Arrêtée de façon arbitraire dans un dortoir aménagé à l’Université de Toronto, le matin du dimanche 27 juin, Mme Guimond-Bélanger a été libérée le mardi 29 juin en début de soirée après environ 60 heures d’incarcération. Elle est âgée de 21 ans, étudie en travail social à l’Université Laval et est membre élue du comité de coordination national de Québec solidaire.
« Je n’ai rien fait de répréhensible, je ne planifiais rien de répréhensible, et j’ai été emprisonnée 60 heures sans raison, s’indigne Mme Guimond-Bélanger. Les policiers nous ont gardé dans l’ignorance totale de ce qui allait nous arriver et ont ri de nous à plusieurs reprises. Je n’ai eu accès à un avocat que 36 heures après mon arrestation, juste avant de passer une première fois en cour ».
La Solidaire décrit des conditions de détention inacceptables : attente de six heures avant d’avoir accès aux toilettes après l’arrestation, menottes pour de longue période même en cellule, absence de lit et de couverture, obligation de dormir sur du béton froid, lumières allumées en permanence et difficulté d’obtenir de la nourriture malgré son problème d’hypoglycémie. Elle explique avoir été fouillée à nu à deux reprises, dont l’une dans une salle avec la porte ouverte dans un secteur où des hommes circulaient.
Pour Bill Clennett, membre du comité de coordination national et lui aussi présent à Toronto afin de manifester son opposition aux politiques du G20, les services de police, par leurs provocations et leurs arrestations massives ont rempli inutilement les prisons et brimé le droit de manifester. « Tout l’exercice s’est soldé par un déni des droits démocratiques des personnes présentes », explique-t-il.
Ciblage de québécois-e-s
M. Clennet dénonce également le ciblage subi par plusieurs citoyennes et citoyens québécois francophones de la part des autorités de Toronto. Il a lui-même été intercepté dans sa voiture alors qu’il se rendait au tribunal pour s’informer de la situation de Mme Guimond-Bélanger. Les policiers ont alors invoqué de soit-disant pouvoirs spéciaux pour fouiller son véhicule et forcer les occupants à s’identifier. Ils lui ont ensuite ordonné de retourner au Québec. M. Clennet rapporte également avoir entendu une juge répondre aux demandes d’assouplissement dans les conditions de libération que « les gens du Québec sont venus dans les rue de Toronto pour faire de la casse, pour faire du grabuge. »