là où ils sont.
Oui, il y en aurait eu long à dire au Conseil du Patronat. Au lieu de cela Jacques Létourneau s’est dit "d’accord pour équilibrer les finances’’. Triste !
La prospérité promise par le Conseil du Patronat, ce ne sera pas pour la population victime des coupures ni les employés du secteur public promis à 3% d’augmentation de salaire sur 5 ans. La prospérité, ce sera encore une fois notre argent qui sera détourné vers les poches des entreprises privées qui, en passant, paient moins d’impôts au Canada que les entreprises américaines n’en paient aux USA, mais le patronat passe par dessus ce « détail ».
Jacques Létourneau s’est fait piéger comme c’est pas permis quand on dirige une centrale syndicale qui fait face à une attaque en règle d’un gouvernement de laquais du patronat.
Il suffisait de presque rien disait la chanson… il faut que ça rime alors on change austérité pour prospérité et le bon peuple n’y verra que du feu, l’agrandissement de la tarte promise par Dorval va se faire avec notre argent, nos droits bafoués, nos services publics compromis, privatisés, nos impôts détournés et le bon peuple devra attendre...Il restera toujours les "lois du marché" ou une crise économique pour dire que ce n’est pas le temps de réinvestir dans les services publics.
– Des syndicalistes en colère