Les derniers G20 ont abouti à des plans de relance et des aides massives aux systèmes financier et bancaire, sans qu’en contrepartie ceux-ci soient soumis à de nouvelles régulations. La récession et les plans de relance ont causé d’importants déficits publics, prétextes à de vastes plans de rigueur sociale qui imputeront la note aux salariés, retraités et chômeurs.
Le G20 est divisé sur l’efficacité de ces plans : les États-Unis soulignent à juste titre leurs conséquences néfastes sur l’activité économique. Mais ils refusent en même temps toute proposition conséquente de taxation de la finance. Le sachant, les Européens proposent pour la galerie de mettre à l’étude une taxe mondiale sur les transactions financières, demandée par de nombreuses organisations de la société civile. Mais si les Européens veulent vraiment le faire, pourquoi ne pas le décider au niveau européen ? Même la taxe sur les banques, mesure pourtant insuffisante en terme de régulation financière, ne semble pas faire consensus puisque le Canada, pays hôte, le Japon et les pays émergents rejettent cette idée. Pour sauver la face, le communiqué final du G20 indique, dans une fuite de sa version préliminaire, que le G20 veut combattre les causes de la crise financière... mais ne propose que la création d’un groupe d’experts sur la corruption financière. Même les paradis fiscaux et judiciaires semblent avoir disparu des discussions.
Pire, les pays s’engagent à ouvrir encore davantage les marchés de biens et de services (dont les services financiers !) et à continuer d’éliminer les derniers instruments de protection dont disposent les gouvernements ou les régions vis-à-vis du tout marché. C’est même le seul paragraphe consistant du communiqué provisoire. Les gouvernements du G20 réaffirment leur foi dans le libre marché, pourtant au fondement de cette profonde crise structurelle. Comme des fidèles qui ne croient plus, ils psalmodient de vagues promesses de « reprise verte » et de « croissance mondiale durable » et réaffirment leur détermination à atteindre les Objectifs de développement du millénaire, alors même qu’ils s’en éloignent année après année.
Pour Attac, c’est le désarmement de la finance qui constitue l’urgence. Il passera notamment par les mesures suivantes :
– la mise en place immédiate d’une taxe sur les transactions financières au plan mondial, à un taux suffisant pour avoir un effet régulateur sur les marchés financiers et dégager les fonds nécessaires pour la lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté ;
– la suppression des paradis fiscaux ;
– des politiques de relance passant par le soutien des services publics et la reconversion écologique de l’économie, plutôt que par l’austérité et l’érosion des salaires et retraites.
Le réseau mondial des Attac est présent à Toronto et participe aux manifestations de la société civile canadienne contre ce sommet des puissants.
Attac France,
Montreuil, le 25 juin 2010