Hebdo L’Anticapitaliste - 699 (14/03/2024)
Par Dan La Botz
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Wikimedia commons
Joe Biden, qui fait face au scepticisme des électeurs en raison de son âge – il a 81 ans – a prononcé ce discours d’une heure avec énergie et enthousiasme, se présentant comme un dirigeant fort et critiquant l’ancien président Donald Trump, qu’il n’a appelé que « mon prédécesseur ». Son discours, plein d’exagérations sur ses propres succès, a présenté en grande partie un programme intérieur d’allure progressiste qui défendrait le droit des femmes à l’avortement et améliorerait la santé et l’éducation – bien que les progressistes du Parti démocrate aient critiqué ses positions sur l’immigration et en particulier sur le soutien à la guerre d’Israël.
Biden critiqué par les plus progressistes
Dans son discours préparé et ses remarques impromptues, Biden a mis les Républicains au défi d’adopter le projet de loi bipartisan sur l’immigration devant le Congrès, ce qu’ils ont refusé de faire à la suite des injonctions de Trump. En effet, Trump ne veut pas qu’il soit adopté parce qu’il veut pouvoir attaquer Biden sur la question des frontières et de l’immigration. Mais ce projet de loi est critiqué par les progressistes parce qu’il militariserait la frontière et refuserait aux demandeurs d’asile l’entrée aux États-Unis, en violation du droit américain et international.
Des centaines de milliers de démocrates ayant refusé de voter pour Biden et s’étant abstenus lors des primaires au niveau des États, parce qu’ils sont mécontents de son soutien inconditionnel à Israël et de son incapacité à appeler à un cessez-le-feu, le président a dû faire quelques gestes pour reconnaître la situation épouvantable des PalestinienNEs à Gaza. Dans son discours, il a appelé à « un cessez-le-feu immédiat qui durerait six semaines » afin d’obtenir la libération des otages israéliens, dans l’espoir que cela conduise à un cessez-le-feu plus long. Il a également annoncé que les États-Unis allaient commencer à acheminer de l’aide à Gaza par voie maritime.
Trump et ses discours hitlérien contre l’immigration
Le discours de Joe Biden, bien qu’il ait été généralement bien accueilli par son parti, ne semble pas avoir beaucoup ému l’opinion publique, selon les sondages. À l’heure actuelle, Trump, qui fait campagne depuis quatre ans, est en tête des sondages dans les États clés, mais Biden et les démocrates ont une longueur d’avance en termes de collecte de fonds et d’organisation sur le terrain.
Le principal message de campagne de Trump, répété à l’envi dans les discours prononcés lors de ses grands rassemblements, est que des « millions » d’immigrants provenant de « prisons et d’institutions psychiatriques » continuent d’ « envahir » les États-Unis. Il a déclaré que les politiques frontalières de Biden équivalent à une « conspiration visant à renverser les États-Unis d’Amérique ». Il fait des déclarations absurdes comme celle selon laquelle, en raison de l’afflux d’immigrants à New York : « il n’y a plus de baseball pour les enfants. Il n’y a plus de sport. Il n’y a plus de vie à New York et dans beaucoup de ces villes ». Et il est resté fidèle à sa proclamation hitlérienne selon laquelle « les immigrants empoisonnent le sang du pays ».
La gauche du pays divisée
De nombreux électeurEs originaires de Palestine et autres électeurEs arabes et musulmans, ainsi que des NoirEs et des jeunes électeurEs, risquent de ne pas participer à l’élection. Biden et Trump étant au coude à coude, les tiers partis pourraient déterminer l’élection. Le parti No Labels, dont le slogan est « ni à gauche, ni à droite, mais en avant », a proposé de présenter un Républicain à la présidence et un Démocrate à la vice-présidence, mais n’a pour l’instant pas de candidat. Jill Stein, du Parti vert, pourrait obtenir suffisamment de voix des Démocrates et des indépendants dans le Michigan et dans d’autres États pour que Trump remporte l’élection. Le théologien noir radical Cornel West pourrait avoir un impact similaire. La gauche est divisée entre ceux qui voteront pour Biden afin d’arrêter Trump, ceux qui voteront pour les progressistes Stein ou West, et ceux qui ne voteront pas lors de cette élection. Le débat continuera jusqu’au 5 novembre.
Dan La Botz, traduction Henri Wilno
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