Privilèges
Parmi les 4 millions de Québécois.es qui payent des impôts, environ 40 000 contribuables les plus fortunés ont des revenus de 524 000 $ moyens par année. Ce 1 % le plus riche bénéficie pourtant de la majorité des privilèges fiscaux en raison de notre système fiscal injuste qui impose beaucoup moins les dividendes et les gains en capitaux que les salaires. Or les deux tiers des revenus du 1 % les plus riches proviennent de sources autres que le salaire, majoritairement sous forme de gains en capital et en dividende.
« On se retrouve avec des situations où des gens privilégiés ont des revenus de plusieurs centaines de milliers de dollars, mais ne payent aucun impôt en raison de tous les déductions et crédits auxquels ils ont droit. Pire, 432 personnes ayant un revenu annuel d’au moins 250 000 $ ont reçu le crédit d’impôt pour solidarité en 2011 ! », s’étonne M. Khadir.
Ces contribuables qui font partie du 1 % le plus riche ont obtenu des revenus de 23,1 milliards $ et n’ont payé que 3,2 milliards $ en impôt. « Comme médecin spécialiste, j’ai déjà fait partie de ce 1% ! Notre taux d’imposition effectif s’élève en réalité à environ 15 %, bien loin du taux marginal maximal de 26 %, souvent brandi par les très riches, en espérant que les gens vont s’apitoyer sur leur sort ! », explique le député de Mercier.
« Je me demande pourquoi ce 1 % le plus riche jouit d’autant de rabais fiscaux et de cadeaux de la part du gouvernement alors qu’il n’en a pas besoin ? Par exemple, l’exonération d’impôt sur la moitié des revenus de dividendes et de gains en capital représente un cadeau d’environ 20 000 $ en moyenne pour les 40 000 contribuables les plus riches, mais seulement 200 $ pour chacun des petits épargnants. Ça n’a pas de bon sens que le 1 % le plus riche reçoive 100 fois plus de cadeaux de l’État que le reste de la population, ce n’est pas équilibré ! », réaffirme le député solidaire.
L’inaction libérale
Malgré ce scandale fiscal, le gouvernement Couillard n’a pris aucune mesure sérieuse pour s’attaquer à cette injustice. Puisque le gouvernement se prive de milliards de dollars d’impôt que devraient normalement payer les plus riches, il doit ensuite équilibrer son budget en réduisant les services publics et en augmentant les tarifs sur le dos de la classe moyenne et des plus pauvres.
« Carlos Leitão a donné des indications comme quoi il n’était pas pressé de bouger pour retirer les privilèges que les gouvernements successifs ont accordés aux détenteurs des capitaux. Il est évident que les libéraux ont un préjugé favorable pour les actionnaires plutôt que pour les travailleuses et travailleurs. Le ministre des Finances est un ex-banquier, il ne faut pas se surprendre ! », rappelle le député solidaire.
Le député de Mercier souhaite que le ministre s’inspire des mesures positives contenues dans le rapport Godbout pour réduire cette injustice. « Carlos Leitão a la responsabilité morale d’entamer des discussions avec les provinces et le fédéral pour réviser l’imposition des gains en capital et des dividendes. Québec solidaire veut toutefois préserver l’exemption d’impôt pour la vente de la résidence principale », conclut M. Khadir.
Québec solidaire souhaite ardemment que diminue l’influence du milieu des affaires sur l’orientation fiscale du gouvernement du Québec. Les député.es solidaires talonneront les libéraux pour que l’équilibrage des finances publiques ne se fasse pas aux dépens de la classe moyenne alors que les plus fortunés maintiennent leurs privilèges fiscaux.