Édition du 19 novembre 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Grève des employés de la restauration rapide : des hommes et des femmes se tiennent debout !

Aujourd’hui (29 août - NDLR), des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur de la restauration rapide aux États-Unis cesseront leurs activités et feront la grève pour exiger de meilleures conditions de travail. Même s’ils ne sont pas syndiqués et ne disposent d’aucune protection légale, ces caissiers, tourneurs de boulettes ou « artistes du sandwich » défieront leur employeur afin que leur cause puisse être entendue haut et fort. Ce geste simple mais héroïque à sa façon mérite notre respect et notre appui total.

Des revendications simples sous le signe du bon sens

Leurs revendications sont simples : un salaire minimal permettant de sortir de la pauvreté (15 $ l’heure), la possibilité de travailler à temps plein et la fin de l’ingérence patronale dans les initiatives de syndicalisation. Pourtant, des gains sur ces éléments permettraient une amélioration notable des conditions de vie des travailleuses et des travailleurs de la restauration rapide. Avec un salaire moyen de 7,50 $ l’heure, il n’apparaît pas possible de boucler les fins de mois et encore moins de faire vivre une famille (les données américaines démontrent que 25 % des employées et employés de ce secteur sont des parents).

Comme les emplois de ce secteur sont souvent à temps partiel, il n’est pas surprenant qu’un grand nombre d’employées et d’employés doivent travailler chez au moins deux employeurs afin d’arriver à cumuler de 40 à 50 heures de travail par semaine. Pouvez-vous vous imaginer vivre avec 15 000 $ par année à New York, à Washington ou à Los Angeles ? C’est 7 000 $ en dessous du seuil de pauvreté des États-Unis.

Dans une société où les inégalités s’accroissent à la vitesse grand V, cette grogne des travailleuses et des travailleurs du bas de l’échelle est plus que justifiée.

Les nouveaux visages du syndicalisme ?

Cette lutte représente aussi une inspiration importante pour notre mouvement syndical. Par rapport à l’incapacité des lois du travail américaines d’offrir aux employées et aux employés des secteurs précaires la possibilité de négocier collectivement leurs conditions de travail, certains syndicats sont venus appuyer des groupes communautaires, des associations locales et des groupes religieux qui étaient directement en contact avec ces travailleuses et ces travailleurs. Ils ont aidé à construire un mouvement de mobilisation qui part de la base et qui ancre ses revendications dans une perspective de justice sociale large.

Je lève mon chapeau au courage de ces femmes et de ces hommes. Leur combat est un très bel exemple de lutte pour un travail décent. J’espère qu’il portera ses fruits et qu’il inspirera leurs collègues d’ici.

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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