Édition du 19 novembre 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Deux poids deux mesures

Nous apprenions récemment que notre premier ministre, Stephen Harper, a accepté de participer à des recherches pour retrouver les navires disparus de l’expédition Sir John Franklin. L’Erebus et le Terror auraient fait naufrage en 1845 dans le détroit de Victoria, à l’ouest de l’île du Roi William. On prévoit que l’expédition prendra de quatre à six semaines et qu’elle coûtera environ 275 000 $.

Pourquoi je vous parle de cette expédition ? Parce que pendant que le gouvernement fédéral a investi beaucoup d’efforts dans la recherche de 200 marins morts depuis près de 200 ans dans le Grand Nord, il s’obstine à ne pas lever le petit doigt pour faire la lumière sur la disparition et le décès de milliers de femmes autochtones dans le pays.

Où vont les femmes autochtones ?

La sordide affaire Pickton aura mis en lumière la violence disproportionnée faite aux femmes autochtones au pays. Ne représentant que 4 % de la population féminine du Canada, les femmes autochtones sont victimes de 16 % de tous les homicides commis envers les femmes et 11 % des cas de disparition. Si cela ne mérite pas réflexion, je me demande bien ce qui pourrait secouer les puces du gouvernement fédéral.

Au-delà des chiffres et des statistiques, il y a des femmes, des familles, des communautés et des enfants qui sont laissés en plan. Et c’est sans parler des femmes autochtones qui sont portées disparues et que l’on espère toujours retrouver dans de meilleures circonstances que Tina Fontaine, cette adolescente dont on a récupéré le corps dans la rivière Rouge il y a un mois...

Une enquête urgente

Le gouvernement conservateur ignore complètement la détresse des communautés autochtones en refusant d’aller de l’avant avec une vaste enquête publique sur ces crimes. Entre 1980 et 2012, ce sont 1 200 femmes et filles autochtones qui ont été assassinées ou portées disparues. Le premier ministre se plaît à rappeler qu’il ne s’agit que de crimes comme bien d’autres. Ce genre de déni de la réalité ne sied pas à un chef de gouvernement qui a la responsabilité constitutionnelle de protéger et de servir les communautés autochtones, au même titre que toutes les communautés au pays.

Quand Peter McKay, le ministre fédéral de la Justice, nous dit que l’on n’a pas besoin d’une autre étude sur le sujet, ce que j’entends, c’est que le gouvernement Harper n’a cure de savoir ce qui se trame dans cette partie du Canada, partie traditionnellement réfractaire aux projets de l’industrie pétrolière de l’Ouest, projets qui reçoivent un appui sans borne du gouvernement Harper.

Quoi faire ?

Participer à la Marche et veille annuelle pour les femmes autochtones assassinées ou disparues, le 4 octobre prochain, de 18 h à 21 h, à la Place Émilie-Gamelin (métro Berri, coin Sainte-Catherine et Berri).

Partager cette initiative du Congrès du travail du Canada

Afficher la photo suivante comme photo de profil Facebook avec ce descriptif :

« Ma photo de profil vient de disparaître, en solidarité avec toutes les femmes autochtones disparues, assassinées, niées. Femmes autochtones, joignez le mouvement en septembre. »

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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