Vidéo du 7 novembre
Prennent même plus la peine de sauver les apparences par une de ces « déclarations communes » d’intention vaseuses dont ils ont l’imbécile secret.
A peine un accord a minima où nos « maîtres du monde » s’engagent [rires] à s’abstenir d’avoir recours à des dévaluations compétitives de leurs monnaies… Ce que tous sont précisément en train de s’évertuer à faire en sous-main !
Un enterrement de première classe
Avant même que leur énième G20 soit commencé, tous ces caciques désopilants ou presque avaient déjà, il est vrai, entériné son échec programmé.
Il faut dire que certains, et non des moindres, n’y étaient pas aller avec le dos de la cuiller.
Annoncer, à l’avant-veille d’un tel sommet, son intention de balancer unilatéralement 600 milliards de dollars de singe sur le marché planétaire, au risque de déstabiliser celui-ci, qu’était-ce sinon une déclaration guerrière de rupture des Etats-Unis au reste du monde ?
Pourtant, loin d’avoir été inutile, ce sommet de Séoul aura été déterminant : il aura sonné officiellement la fin de cette idée de mondialisation « belle et heureuse », que des hypocrites promettaient aux gogos à grands renforts de cors et trompettes médiatiques.
Tout comme la crise grecque avait consacré la fin de l’Union européenne, cette grossière illusion d’une union à égalité entre tous les membres d’un vieux continent mal cicatrisé de ses déchirements passés.
Chacun va désormais se replier sur soi, rivé à ses intérêts les plus égoïstes, acharné à sauver les meubles dans un paysage désolé, à nouer quelques alliances de circonstances dans le seul but de taper sur d’autres ou de les soumettre purement et simplement (pas sûr qu’en ouvrant les hostilités, les Etats-Unis se soient assurés l’avantage).
Nouveaux craquements sinistres dans l’édifice
Comme d’habitude, tout le monde va faire comme si de rien n’était.
Les plus naïfs chercheront à se rassurer comme ils peuvent : « Cette guerre-là [celle des monnaies, ndlr] n’est pas très nouvelle » (en gros, l’impayable « c’est moins grave que pire »).
Sauf que « cette guerre-là » en question s’inscrit dans un contexte bien particulier et singulier : celui de l’effondrement retentissant de tout un système.
Un anéantissement crépusculaire dont on mesure de jour en jour la force tellurique à travers ses conséquences sociales dans à peu près tous les pays : régression de toutes les protections sociales, mis à mal des systèmes de santé et d’éducation, fragilisation de toutes les couches populaires, en particulier les plus jeunes.
Déjà résonnent les nouveaux craquements sinistres dans l’édifice :
0. le péril irlandais (et autres portugais, grecs…) qui ressurgit et affole jusqu’à ces crétins de marchés ;
0. la reprise de l’inquiétude sur la surchauffe des marchés asiatiques ;
0. les spéculations sur les matières premières qui continuent de plus belle et menacent le déjà si précaire équilibre vital des pays les moins favorisés.
Car cette guerre des monnaies-là n’aura évidemment pas que des conséquences financières et économiques douloureuses.
Elle est un pas de plus vers un nouveau désastre humanitaire historique. Il y a un mot pour ça : le chaos.
Article tiré du site web de rue89.com