Depuis plusieurs mois, nous entendons des milliers de citoyennes et citoyens engagés qui n’en peuvent plus du saccage économique, politique, social et identitaire mené par le gouvernement libéral du Québec. Depuis plusieurs mois, nous nous faisons dire : « Est-ce qu’on ne devrait pas s’unir pour battre les libéraux en 2018 ? » Et nous avons répondu hier que nous allons battre les libéraux en 2018 !
Comment allons-nous faire ? Dans les prochains mois, nous allons chercher à rallier, à unifier les forces vives du Québec dans un même camp pour préparer ensemble une élection gagnante.
Au-delà des partis politiques, nous voulons des élections gagnantes pour qui ? Des élections gagnantes pour les travailleuses et travailleurs dans les municipalités qui ont perdu leur droit de grève, des élections gagnantes pour les citoyennes et citoyens dans les régions qui, partout, se battent contre le passage du pipeline, des élections gagnantes pour les familles inquiètes pour l’éducation de leurs enfants dans les écoles publiques.
Des élections gagnantes pour les personnes âgées qu’on traite de façon indigne au Québec, des élections gagnantes pour les personnes immigrantes en quête d’emplois décents, des élections gagnantes pour les femmes et les hommes dans les services publics et communautaires dont on ne reconnaît pas le travail à sa juste valeur.
Des élections gagnantes pour les personnes appauvries dont on ne respecte même pas les droits élémentaires, des élections gagnantes pour les agricultrices et agriculteurs en colère contre les accords de libre-échange, et finalement des élections gagnantes pour les nations autochtones.
Vaste programme, mais c’est possible !
Soyons donc clairs, notre objectif n’est pas seulement de battre les libéraux. Nous n’avons pas envie de les remplacer par une pâle copie conforme. Notre objectif c’est de les remplacer par un gouvernement qui mettra en oeuvre des politiques qui répondent vraiment aux besoins de la population. C’est la tâche à laquelle nous allons nous attaquer dès maintenant.
Avec qui allons-nous le faire ? Nous allons le faire avec toutes celles et tous ceux qui partagent un désir de justice, de solidarité, d’un Québec vert, d’un Québec indépendant. Et il y en a beaucoup de ces gens-là au Québec. Des syndicalistes, des intervenantes communautaires, des citoyennes et citoyens engagés dans des luttes contre les hydrocarbures ou contre des minières trop voraces, des hommes et femmes autochtones en quête de vérité, des indépendantistes militants, bref des milliers de gens qui discutent en ce moment parce qu’il faut qu’on se parle.
Nous allons travailler fort à créer l’unité la plus large possible autour des idées solidaires. Mais nous allons surtout écouter. Il y a des gens dans la société qui ont des idées progressistes audacieuses, claires, innovantes. Et c’est important d’écouter en même temps que l’on propose.
Allons-nous discuter avec d’autres partis politiques ? Notre réponse est très claire, c’est « oui… à condition que… ».
Nous voulons autre chose que des changements superficiels une fois que nous aurons battu les libéraux. Nous avons donc besoin de discuter avec des partis politiques qui vont répondre à certaines exigences que nous, à Québec solidaire, nous jugeons tout simplement normales.
Ce seront des partis politiques qui voudront mettre fin à l’austérité et seront prêts à réinvestir dans les services publics, ce qui veut dire interpeller le 1%, parce qu’il faut de l’argent dans les coffres de l’État.
Deuxièmement, ces partis devront s’afficher clairement féministes, c’est bien la moindre des choses, après tout, nous sommes en 2016. Troisièmement, ces partis devront s’engager à mettre fin au développement des hydrocarbures sur notre territoire.
Ils devront proposer un mode de scrutin proportionnel, porter un projet indépendantiste inclusif et reconnaissant l’apport de toutes les Québécoises et Québécois de toutes les origines dans la construction d’un Québec fier de tout son monde, et devront bien sûr reconnaître le droit à l’autodétermination des nations autochtones et Inuits.
Et surtout, nous ne nous satisferons pas seulement de mots, nous voulons des gestes. C’est facile les mots à la limite...
Nous avons aussi décidé de participer aux échanges sur la fameuse feuille de route du Oui-Québec. Nous irons donc à la table de discussion des partis politiques souverainistes pour parler du processus d’accession à l’indépendance. Nous avons décidé d’y aller parce que nous en avons un projet d’accession à l’indépendance. Un projet démocratique et non partisan, qui remet entre les mains de la population tout l’avenir politique du Québec et l’élaboration d’une constitution. Un projet mobilisateur, qui doit inclure des gens de toutes les régions, des gens qui auront le mandat d’élaborer un projet de constitution et de nous questionner sur l’avenir politique du Québec. Ce projet, c’est lui que nous irons défendre au Oui-Québec, espérant convaincre l’ensemble du mouvement souverainiste que c’est la meilleure façon d’arriver à la souveraineté du Québec. Et non plus ces campagnes très courtes, à coups de millions, et de publicités envahissantes qui finissent par empêcher les gens de penser.
Ce sont de gros chantiers qui s’ouvrent pour Québec solidaire. Nous y travaillerons avec enthousiasme ! Tout le monde, partout, dans les régions, dans les localités, seront engagés dans cette discussion que nous aurons avec les forces vives de la société civile et des autres partis politiques, si bien entendu ils mettent leurs positions au clair. Vous serez partie prenante du processus ! Ça c’est Québec solidaire, c’est comme ça que nous fonctionnons, et c’est ce que nous allons faire.
Finalement, en 2018, nous avons rendez-vous avec l’histoire, et nous battrons les libéraux !