« Alors que le gouvernement semble ignorer volontairement notre existence et nos revendications, nous faisons front commun aujourd’hui pour souligner que l’avenir du réseau collégial passe, entre autres choses, par une amélioration significative des conditions de travail de l’ensemble du personnel qui y œuvre. Nous sommes prêts à négocier et apportons des solutions à nos tables respectives depuis plus d’un an, mais nous nous trouvons devant un gouvernement plus enclin aux annonces publiques qu’à une réelle négociation », de déclarer les porte-parole des sept organisations syndicales.
Améliorer les conditions d’enseignement pour favoriser la réussite
« Que ce soit la complexification et l’alourdissement de la tâche, le développement de l’enseignement à distance, la formation continue ou encore la précarité permanente, les enjeux majeurs relevés par les profs de cégep sont bien connus par la partie patronale. Pour assurer la pérennité de ce modèle unique qu’est le réseau collégial, il faut améliorer les conditions de travail du personnel qui y œuvre. Celles-ci s’avèrent garantes de la persévérance ainsi que de la réussite de la population étudiante ! », de déclarer Yves de Repentigny et Youri Blanchet, respectivement vice-président de la FNEEQ-CSN et président de la FEC-CSQ.
Notons que l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC) regroupe l’ensemble des 61 syndicats de la FNEEQ-CSN et de la FEC-CSQ dans le cadre de cette négociation.
Favoriser l’attraction du personnel de soutien
« Depuis le début de la négociation, Mme LeBel n’arrête pas de dire qu’elle veut parler d’organisation du travail. Nous aussi, nous voulons en parler ! Nous ne demandons que ça ! Nous avons plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail et ainsi régler les problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, de sorte à améliorer les services aux étudiant-es. Malgré cela, depuis que nous avons commencé la négociation, il y a un an, nous faisons du surplace, car le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) se présente constamment à la table sans mandats », affirme Riccardo Pavoni, président du secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN.
« Nous vivons une grande pénurie de main-d’œuvre et certaines classes d’emploi sont plus touchées que d’autres. C’est pourquoi nous réclamons l’amélioration des conditions de travail spécifiques à ces classes. Le Conseil du trésor doit donner les mandats à ses représentants afin de nous permettre d’avancer et de régler les problèmes identifiés », souligne Valérie Fontaine, présidente de la FPSES-CSQ.
« Malheureusement, il n’y a rien dans ces offres pour régler la pénurie de main-d’œuvre, aucune mesure d’attraction et rien pour retenir le personnel dans le réseau de l’enseignement supérieur, rien pour valoriser le personnel de soutien, qui en est un maillon essentiel », a déploré Marie-Claude Arbour, porte-parole du SCFP à la table sectorielle du personnel de soutien des collèges.
Lutter contre l’exode du personnel professionnel
« Le personnel professionnel des cégeps a soif d’autonomie professionnelle afin de développer et pleinement utiliser ses expertises dans la réalisation de ses mandats. Il faut absolument améliorer leurs conditions de travail afin d’éviter d’accentuer l’exode, car, actuellement, nos membres partent vers les universités, le fédéral, le municipal ou le secteur privé », explique Éric Cyr, président de la FPPC-CSQ.
« Alors que les professionnel-les quittent les cégeps en nombre inquiétant, nous mettons de l’avant des solutions concrètes, par exemple pour lutter contre la surcharge de travail ou la précarité de certains postes. Cependant, nos vis-à-vis patronaux montrent peu d’ouverture et maintiennent des attaques importantes contre nos conditions de travail », affirme Kathrin Peter, deuxième vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).
Pour mettre fin à l’exode du personnel, il y a urgence de négocier. Les organisations syndicales du Front commun représentant le personnel des cégeps demandent au gouvernement de s’asseoir aux tables avec une volonté réelle de discuter. En effet, au-delà des conditions de travail, c’est l’avenir du réseau collégial et, plus largement, d’un service public essentiel qui se joue actuellement dans ces pourparlers.
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