Tiré de Courrier international. Légende de la photo : Des palestiniens déplacés s’abritent dans un camp de tentes, dans la région d’Al Mawasi, à Kahn Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 octobre 2024. Photo Ramadan Abed/Reuters.
Alors que le devant de la scène médiatique est occupé par l’opération israélienne contre le Hezbollah libanais, les événements en cours dans la bande de Gaza se retrouvent quelque peu éclipsés. Pourtant, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et surtout ses membres d’extrême droite fourmillent d’idées quant à l’avenir de l’enclave palestinienne. Ainsi, dans Zman Yisrael, l’analyste Shalom Yerushalmi rend compte d’un événement ayant rassemblé le 21 octobre “plusieurs milliers de militants israéliens de droite et d’extrême droite et près de 15 ministres et députés, soit près de la moitié des parlementaires du Likoud”, le parti de droite nationaliste du Premier ministre Benyamin Nétanyahou. Leur objectif ? “Trouver une ‘solution’ pour le ‘jour d’après’”.
Leurs revendications risquent pourtant de mettre de l’huile sur le feu. “Ces élus israéliens n’envisageant rien d’autre que la création de nouvelles implantations”, c’est-à-dire des colonies juives de peuplement dans la bande de Gaza.
“Remplacer progressivement Tsahal”
Dans la foulée, plusieurs médias locaux se sont fait l’écho de plans israéliens improbables mais pas forcément fantasmagoriques. Ainsi, la société de mercenaires israélo-américaine GDC (Global Delivery Company), par la voix de son directeur Mordechai “Moti” Kahana, s’est exprimée auprès du journaliste Itamar Eichner du quotidien Yediot Aharonot. “Le gouvernement est sur le point de nous [donner le feu vert]. Notre objectif est de suppléer et de remplacer progressivement Tsahal [l’armée israélienne] dans sa gestion de la bande de Gaza.”
- “Nous nous occuperons des fonctions de police et de distribution de l’aide alimentaire. Et nous créerons des ‘bulles humanitaires’ qu’aucun belligérant n’est capable de sécuriser.”
Cette possible privatisation de la guerre contre le Hamas inquiète Yediot Aharonot. “Outre qu’elles n’ont pas pour but de peser sur un hypothétique processus politique, ces sociétés privées de mercenaires risquent, comme dans l’Afghanistan d’après 2001 et l’Irak d’après 2003, de commettre des crimes de guerre et de couper l’herbe sous le pied des armées régulières, tout en engrangeant de juteux profits.”
Commentant cette interview, la journaliste Noa Landau du quotidien Ha’Aretz laisse transparaître son inquiétude. “Quand Moti Kahana déclare que les Gazaouis ‘n’auront pas intérêt à l’emmerder’, il tient un langage de mafioso.” Elle espère qu’il ne s’agit là que d’“esbroufe”. Plus grave, Global Delivery Company ne serait selon elle qu’un des innombrables maillons de l’occupation militaire pensée par un pouvoir israélien qui ne jure plus que par l’embauche de mercenaires sans foi ni loi et la construction de nouvelles colonies juives. “C’est la recette infaillible d’un prochain désastre.”
Courrier international
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